Le plan Paulson pour "nationaliser" toutes les créances bancaires douteuses a de très bonnes chances d'être adopté par le Congrès américain. Pour des raisons politiques évidentes, aucun des deux camps n'ayant envie d'endosser la responsabilité d'un échec car c'est toute l'économie américaine qui est en jeu... Mais aussi car nous approchons d'une Nouvelle Lune qui aura lieu lundi 29 septembre au matin et que cette configuration favorise fortement ce genre d'accords.
Sur ce plan, on peut sans doute considérer qu'une page sera tournée. Les effets si négatifs de l'opposition Saturne-Neptune qui ont provoqué la crise financière actuelle devraient désormais faire partie du passé. Non pas qu'il n'y ait pas de répercussions sur les mois à venir en terme de croissance, de déficits budgétaires, de faillites d'entreprises et de chômage... Bien sûr. Les conséquences seront encore nombreuses et affecteront puissamment l'économie mondiale, c'est une évidence. Mais une page se tourne avec la plan Paulson, car celui-ci va mettre un terme à l'escalade de la crise actuelle qui menaçait d'effondrement le système financier international. C'est en ce sens que l'on peut considérer, au seul plan économique, que l'opposition Saturne-Neptune est à présent dépassée.
Une nouvelle situation est donc en train de voir le jour, même si elle inclut forcément les retombées de la crise qui est en train de se dénouer. Malheureusement, cette nouvelle situation va notamment se construire avec la future opposition Saturne-Uranus qui va se mettre en place une première fois le 4 novembre prochain. Or, une opposition Saturne-Uranus n'est guère plus favorable qu'une opposition Saturne-Neptune...
Une deuxième étape dans la crise qui a éclaté en 2006-2007 va donc malheureusement s'ouvrir à partir de novembre prochain, ce qui ne laissera même pas le temps de respirer bien longtemps. Probablement, compte tenu à la fois de l'influence typique du tandem Saturne-Uranus et de ce que l'on voit déjà à l'oeuvre depuis le début de l'année à l'approche de l'opposition entre ces deux planètes, on peut penser que la prochaine crise portera notamment sur les taux d'intérêts. Des taux si bas ces dernières années que le cours des obligations a atteint des sommets inégalés (et par conséquent les taux des planchers) et que l'on peut sans doute se demander s'il n'y a pas eu formation d'une énorme bulle obligataire. A moins de 4% sur le 10 ans américain et autour de 4% sur les emprunts d'Etat de la zone euro, alors que l'inflation se situe entre 3 et 4%, il y a en tout cas une situation tout à fait anormale et inédite.
Depuis 2000, nous allons bientôt arriver à la troisième période d'oppositions saturniennes. L'opposition Saturne-Pluton de 2001-2003 a provoqué l'explosion de la bulle Internet, l'opposition Saturne-Neptune de 2006-2008 a provoqué l'explosion de la bulle immobilière... La prochaine opposition Saturne-Uranus va-t-elle provoquer l'explosion de la bulle obligataire ? C'est fort possible...
Pour un pays comme la France, lourdement endetté en dépit d'une hyper-fiscalité, un choc obligataire aurait certainement des conséquences dramatiques. Déjà , la hausse des taux courts termes a entraîné le dérapage de la dette depuis le début de cette année pour plus de 6 milliards d'euros environ (sur 40 milliards d'euro environ de déficit prévu au total). Mais la hausse des taux courts ne concerne grosso mode qu'un tiers du refinancement de la dette française. Que se passerait-il donc si les taux longs, qui représentent donc les 2/3 du refinancement de cette dette, devaient à leur tour connaître la même tension ? La dette déraperait bien davantage... Mais notons aussi que la hausse des taux courts cette année a été sensible mais vraiment pas énorme ! Ils pourraient progresser bien davantage, tandis que la marge à la hausse des taux longs pourrait les amener à doubler carrément ! Et il ne s'agit nullement d'un scénario catastrophe...
La crise du système bancaire international va en tout cas amener une raréfaction du crédit sur les prochains mois et, par conséquent, tirer les taux courts et longs à la hausse. Seule l'ampleur exacte du phénomène et sa rapidité demeurent en fait des inconnues... Ce qui est en revanche inéluctable, c'est que la dette française ne va plus seulement déraper comme elle le fait progressivement depuis 30 ans mais va très probablement devenir incontrôlable et immaîtrisable !
Vendredi 26 septembre 2008
Jean-François Richard
www.bourseanticipations.com
