Les déficits, la spéculation et les politiques

Le bilan et les perspectives des marchés financiers.

Les déficits, la spéculation et les politiques

Messagepar Jean-Francois Richard » Ven 07 05 10 16:39

Les déficits, la spéculation et les politiques

Beaucoup de dirigeants européens mettent en cause la spéculation dans la crise actuelle des déficits, qui a provoqué le krach rampant de ces trois dernières semaines et conduit les indices boursiers sur des replis supérieurs à -15%. Mais de qui se moquent-ils ?

En fait, on peut considérer que les politiciens se moquent vraiment du monde. A l'origine de la crise des subprime, bien avant la voracité habituelle des banques, il y avait eu les décisions irresponsables des administrations Clinton et Bush qui avaient mis en place et encouragés les acteurs du financement hypothécaire à lancer les prêts subprime. Mais on n'a parlé que de la seule responsabilité des banques…

Aujourd'hui, la Grèce serait en faillite et les PIGS au bord de la banqueroute à cause de la "spéculation". Mais quel est donc cet espèce de monstre mystérieux et diabolique, né de nulle part et capable d'imposer une loi dont on ne sait d'où elle proviendrait ? Cela peut prêter à rire de voir ainsi nos politiciens occidentaux se référer à un espèce de démon insaisissable, une notion digne de la mythologie grecque ou romaine !

La réalité est heureusement plus cartésienne. La spéculation n'est qu'un épouvantail, régulièrement agité par les politiciens pour éviter de poser les questions qui fâchent. On remarquera d'ailleurs que seuls les dirigeants des pays mal gérés et trop endettés l'agitent : la Grèce, le Portugal, l'Espagne et… bien entendu la France, toujours prompte à se ranger du côté du gauchisme le plus primaire en matière d'économie. A l'inverse, on n'a pas vu un seul dirigeant européen des pays soucieux de leurs comptes publics dénoncer l'hydre de la spéculation… Angela Merckel n'en a pas soufflé mot, et pas davantage les chefs de gouvernement de l'Autriche, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Finlande ou du Danemark…

Le problème est donc beaucoup plus grave qu'un simple excès spéculatif sur des marchés qui n'en seraient pas au premier du genre. Le problème, c'est uniquement celui de déficits insoutenables, accumulés au fil des ans et des décennies par certains pays ou plus récemment par d'autres. Mais entre une Grande-Bretagne qui a doublé son déficit cumulé à 80% du Pib en seulement 2 ans ou la France qui a déployé 37 années d'efforts constants pour y parvenir, le résultat final est le même. A la différence, bien entendu, qu'il sera plus facile à la Grande-Bretagne de réduire une dette essentiellement circonstancielle qu'à la France qui l'a enracinée de façon structurelle.

Le problème n'est donc pas spéculatif, mais tient simplement au fait que plus personne n'a envie aujourd'hui de prêter à la Grèce. Sauf un peu et à des taux évidemment exorbitants étant donné le risque élevé de défaut de paiement. On se dirige vers la même situation avec les autres PIGS et, bientôt, les investisseurs se poseront les mêmes questions à l'égard de l'Italie, de la France et de la Grande-Bretagne. Puis ce sera le tour des Etats-Unis, où la moitié des Etats sont déjà en faillite, et la boucle sera bouclée… Sur ce plan, la place de la spéculation est globalement nulle ou du moins des plus limitée. En revanche, l'irresponsabilité des politiciens, qui ont placé leur pays dans la situation ou personne ne veut ou ne voudra bientôt plus leur prêter, est immense. Des dizaine de peuples, comme les Grecs, vont devoir payer l'addition de ce clientélisme hallucinant, qui fait déjà crier dans les manifestations à Athènes : "Voleurs !" Effectivement…

Astrologiquement, la crise des déficits ne fait que son entrée sur la scène économique et boursière. De façon fracassante, certes, mais ce n'est que le début. Un carré (angle négatif de 90°) entre Uranus et Pluton est en train de monter en pleine puissance et, historiquement, les relations entre ces deux planètes est synonyme de déficits monstrueux, d'hyperfiscalité, de bureaucratisation et au bout du compte de banqueroute, d'hyperinflation et de récession durable.

Cette année, et spécialement l'été prochain sans doute, cette crise des déficits se trouve amplifiée en raison de l'apport destructeur de Saturne qui relie très négativement Uranus et Pluton. Mais que l'on ne croit pas que le danger mortel des déficits va se trouver réglé dans quelques mois pour autant... Sûrement pas, indépendamment de la timide reprise économique actuelle qui durera autant de temps que la belle relation entre Uranus et Neptune, c'est à dire jusqu'en 2012. Heureusement, il y a un amortisseur dans la période actuelle, même si l'on doutera de son existence au plus fort de cette première étape dans la crise des déficits.

Mais le pire, même s'il sera peut-être moins spectaculaire, est encore devant nous. Le conflit aigu entre Uranus et Pluton n'arrivera en effet à maturité qu'à partir de 2012, une période forcément calamiteuse dont l'intensité maximale s'étendra jusqu'en 2016 ou 2017. Et même dans ses conséquences globales jusqu'en 2020 au bout du compte.

Ne croyons donc pas que la crise économique actuelle n'est là que pour quelques années et que l'on aurait déjà vu le pire. Elle va en fait s'étendre sur l'ensemble de la décennie et il faut vraiment être un politicien irresponsable pour essayer de faire croire que la sortie du tunnel est proche…

Vendredi 7 mai 2010

Jean-François Richard
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