Bjr,
100 milliards d'euros de déficit annuel, c'est le tarif 2008 des déficits des comptes publics et sociaux de la France.
On sait si bien compter, au pays de Descartes, que le trou de la sécu, évalué à -10,5 milliards, sera en fait supérieur de 50 à 100% !
On s'est tranquillement habitué, depuis 35 années de déficits, à se dire : oui c'est grave, ce n'est pas normal, il faut les réduire, il faudra faire quelque chose, un jour il faudra y penser... Cela fait penser aux savants kremlinologues qui, quelques jours avant la chute du mur de Berlin en 1989, affirmaient que l'URSS resterait l'URSS pour au moins 100 ans de plus. C'est pareil avec les déficits français, on a au moins 100 ans pour penser à les résorber.
Non, je ne crois pas. La quantité se transforme un jour en qualité et, d'un seul coup, généralement à l'occasion d'un problème tout à fait mineur mais qui fait office de détonateur, la face du problème s'en trouve radicalement changée. D'un problème à régler "quand on pourra", le-dit problème va nous exploser à la figure et après, on dira : c'était inévitable...
La crise mondiale ne peut laisser passer les déficits français. C'est d'une évidence... Déjà , ils étaient insupportables économiquement, en dépit d'une surfiscalité sans équivalent dans les pays développés. Mais la crise mondiale a déjà placé l'Islande, la Lettonie, etc. en situation de défaut paiement. Peut-on penser un seul instant que la crise ne va pas s'intéresser à certains de ses meilleurs clients comme la France ?
Non, la France est dans le collimateur de cette crise, cela me paraît évident. Et la faillite ou menace de faillite du pays pourrait intervenir beaucoup plus tôt que les plus pessimistes ne le pensent. En 2009 par exemple...
Et cela veut dire quoi un pays en faillite ? Là , beaucoup plus de gens se sentiraient peut-être un peu plus concernés et les démagogues dépensiers de gauche et de droite la fermeraient peut-être pour une fois. La faillite d'un Etat, c'est les fonctionnaires qui ne sont plus payées et les prestations sociales d'assistance qui ne sont plus versées. C'est aussi une envolée des taux d'intérêt, pas de 1, 2 ou 5 points de pourcentage, mais une véritable envolée : les taux peuvent atteindre 20, 30 ou 50%. C'est donc l'impossibilité de s'endetter, c'est la ruine de l'investissement et du crédit à la consommation, c'est au bout une explosion du chômage. C'est aussi une escalade inflationniste ou hyperinflation avec un taux de 10, 20 ou même 50% par an. C'est donc la ruine des épargnants et de l'épargne comme moteur d'investissement.
La faillite de la France, en bref, c'est la ruine de tous les Français et notamment des classes moyennes.
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