Bonjour à tous, c’est bientôt Noël, prenons des vacances, faisons flotter le petit bateau.
Virus ou pas virus, Macron continue ses devoirs d'école. Il a remis sa copie aux sourcils de ses maîtres, qui refusent de se froncer à contempler l’excellent travail du si bon élève.
Il y a de quoi, l'Ego status en tête de proue il avance à travers la brume et discerne dans ce brouillard épais, qui en aurait trompé plus d'un, combien le Français réclame à l’Etat ce que l’Etat doit au Français… tout.
Macron, dans sa copie, fouille les entrailles de l’animal, il y voit, tel l’haruspice ancien, les signes d’un retour à la Nation chez ce Français à qui il propose délicatement, par l’obligation de se soumettre, de se retrouver dans une Europe où son rôle souverain se percevra dans un oui massif à toute absence de question. Ego status.
Faire confiance au scientifique, c’est aussi dans la dissertation. Il en traite. Lequel des scientifiques, il n’en traite pas, le collégien est habile, il connaît ses maîtres, sait ce qu’ils aiment. La bonne note est en vue.
Dans Pétain, il préfère le jeune, celui de 14-18 à celui de 39-45. Ce n'est pas le seul, mais sans dire toutefois ce qui aurait été souhaitable dans la seconde période pour ternir un peu la botte allemande tout en ne lui donnant pas l'occasion de tout écraser. Ce n'était pas ce qu'on lui demandait non plus et donc son devoir est impeccable, ses profs se retrouvent d'ailleurs assez en lui pour lui valoir toutes leurs louanges.
De l'histoire il a une vision large et profonde, sa copie remonte jusqu'aux Gaulois. C’est évident il a lu Astérix. Et on le voit l'hydromel guide sa pensée, il acheté un casque avec des cornes de vache pour mettre en valeur ses belles tresses du réfractaire accompli que sur son gilet jaune, au-dessus de ses braies et brogues, beaucoup n’ont pas vu par manque d’habitude.
Les Gaulois c’est toute son enfance, ses origines profondes, un moment oubliées certes mais profondes, période où l'hétairie faisait renoncer au mépris de classe que toute oreille non trop chargée en jaune d’ouïe à pu entendre perdue dans l’un de ses propos hasardeux sur la différence de dignité républicaine entre les Suisses et les Français.
Être Français, c'est aussi un truc dont il parle dans ses pages. Il sait maîtriser le sujet comme peu, à part ses maîtres, pourraient le faire. A lire son propos que pourrait-on y ajouter ? Rien, sinon peut-être, mais sans aucune certitude naturellement, qu'il n'y a pas d'être sans espace et donc qu'être quoique ce soit c'est d'abord disposer d'un espace pour l'être.
L'espace, d'aucuns affirment qu'il s'agit d'un territoire, et quand l'être s'accomplit collectivement ça devient un territoire national, autrement dit la manière la plus fondamentale d'exprimer, dans les contradictions mondiales, l'originalité d'un mode d'être, c'est-à-dire une civilisation, un genre de vie, un type de rapports, une organisation, des possibles inconnus ailleurs, choses fort onéreuses en vies, en talents et en souffrances.
S’il ne parle pas de l’espace, à l’origine de tout développement, il aborde en revanche ses accommodements, la langue française par exemple, comme on la parle en Afrique, au Maroc ou à Alger, et il y voit là du destin collectif, du brevet national, comme ce peut être le cas pour l’Angleterre avec l’Anglais que beaucoup parlent à Hong Kong à Tokyo, à New Delhi ou a Amsterdam.
Mais, face à ses maîtres, il sait qu'il lui faut briller au plus haut point, et aussi on voit le soleil s’allumer en lui, une vraie centrale nucléaire, du 1600 mégawatts au moins, il se met à évoquer la citoyenneté comme définition même du Français, pas une citoyenneté par le sang, comme celle qui pourrait échoir à n’importe quel autochtone, non, une citoyenneté par l’adhésion supposée à une formulation idéologique, d’où toute idée de spatialisation est exclue. Opinion incomparable, fondée dans l’Ego status, remarquable.
Tournant à plein régime il en a fait presque des éclairs, éblouissant il a été. Reste plus sur ce sujet de la citoyenneté, si magistralement tourné, qu’à avertir les Français de ce statut fabuleux qui les définit sans qu’ils en soient le moins au courant du monde, les branchements n’ont pas été faits, EDF est en retard.
Au train où il est lancé, et c’est bien compréhensible, les frontières nationales habituelles ne sauraient résister longtemps, aussi tanguant sur son indispensable matrice commune de la République, sorte de coquille de noix trop petite pour la vaste mer où il navigue la lunette à l’œil, il s’éblouit soudain à la vue du rivage promis, de la terre biblique, la République plurielle, une république comme ceci et comme cela, une république qui peut être une monarchie, ou une théocratie, ou une république, avec des bananes ou pas, enfin quelque chose qu’on peut appeler république, un courant d’air par exemple, quelque chose qui fasse bien dans le sapin de Noël à côté des boules.
Le confinement inspire des voyages, il ne peut résister lui non plus. Dans sa lancée d’étudiant de fin de cycle, il part à évoquer des paysages lointains, avec des échos, des échos de langue, l’arabe, l’arabe à la maison, mais aussi les clapotis du fleuve Congo, il a rapporté ces subtiles nuances quasi-proustiennes, à l’Indre et à la Bretagne, il a omis la Moselle et la Savoie, pour ne pas surcharger son examen, mais tout le monde a compris combien la Savoie et l’Alsace sont dans sa démonstration.
Faisant au plus court pour tout traiter de ce qu’il avait promis à ses maîtres, il n'oublie cependant pas la singularité nominative de chaque Français, chose essentielle bien sûr, mais pas seulement, coutumière aussi, autant dire culturelle, culture comme ça, culture comme ci, enfin tout ce qui s’étant épanoui ailleurs a donné aux Français le goût de la leur propre, et dont le droit qui s’en est inspiré, et a besoin d’une étendue géographique pour s’installer, ne ressemble ni à celui-là ni à celui-ci et va même vigoureusement à l’encontre de ces ailleurs culturels fondateurs de lois, car toute loi est une contre-culture.
Mais Macron, issu d’une famille où la médecine distribue facilement son cachet d’aspirine, a bien compris que cette ouverture qu'il rêve si fort pour la France qui n'a jamais été close, peut donner aux Français l’idée d'une France hôpital aux déficits de la Sécu si colossaux, qu’habilement il évoque la chose, sous le terme d'hospitalité ne trahissant pas son sujet-passion puisque l'hôpital est là, tout en le présentant comme seul un calotin sait le faire, en invoquant la confiance, la promesse paradisiaque, le renoncement à la peur et la richesse hallucinante de se livrer à des soins éternels, que par ailleurs il ne prodigue pas lui-même pour rester dans la générosité du "chacun dans son rôle", sans chercher à voler le travail des autres.
Macron, qui d’ores et déjà à ce stade de l’examen suscite l'enthousiasme inconditionnel de ses maîtres, veut finir sur un bouquet qui fera date dans l'histoire du bouquet. Revenant à l'époque des tribus, même bien avant les Gaulois, et guidé grand-Ouest par ses santiags du Mississippi, il se lance dans l’évocation des races, dont on croyait le sujet fort désuet depuis la disparition d’Adolf.
Le désuet revenant à la mode, notre homme fait face audacieusement muni de ses pompes à bascule du Far West. Dans l’incroyable gestuelle de l'aigle américain traversant le canyon, il se met à expliquer, à travers son sujet d’examen, combien en France il y a un privilège blanc ; manière claire, lumineuse, très blanche, de reconnaître que les efforts de déplacements massifs de populations lointaines entreprises depuis des décennies ont porté leur fruit, les habitants de la France n’ont plus cette blancheur d’ensemble qui les mettait plus à se discriminer sur leurs sapes que sur leurs peaux.
Il y a toujours un moment où même les responsables politiques finissent par être au courant de ce qui se passe dans le pays qu’ils gouvernent. Macron, là, en fait la preuve avec ce brio qu’on lui connaît. Et d’un seul coup, avec lui on comprend tout, non pas des réalités françaises que chacun vit assez pour n’en rien ignorer, mais du progrès de l’émergence de l’idée du réel dans les quiets salons de la République.
Les politiques, c’est d’une évidence absolue dans ce que le campusard masqué exprime là, ayant donc privilégié l’émergence de problèmes raciaux en France par leurs lois non validées-citoyen traitant de l’immigration de peuplement, ils se retrouvent avec un bébé sur les bras que, comme à leur habitude, il demandent aux Français d’adopter. Et comme ceux-ci ne sont que citoyens de la république française, c'est-à-dire rien dans la direction de leurs propres affaires publiques, ils se voient obligés de sortir le biberon.
Les voilà donc munis par Macron l’étudiant, d’un privilège blanc, dont ils ne connaissaient pas l’existence, mais qui à la réflexion les étonne quand ils songent, par exemple, à la difficulté de se loger dans les habitations à loyers modérés ressortant de la gestion publique, lorsqu’ils ne présentent pas cette faculté à se reproduire en des proportions qui les placent loin d'une concurrence extra-européenne plus prolifique par atavisme culturel. Leur propre culture lui semblant alors ici plutôt les chasser des avantages qu'elle a mis si longtemps à produire pour les satisfaire.
Ceux-là, le privilège blanc en France, ils en connaissent le prix, d'autant qu'ils leur arrive de fréquenter des familles polygames qui leur donnent le sens de la multiplication ; mais Macron, n'est pas de ce monde, il est dans les études, sa réflexion s'étend loin, loin au-dessus de tout ça, il sent bien qu’il n 'a pas choisit d'être Pygmée, ce qu’il n'est pas, qu'il n'a choisit d’être Inuit, ce qu'il n'est pas non plus, qu'il n'a pas non plus choisit d'être Américain, ce qu'il est. Il n’a pas choisi et il est blanc, pas comme neige, mais blanc tout de même, trop blanc malgré tout pour éviter le privilège blanc d’être blanc, c’est-à-dire président.
Sa confession lui vaudra assurément vingt sur vingt à son devoir, c'est sûr ; le brillant dans les yeux de ses professeurs est assez clair, assez blanc pour en être désormais certain ; ce qu'il dit est un bouleversant aveux, dans notre société la blancheur de son teint lui a permis, il est inconditionnel sur ce point, lui a permis de devenir président de la république. S'il avait été Noir en Asie, ce n’aurait pas été possible. En France non plus, il n'y a pas eu de candidat de cette couleur de peau, ou alors il a été discret.
L’homme à peine sortit des études est déjà au rang des palmes académiques. Et c’est notre président. Il est vraiment à hauteur de cette immigration dont il a étendue les facultés, une chance pour la France ! Il mériterait une couleur de peau plus à la hauteur de ses espérances et de son talent. Heureusement, bientôt Brégançon va arranger un peu tout ça.
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