par sivadon » Dim 19 09 21 12:51
A propos de l'affaire des sous-marins pour l'Australie, c'est bien sûr la France qui est humiliée, devenue pour les grandes puissances un pays de second ordre. Mais c'est aussi significatif et inquiétant pour Biden et les intérêts occidentaux.
On avait déjà vu la maladresse de Biden, qui annonçait à ses ennemis ce qu'il aurait dû dissimuler et les encourageait de ce fait à préparer la confrontation avec les États-Unis. Mais là , il a mis en danger pour des clopinettes, compte tenu du poids de l'économie américaine, la solidité de son alliance avec un pays qui garde un certain poids militaire.
Je ne crois pas que Macron change de politique étrangère lui-même. Mais dans un pays où les élections montrent régulièrement que le camp pro-russe et pro-dictatures pourrait l'emporter sur le camp atlantiste et pro-démocraties, le mauvais coup porté à la France renforce dans l'opinion le poids du premier aux dépens du second. Ce n'est pas sans danger 7 mois avant les présidentielles. La France ne se retirerait pas de l'OTAN, mais elle pourrait y être un membre peu accommodant et jouant double jeu, se dérobant quand on aurait besoin de lui. Les conséquences d'une grossièreté irréfléchie pourraient donc être d'ordre géopolitique.
Bien entendu, la mauvaise manière faite à la France laisse les pays européens indifférents, mais le départ sans concertation d'Afghanistan avait déjà incommodé les alliés des États-Unis. Le Mussolini de l'Est, qui a encore 4 ans de règne, pourrait en conclure qu'il peut tout faire, puisque l'Europe n'intéresse plus le boss. Dans le meilleur des cas, les pays qui se croyaient sous le parapluie américain pourraient en tirer la conclusion qu'il faut réarmer; mais cela prend du temps.
Bien sûr, cet épisode incroyable porte la marque de Saturne-Uranus. Mais, au-delà , on ne peut s'empêcher de constater, 18 ans après l'invasion de l'Irak, la manière déplorable dont les EUA gèrent le déclin relatif de leur domination sur le monde, se créant inutilement des ennemis et refroidissant leurs amis, pour le plus grand bonheur de Moscou et de Pékin.