Bonjour à tous.
Les bonnes idées ça se cultive. Quand le potager est plein, on ne craint plus pour la soupe. Voyons voir le potage du jour. Geler les dividendes des grandes sociétés pour faire face à la crise créée par l'épidémie de coronavirus.
Ainsi le potage est apparemment moins aux légumes qu'aux coings ou aux groseilles, d'ailleurs c'est plus du potage, c'est de la gelée. L'idée, ça vient d'un potager d'avocat, une idée en gel, un gel d'idée, et comme celui de la groseille, c'est un peu rouge mais sans sucre.
En fait, il s'agit moins de geler les dividendes que de les redistribuer, l'épargnant-actionnaire, mais pas l'avocat généreux, devenant, dans un concept d'égalité citoyenne, un surcontributeur aux misères du moment. Voyons le portrait instantané du gonze. Le mec, il démarre l'année avec l'envie d'investir un peu pour quand il aura les os poreux, et il se dit qu'une belle entreprise comme Airbus c'est du costaud, et donc hop ! une petite ligne de l'avionneur afin d'assurer l'avenir.
Le gars il a de la chance, il touche son titre pour à peu près 130 balles; bon, il est jouasse, le 11 février, il se rend compte que son flair l'a guidé puisque la valeur est à 138 euros. Il a pris un risque et c'est payant, d'autant qu'ailleurs, il ne voyait pas très bien où placer son fric, avec des taux obligataires au niveau du sous-sol.
Aujourd'hui, début avril, ses 130 unités de départ sont devenues en trois mois, pour cause de corona pourri, 50 de ces mêmes unités. Coût du corona : 80 euros par titres, soit une perte sur son investissement joyeux de début d'année de plus de 60 %. Il encaisse sévère le gars, mais il ne dit rien, puisqu'il est actionnaire; par contre quand on lui demande, au nom de l'avantage d'une surcitoyenneté dont il ne voit aucun effet dans la vie courante, de faire le sacrifice de son petit dividende, il trouve sans doute que les conseilleurs devraient être les payeurs.
Le seul motif, à son regard, de conserver les dividendes dans une entreprise, lui semblant ressortir de l'intérêt de celle-ci, c'est-à -dire lui permettre de ne pas souffrir, le cas échéant, d'un défaut quelconque ultérieur de trésorerie; puisque n'observant par ailleurs à son avantage aucune surcitoyenneté d'aucune sorte, il se dit que si sauvetage de l'économie il doit y avoir cela tient de la politique générale, celle qui concerne tout le monde et pas seulement le monde des avocats, parce qu'il est peut-être avocat aussi le gars.
D'ailleurs, il doit être avocat, ce gus, parce qu'il ne comprend plus rien au droit qu'il pensait pourtant bien posséder. Il se questionne, le type, avec quel principe du droit va-t-on pouvoir donner corps à cette singularité toulousaine de spoliation ? Et comme il est perturbé en ce moment, avec ses actions Airbus, il ne sait plus quel code solliciter pour trouver du sens à tout cela. Ceci dit les codes, c'est juste pour le droit... et le droit, c'est juste pour euh... Enfin, ça fait de belles bibliothèques en tout cas.
Bon, c'est pas tout ça; mais c'est l'heure du cassoulet.
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Johnny John