par Jean-Francois Richard » Mer 01 07 09 16:54
DEUX REVERS POUR LA GAUCHE
- Manuel Zelaya, président du Honduras, a été renversé le week-end dernier par un coup d'Etat militaire.
La situation est en fait assez complexe. Zelaya était à l'origine un conservateur mais, depuis 2006, il a opéré un étonnant virage à gauche et avait le soutien d'Hugo Chavez (Vénézuela), de Cuba et des gauchistes au pouvoir au Nicaragua.
Il a tenté (comme Chavez) d'organiser un référendum pour essayer de se maintenir au pouvoir alors que la Constitution le lui interdisait. Ce faisant, il s'est attiré l'opposition de l'Assemblée comme celle de l'armée. Son renversement n'est donc pas, pour le moment, un véritable coup d'Etat en vue d'instaurer une dictature militaire.
En revanche, on peut noter, même si le personnage de Zelaya est relativement inclassable politiquement, qu'il s'agit du renversement d'un régime faisant partie de la coalition de gauche, voire gauchiste, d'un grand nombre d'Etats d'Amérique Latine.
- Cristina Kirchner a par ailleurs subi une véritable débâcle électorale en Argentine. La gauche péronistes a été condamnée par les électeurs, notamment en raison de sa politique fiscale outrancière dans l'agriculture qui a conduit à une situation d'émeutes endémiques depuis le début de l'année.
Le week-end dernier, la gauche a donc subi deux revers notables en Amérique Latine, l'évolution au Honduras étant bien entendu la plus symbolique en raison de l'implication des forces armées.
De notre point de vue, cela correspond au passage de l'opposition Saturne-Neptune (2006-2008), dont les effets sont partiellement retardés par l'opposition Saturne-Uranus (2008-2010) qui a suivi immédiatement. Cette dernière opposition Saturne-Uranus entretient un climat contestataire et gauchiste (meilleur symbole actuel : grèves et émeutes en Guadeloupe l'hiver dernier), qui ne retombera vraiment ou définitivement qu'après le passage définitif de l'opposition en 2010.
Pour revenir au point de départ Saturne-Neptune, l'Amérique Latine est très liée au cycle de ces deux planètes. Après le passage d'une opposition, on remarque de nombreux coups d'Etat et renversement de régimes démocratiques et notamment de gauche. Le plus fort symbole a été la chute du socialiste de gauche Salvador Allende au Chili en 1973 et l'instaturation de la sanglante dictature du général Pinochet. Or, une opposition Saturne-Neptune venait de s'installer entre 1971 et 1973, doublée d'ailleurs d'un demi-carré (angle négatif de 45°) Uranus-Neptune en 1972-1973.
La différence entre 1973 et aujourd'hui, c'est notamment l'existence actuellement d'un demi-sextile (angle positif de 30°) Uranus-Neptune (2009-2012). Cela devrait atténuer à présent les risques de coups d'Etat sanglants de sinistre mémoire .
Toutefois, s'approche également un carré (angle négatif de 90°) Uranus-Pluton. Ce genre de configuration favorise les tentatives de coups d'Etat et l'instauration de régimes fascistes. La liste est longue des méfaits de ce tandem planétaire : assassinat de Kennedy et tentative de l'OAS contre De Gaulle (approche négative d'une conjonction), accession au pouvoir d'Hitler (carré) et, un peu plus loin, tentative du "Boulangisme" en France et renversement de la République par Napoléon III et Napoléon 1er.
Probablement, l'Amérique Latine est-elle arrivée ces dernières années à un tournant avec l'arrivée au pouvoir de toute une série de régimes de gauche, souvent teintés de gauchisme et d'autoritarisme de nature soviétique. Hugo Chavez en est la caricature au Vénézuela. Nombre de ces régimes se sont installés juste avant l'installation de l'opposition Saturne-Neptune ou, si l'on peut dire, juste au moment de son passage. Cela signe a priori l'échec à venir de ces gouvernements et le risque de leur renversement par la force.
Le Honduras peut, à cet égard, constituer le premier signal d'un changement de tendance sur l'ensemble du sous-continent. Après une vague rose et même rouge, les prochaines années devraient manifester un retour du balancier vers la droite, et peut-être dans certains cas vers l'extrême-droite ou des régimes militaires.
Bien entendu, l'hypothèse est à ce stade fragile car encore non confirmée par une évolution claire et nette. L'exemple du Honduras, avec un président inclassable et une armée qui "semble" agir de concert avec le Parlement, n'est pas lui-même d'une limpidité parfaite. On ne sait d'ailleurs pas encore ce qui va sortir de cette situation… Toujours est-il que c'est bien entendu l'intérêt de l'astrologie de pointer les "tendances" à l'œuvre ou en cours, leur concrétisation étant bien entendu plus aléatoire ou pouvant prendre différents cheminements.
Le seul élément que l'on peut concrètement apprécier pour le moment, c'est qu'il s'agit "à ce stade" d'un profond revers pour le camp "pro-soviétique" en Amérique Latine. A commencer par le Vénézuela, Cuba et le Nicaragua