Edwy Plenel
Bains de mer habillés en France (sans musulmanes). Liberté des corps = liberté des vêtures. http://www.cafeduweb.com/images/upload/ ... 070611.jpg …
9:28 PM - 12 Aug 2016
Après un tel message, il fallait s’y attendre et c’est en fait l’événement tant attendu de la rentrée, l’expo Edwy Plenel ouvre enfin ses portes ! Tout ce que la gauche semble pouvoir offrir lorsqu’elle paraît revisitée par les nostalgies d’extrême-droite va y être présenté sans aucun voile, sauf celui de la pudeur, bien sûr.
Les croix gammées n’y seront pas, bien que l’apologie de la liberté de la tenue y est farouchement défendu, mais ce qui y sera présenté vaudra bien qu’on les oublie pour quelques temps, d’autant qu’il est prévu pour chaque visiteur une distribution gratuite de deux loukoums.
Edwy Plenel, qu’on a pu accuser de penser comme un vide-grenier, va enfin pouvoir montrer l’implacable modernité de son œuvre et instruire les générations à venir du ressort de leur futur selon Edwy, ou selon Hervé, comme on voudra.
L’exposition commence par un bref aperçu de la coiffe de sa grand-mère, superbe phallus en tissu que les anciennes du menhir joyeux se plantaient librement sur le citron, le fameux "Tu me manques" de la tradition bretonne, et qui donne encore aujourd’hui du goût pour les galettes de terroir et la crêpe au sarrasin.
Puis très vite, d’une histoire purement familiale, on passe à la description de ce milieu social, très libertaire, où le petit Edwy s’est épanoui au point d’en avoir conçu, tout au long de son parcours de combattant pour la liberté, l’image d’un idéal à suivre.
Ce cheminement, l’exposition est admirable pour ça, s’illustre ainsi à merveille dans l’évocation photographique de la plage réservée au femmes que fréquentait sa famille et où de ne jamais avoir pu y accéder en tant que mâle, lui a laissé si fort le goût d’habiter en ville.
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D’avoir dit de ces femmes qu’elles n’étaient pas musulmanes, il les connaissait évidemment assez bien pour le savoir, peut-on en inférer qu’à l’époque de sa tendre enfance déjà un fort désir d’Orient le possédait, et qu’il aurait bien vu ponctuer de dromadaires cette plage réservée aux femmes ? Chez les hommes de plumes, l’Orient exerce une telle fascination…
Mais si l’Orient paraît imprégné si fort ce musée du vieux, on n’y remarque cependant pas ce qu’on y attendait le plus, cette superbe évocation de l’homme moulé dans sa virilité, fier d’arborer son cale-roupettes comme on n’en fait plus, comme si Edwy refusait la mise en parallèle de l’évolution des maillots de bain chez les femmes et chez les hommes ; hommes que pourtant, comme tout un chacun, il n’a pu que connaître dans son jeune âge, lorsqu’ils allaient fièrement prendre l’eau du côté réservé aux hommes, juste après la falaise, là où seuls les moustachus, ou presque, pouvaient se rafraîchir la poutre en buvant du thé.
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De cette époque, on le voit bien, il en a pris la moustache. En a-t-il gardé le regret du bénouze ? En tout cas la nostalgie est là , son expo en porte toute la trace. Bien sûr, il s’agit là d’une relation à son histoire personnelle, et son auteur n’a pas eu la prétention de traiter de manière exhaustive l’histoire du maillot de bain, il ne s’est pas voulu chronologiste en la matière, il s’est voulu plutôt proustien, et a tenu à mettre la femme à l’honneur car il a pressenti combien elle se prête aux nostalgies des vieux mondes qu’il affectionne tant, sa fameuse vision d’avenir, son cher 19e siècle.
Si l’historien peut naturellement lui adresser quelques reproches, en revanche l’homme de goût, l’esthète au pied marin, lui rendra louanges d’avoir su éviter l’écueil d’une présentation de l’usage si lamentable des libertés que les hommes se sont octroyé, depuis sa tendre enfance, en matière de maillot de bain, alors que la femme, elle, a su faire de la sienne l’expression de ce goût si sûr, qui fait tout l’éblouissement, la tendresse d’Edwy, et lui permet d’éternellement revivre sa chère enfance.
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Simple exposition d’apparence, certes, mais c’est là où l’on voit combien Edwy reste avant tout un homme de communication, son message de liberté, il parvient, sans avoir l’air d’y toucher, de le faire passer, mais alors… comme ça, un truc géant ! "La femme peut mettre ce qu’elle veut, parce qu’elle le veut. L’homme peut mettre ce qu’il veut, parce qu’il le vaut bien". Le vouloir de l’une qui s’origine dans la valeur de l’autre… Un génie, Plenel ! Un génie ! C’est vraiment un homme de la com’. Il a dû travailler pour la cosmétique.
L’expo est ouverte tous les jours sans interruption ici même. Bonne visite.
Johnny John