La grande crise de la dette (2010-2020)

Discussions sur les différents sujets d'actualité.

Messagepar Jean-Francois Richard » Mer 21 04 10 22:10

Voilà le dernier projet délirant de la commission européenne : faire payer par les contribuables les vacances des plus pauvres... Quand on sait que les classes moyennes, qui payent des impôts, ne partent pas toujours en vacances, on croit vraiment rêver !

http://www.lecri.fr/2010/04/20/les-cont ... vres/14381
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Messagepar Jean-Francois Richard » Ven 23 04 10 14:41

Quelques éléments de réflexions supplémentaires :

La Grèce s'est donc résolue à demander l'aide de l'UE et du FMI. Cela implique qu'elle jette complètement l'éponge et avoue son incapacité à faire face à ses obligations. Depuis fin 2009, les taux 10 ans sont passés de 3,50% environ à 9% hier... On mesure ainsi à quelle vitesse un pays mal géré peut faire rapidement faillite.

La banqueroute du pays ne donne cependant pas beaucoup à réfléchir à une proportion importante de la population qui, quotidiennement désormais, alimente les manifestations de rue et les contestations en tous sens. Les fonctionnaires, qui représente la moitié de la population active, tiennent évidemment le haut du pavé. Et les manifestations sont logiquement de plus en plus agressives et violentes.

Voilà donc un climat de guerre civile qui s'installe ou plutôt s'est déjà installé depuis quelques mois. Les grèves se succèdent aux grèves, paralysant le pays dans ses derniers ressorts. Petit à petit est en train de se créer une situation d'anarchie complète.

Pour le moment, l'opinion grecque a un net penchant à gauche. Le populisme de gauche fait recette, évidemment puisqu'il promet qu'il n'y a pas lieu de tenir compte des déficits ! C'est la faute aux spéculateurs, à l'impérialisme et à l'Union Européenne... C'est simpliste mais cela rassure provisoirement la large frange qui vit des subsides clientélistes de l'Etat grec depuis des décennies.

Cette situation rappelle étroitement celle de l'Italie à la veille de la prise du pouvoir par Mussolini. Ou avant le putch franquiste de 1936 en Espagne ou celui de Pinochet en 1973 au Chili.

Les oppositions Saturne-Neptune de 2006-2008 et Saturne-Uranus de 2008-2010 poussent à ce genre de phénomènes, c'est à dire à des contestations gauchistes sans aucun avenir et, en revanche, à de sérieux retours de bâtons. Au bout du compte, c'est la droite ou l'extrême-droite qui se trouvent favorisées. Cela vaut sans doute pour la Grèce, mais aussi pour d'autres pays fragiles, par exemple la Hongrie ou la Bulgarie en Europe.

Nul doute que l'on n'ait pas atteint le sommet du gauchisme irresponsable en Grèce... D'ailleurs l'opposition Saturne-Uranus ne sera entièrement dépassée qu'en juillet prochain, ce qui laisse par conséquent au moins jusqu'à l'automne environ pour voir l'apogée éventuelle de la contestation. Mais on sait aussi comment cela risque fort de se terminer : quand les Grecs se lasseront des grèves qui désorganisent tout et les ruinent encore plus sûrement que la faillite actuelle des comptes publics, de ces petits chefs soviétiques qui prétendront se substituer à toute autorité pour imposer leurs lubies et leurs intérêts personnels, le vent cessera alors de souffler à gauche et s'orientera à droite et probablement même à l'extrême-droite.

Le véritable test, sans doute, se produira à ce moment là. Il n'est pas acquis que la Grèce demeure un pays démocratique dans un contexte de telles tensions entre classes et catégories sociales. La voie sera en tout cas ouverte à un éventuel coup d'Etat militaire. Comme dans les années 1960 et pour des raisons assez similaires...

Nous aurions alors la manifestation autoritaire de Pluton qui, agressé dés cette année par Saturne de façon directe, l'est également de façon crescendo par Uranus. Tout cela nous promet tôt ou tard, dés cette année 2010 ou seulement dans un an ou deux, l'installation très probable de régimes autoritaires dans les pays les plus fragiles.

Dans le cas de la France, on peut avoir à peu près les mêmes doutes sur la sincérité des comptes publics que ceux de la Grèce. Et le déficit est tout autant "structurel" qu'en Grèce, c'est à dire impossible à résorber sans un plan de rigueur d'une ampleur sans précédent depuis 1958 (et beaucoup plus rude dans ses conséquences, bien entendu, car il n'y a plus la croissance de 6 ou 7% des années 1950 et 1960).

La faillite des régimes de retraite est un premier test. Car il faut bien appeler "faillite" un système qui est en déficit chronique et qui accumule à vitesse grand V ses dettes... Or, on peut sans doute parier, sans choc extérieur, qu'il s'agira une nouvelle fois d'un simple petit replâtrage et que les régimes ne seront nullement équilibrés et qu'aucune équité véritable entre privé et public ne sera rétablie.

Dans ce cas, la France courra tranquillement vers sa propre ruine, que ce soit dés l'été prochain ou seulement un peu plus tard.

La Belgique, de son côté, est une nouvelle fois en crise avec la démission du Premier ministre Yves Leterme. C'est toujours la question nationale entre Flamands et Wallons qui est au centre de la crise et on commence à ne plus en voir les solutions possibles. La partition de la Belgique se trouve ainsi à nouveau posée, un sujet d'autant plus intéressant au plan politique qu'il oppose une communauté industrieuse flamande à une population assistée wallone. Et les plus riches et travailleurs ne veulent plus payer pour les plus pauvres et les plus corrompus...

Au plan astrologique, la Belgique dépend des cycles Jupiter-Neptune et Jupiter-Uranus (cf. "La crise vue par l'astrologie"). Or, Jupiter est entre ces deux planètes actuellement, ce qui "peut" impliquer une refondation complète pour la Belgique ou pour ses différentes composantes. Le processus ne sera mature partiellement qu'à partir de juin prochain et définitivement à partir du début 2011. A priori, la "sortie" de Jupiter de la liaison Neptune-Uranus, se faisant par un passage sur Uranus en dernier ressort, devrait avantager la communauté flamande. Alors, la partition du pays ? L'astrologie ne permet pas de trancher, elle se contente sur ce plan de poser le problème de l'unité du pays et des échéances. Toutefois, il nous semble bien que l'on pourrait se diriger vers l'éclatement de la Belgique...

Autre conséquence de la crise actuelle, la Belgique doit prendre au premier juillet prochain la présidence de l'Union Européenne. Et cela se produira alors que s'installe fin mai (provisoirement) une opposition Jupiter-Saturne avant son passage définitif en mars 2011. Or, nous l'avons déjà souligné, ce cycle planétaire est synonyme de crise politique dans la construction européenne et de crise financière (Cf. Celles du milieu des années 1970 et du début des années 1990 sous les mêmes influences).

On a déjà la crise des déficits qui menace de déferler sur l'ensemble des pays d'Europe du Sud et de l'Est, des institutions qui sont finalement baroques là où l'on avait pensé qu'elles allaient être simplifiées et rendues enfin efficaces, on a élargi l'Union trop rapidement depuis 2000, etc. Et si en plus, la Belgique vole en éclats en prenant la présidence de l'Union, quel symbole d'une construction européenne en pleine déliquescence... L'Europe et sa construction y survivront, certes, mais quels chocs et quels déchirements en perspectives.

Le 22 avril 2010
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Messagepar Jean-Francois Richard » Dim 25 04 10 13:21

En France, où le Parlement français débattra le 3 mai du plan d'aide à la Grèce, la ministre de l'Economie Christine Lagarde estime qu'il "faudra des mécanismes de contrôle pour que l'on soit certain de ne pas tomber dans un puits sans fonds", dans une interview au Journal du Dimanche.

Et en France, qui contrôle les déficits ?
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mer 28 04 10 15:00

Et voilà la Grèce qui refuse les nécessaires économies supplémentaires dans le secteur public, réclamées par l'UE et le FMI. La Grèce dépensière ne veut pas s'en sortir, c'est évident et cela va renforcer l'anarchie dans le pays. Et on verra la même chose en France...


http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 819f8ab313
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mer 05 05 10 16:17

Bjr,

Le 23 mai prochain pour être très précis aura lieu une importante opposition Jupiter-Saturne. Historiquement, ces "oppositions" sont désastreuses pour l'Europe, sa construction aussi bien que son système financier.

- L'opposition de 1931 a enterré les efforts en vue de construire une "fédération européenne" à l'abri des guerres. Elle a aussi lancé le mouvement absurde des "dévaluations compétitives", qui n'a fait que des perdants en Europe et constitué un encouragement à la seconde guerre mondiale.

- L'opposition de 1951 a été moins nocive mais a consacré l'échec de la Communauté Européenne de Défense qui devait aligner 40 divisions blindées sous le même uniforme. Cela n'existe toujours pas... Elle a aussi enfermé l'Europe dans la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier), deux industries faisant déjà partie du passé et promises à un déclin rapide.

- L'opposition de 1971 a vu la Norvège refuser de rejoindre la CEE de l'époque et, surtout, le lancement du "serpent monétaire" qui s'est vite avéré une illusion totale et qui a explosé de toutes parts sur les années suivantes.

- L'opposition de 1990 a vu le lancement du SME (Système Monétaire Européen) qui, de crise en crise, a connu une explosion complète en 1992-1993.

En résumé, les oppositions Jupiter-Saturne correspondent à une charnière, entre la fin d'un élan européen plus ou moins marqué et le début de déboires économiques et politiques plus ou moins accentués.

Actuellement, le parallèle est évidemment plus que tentant avec le "plan d'aide à la Grèce". Ce plan est en effet représentatif de la solidarité que l'idéal européen cherche à promouvoir entre les différents membres de l'Union. Par ailleurs, il est également sensé "sauver la zone euro" de tout risque de contagion dans la crise des déficits.

Nous avons déjà indiqué ce que l'on peut en penser, pas seulement au plan astrologique... On voit d'ailleurs la réaction des marchés d'actions qui, eux, parient déjà que la "contagion" est inéluctable. Ils ont certainement raison, ne serait-ce qu'en se référant aux crises monétaires antérieures, notamment celle ayant entraîné l'explosion du SME entre 1990 et 1993.

Au plan astrologique, compte tenu de cette opposition Jupiter-Saturne (dont la date du 23 mai ne doit pas être retenue à la semaine ou au moins près), il apparaît que l'Europe dans son ensemble et les bureaucrates de Bruxelles spécifiquement se trompent lourdement. La Grèce ne sera pas sauvée mais c'est l'ensemble de l'Union qui va être touchée par la crise des déficits.

L'Union européenne se dirige donc tout droit vers une grande crise monétaire, dont la survie de l'euro sera évidemment l'enjeu principal. La crise monétaire deviendra également crise politique, et nous avons déjà souligné les lignes de fracture entre un Sud dépensier et un Nord gestionnaire. Cette crise connaît déjà son premier chapitre avec une première échéance qui devrait probablement avoir lieu l'été prochain. Mais elle va ensuite s'étendre, peut-être sous d'autres formes ou avec d'autres rebondissements, sur les prochaines années.

L'euro a cependant des chances de survivre à cette crise, même si l'eurozone doit s'en trouvée réduite et restructurée. En effet, la monnaie unique a été lancée en 2000 sur une conjonction Jupiter-Saturne, ce qui peut être suffisant pour la protéger des retours de bâton que l'on peut attendre en passant au cap de l'opposition. Ce n'est cependant pas joué, car cet élément d'analyse est très théorique...

Pour conclure, notons enfin que seule Angele Merckel, parmi les grands dirigeants européens, fait preuve d'un bon sens élémentaire pour sauver ce qui peut encore l'être en Europe. Elle seule demande fortement depuis plusieurs mois de nouvelles règles pour réformer le pacte de stabilité, notamment de vrais moyens de sanction contre les pays qui ne respectent pas le baba d'une saine gestion de leurs comptes publics. Ce n'est évidemment pas la France qui réclame cette évolution... Mais l'Allemagne aura le plus grand mal à faire accepter son point de vue, comme le montre déjà le plan d'aide à la Grèce : le contribuable européen paye, sans aucune garantie de revoir un jour le montant si généreusement alloué... Il ne le reverra sans doute jamais. Mais quoiqu'il en soit sur ce plan, on peut penser que la seule solution pour sauver la construction européenne et l'euro passe désormais par les efforts de l'Allemagne, sans doute avec l'aide de l'Autriche, des Pays-Bas et de la Finlande, pour imposer enfin un minimum de rigueur dans la gestion des Etats. Une telle évolution, à terme, serait historique.
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 11 05 10 21:15

La fuite en avant...

L'UE a donc mis en place un plan de sauvetage, baptisé pudiquement "plan de stabilisation", de 750 milliards d'euros eu total.

L'esprit de solidarité intra-européen l'a donc emporté. Et toutes les réticences ont été balayées, notamment celles de l'Allemagne...

Ce plan appelle le commentaire suivant :

- Il n'est plus question de sanctions contre les pays mal gérés, tricheurs ou menteurs. Le contribuable européen va payer sans aucun mécanismes ni règles de contrôle. Peut-être reparlera-t-on de "gouvernance économique" au prochain sommet du G20... à la fin de l'année !
- Les pays les plus mal gérés n'ont donc quasiment aucun intérêt à faire des efforts, puisque la "manne européenne" va de toute façon se déverser à son secours. La Grèce vient ainsi de réclamer 20 milliards d'euros en simple application des mesures prises. Le plan de "stabilisation" constitue donc un encouragement à la mauvaise gestion, c'est la seule conclusion "objective" à en tirer.
- La spirale des déficits ne concernait que l'Europe du Sud, y compris la France bien entendu. En voulant éviter une contagion progressive, l'UE vient en fait de décréter une contagion immédiate et généralisée. C'est désormais toute l'Eurozone qui gère les déficits nationaux, cette "mutualisation" allant même jusqu'à transformer la BCE (comme désormais la Fed) en émetteur obligataire. La banque centrale y perd à l'évidence son indépendance vis à vis des marchés puisqu'elle est chargé de les contrôler mais va en devenir un des acteurs de premier plan, une sorte de super-banque privée si l'on veut...
- La mutualisation des déficits européens, sans règles ni sanctions, ne peut qu'aboutir à faire tourner la planche à billets et grossir les dettes. C'est littéralement affolant.
- L'UE a enfin menti, en quelque sorte, au sujet de la soit-disant crise de l'euro et de son "effondrement". L'euro ne s'est pas du tout effondré... Rappelons qu'il a été introduit en 2000 à parité avec le dollar et qu'il vaut aujourd'hui, à 1 euro pour 1,27 USD, environ 25% plus cher ! Est-ce cela un effondrement ? En revanche, oui, il est bien menacé par la crise des déficits qui écartèle l' Eurozone et risque de compromettre à terme l'existence et la logique d'une monnaie unique.

De notre point de vue, cela fait déjà plusieurs années que nous soulignons que les pays occidentaux vont connaître une crise des déficits à cause du conflit entre Uranus et Pluton; et que celle-ci va d'abord limiter (2009-2012) puis casser (2012-2020) la croissance dans les pays de l'OCDE. Les mesures prises, tant aux Etats-Unis qu'en Europe, donnent d'ores et déjà corps à une analyse pessimiste sur l'ensemble de la décennie à venir.

La crise épidermique et plus spécifique à l'Europe depuis le début de l'année ne peut que s'amplifier très dangereusement sur les années à venir, non seulement au plan économique mais aussi à celui de la coopération dans l'Union. Le populisme politique, de gauche comme de droite, va dans un tel contexte se répandre bien au-delà de ce l'on connaît déjà.

Sur le plus court terme, nous avons souligné, correctement nous semble-t-il et depuis l'automne dernier, les problèmes que risquaient de poser aux marchés la question des déficits souverains. Nous sommes en plein dedans, évidemment. Compte tenu des éléments très négatifs de cette année et qui montent toujours en puissance (quadrature Jupiter-Saturne-Uranus-Pluton), l'été à venir se présente comme à très hauts risques, notamment et en particulier au sujet de cette crise des déficits. Cette dernière est la meilleure hypothèse que nous avons à ce stade pour envisager au seul plan économique le krach estival que nous redoutons.

La crise des déficits va durer jusque vers 2020. Elle vient d'éclater depuis la fin 2009 et risque fort de connaître une nouvelle accélération désastreuse au cours des semaines et mois à venir. On ne peut exclure à ce sujet, dés l'été à venir, une très profonde et très brutale crise de l'Union Européenne. Si ce n'est pas le cas, de toute façon, cette crise aura lieu mais s'étendra plus progressivement sur les années à venir. N'exagérons tout de même pas les choses, cela ne devrait pas compromettre la construction européenne à plus long terme et nous doutons également de l'abandon de l'euro comme résultante d'une telle crise.
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 23 11 10 15:16

Le commentaire du jour :
Le deuxième domino est tombé

La menace de faillite de l'Irlande ressemble davantage à celle de l'Islande en 2008 qu'à celle de la Grèce l'an dernier. L'Irlande n' a en effet pas de déficit structurel dû à des dépenses publiques irresponsables et clientélistes, sa dette n'ayant été que de 25% du Pib seulement avant la crise bancaire de 2008. Sur ce plan, l'Irlande ressemble également à l'Espagne avec une économie trop spécialisée, en l'occurrence dans le secteur bancaire et financier.

L'Irlande est donc victime de ses banques, ce qui est en adéquation avec notre indicateur négatif persistant depuis 2008 sur ce plan (opposition Saturne-Uranus). La crise de l'endettement "souverain", plus précisément, tient pour sa part à la décroissance du cycle Saturne-Pluton arrivé à l'étape de son carré et, surtout, à la montée en puissance du grand conflit entre Uranus et Pluton. De notre point de vue, inutile par conséquent de penser que la crise pourrait être endiguée : elle ira jusqu'à son terme, balayant sans doute en premier lieu toute l'Europe, puis le Japon et les Etats-Unis sur les prochaines années.

Avec l'Irlande, c'est le second domino de la zone euro à se renverser. A juste titre, les marchés s'inquiètent désormais des deux suivants, le Portugal et l'Espagne. Puis il y aura l'Italie, bien sûr, et ensuite la Grande-Bretagne et surtout la France avec son déficit totalement irresponsable de 6% du Pib en 2011... L'inconnue, c'est en fait le timing. Etant donné un indicateur très négatif pour l'Europe qui est juste en train de s'installer depuis le printemps dernier (opposition Jupiter-Saturne), il est assez plausible que ce dernier joue un rôle important dans cette crise des déficits et les désaccords politiques qui devraient en découler dans la zone euro et l'ensemble de l'Union Européenne.

La crise est en cours, ne l'oublions pas, et notre bulletin mensuel de décembre signale de possibles développement, notamment "autour" de la mi-décembre. Cependant, notre principal indicateur négatif pour l'Europe (Jupiter-Saturne) ne sera parfaitement installé qu'en mars prochain. Cela nous fait supposer que le printemps prochain (et sans doute le début de l'été) pourrait connaître de nouveaux développements plus conséquents en matière de crise des déficits en Europe (cf. aussi nos prévisions annuelles sur 2011).

Tout cela, bien entendu, menace les marchés. Mais à notre avis encore de façon ponctuelle, comme cela a été le cas au printemps et à l'été dernier. Pour le moment, il y a encore la possibilité de lancer des plans de sauvetage, c'est à dire de s'endetter encore plus pour sauver les canards les plus boiteux. Bien entendu, c'est une spirale infernale... Mais elle nous semble être dans la logique de notre paramètre positif de fond, c'est à dire depuis le printemps 2009 et jusqu'à l'été 2012, sous la forme d'une relation positive entre Uranus et Neptune. Ce duo constructif, cela a d'abord été les plans de relance qui continuent aux Etats-Unis via la planche à billets de la Fed et, à présent en Europe, par un endettement sans fin pour éviter la ruine immédiate de la zone euro.

En résumé, ce tandem planétaire Uranus-Neptune, c'est l'assistance des Etats à l'économie. C'est une forme de politique socialiste, si l'on veut... Cela ne marchera évidemment pas car, en l'absence d'autres facteurs plus convaincants pour relancer la croissance (Uranus-Pluton notamment), cela ne peut faire office que de fragile béquille provisoire. Il n'en demeure pas moins, dans l'immédiat, que la béquille devrait à peu près tenir et que, parallèlement, la croissance mondiale et en particulier celle des pays occidentaux devrait se maintenir.

Finalement, nous sommes toujours dans une trouée de ciel bleu, même si les orages sont bien visibles à son pourtour... C'est assez effrayant, en fait, surtout quand on voit dans la plupart des pays une classe politique qui voit bien les dangers qui sont là mais n'en tire absolument aucune conséquence. Parmi les pays européens de premier plan, certains font des efforts comme la Grande-bretagne ou l'Allemagne, chacun selon sa tradition. Mais d'autres, comme l'Italie ou la France, sont littérlement pétrifiés et ne font en fait qu'attendre que le ciel leur tombe sur la tête. Sur ce plan, Berlusconi ou Sarkozy, c'est le même combat qui ne fait en réalité que chercher à attirer une catastrophe encore plus grande que celle qui est hélas déjà méritée.

Le 22 novembre 2010
Jean-Francois Richard
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Messagepar Christophe » Jeu 09 12 10 18:19

Un article dans le sens de Jean François Richard

http://www.boursorama.com/opcvm/detail- ... 9a6a5adf02
Christophe
 
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Messagepar Jean-Francois Richard » Jeu 23 12 10 16:29

Les porteurs d'obligations bafoués

On n'y a pas prêté beaucoup d'attention, et pourtant la décision nous paraît capitale : les créanciers des banques irlandaises vont être spoliés de 80% de leurs investissements (Anglo Irish Bank notamment) ! Et s'ils n'acceptent pas une telle base, leur spoliation sera quasi totale à raison de 1 centime d'euro pour 1000 euros investis dans des obligations de ces établissements bancaires.

Il y a encore pire ! La BCE et les banques centrales nationales de la zone euro ne veulent pour leur part pas être traitées comme de vulgaires investisseurs. Il y a donc discussion pour qu'elles ne soient pas spoliées du tout, notamment pour ce qui concerne les nouveaux prêts accordés dans le cadre des sauvetages de la Grèce et de l'Irlande. Les banques centrales obtiendraient donc des garanties de remboursement à 100%, alors que les autres investisseurs pourraient être volés de la pire des façons, à l'image des créanciers des banques irlandaises...

On sait que le sujet de la restructuration de la dette grecque est sur la table. Le terme "restructuration" est un joli terme technique, mais il recouvre une réalité qui est beaucoup moins belle : cela revient à allonger unilatéralement la duration de la dette; ou à réduire ou même supprimer le montant des intérêts prévus; ou à panacher ces différentes solutions. En résumé, c'est un hold-up contre les investisseurs et les épargnants ! Mais les banques centrales seraient épargnées par une telle spoliation, ce qui aggraverait évidemment la situation des autres créanciers.

Tout cela n'est ni plus ni moins que la vérification de l'adage "selon que vous êtres puissant ou misérable...".

Cette situation, qui n'a évidemment pas fini d'évoluer en défaveur des créanciers des banques ou des Etats en faillite, tient à notre avis à la montée régulière en puissance du conflit entre Uranus et Pluton (carré de 90° déjà très serré en orbe et qui connaîtra 5 passages exacts successifs entre 2012 et 2015). Une telle configuration est récessionniste au plan économique et synonyme de cycle baissier sur les actions (à partir du premier aspect exact seulement). Elle engendre une hausse déraisonnable de la fiscalité (le mouvement est évidement déjà lancé) pour faire face à des dettes ou des déficits (c'est bien le cas...) et, dans les cas les plus extrêmes, elle provoque la spoliation des épargnants ou investisseurs obligataires. Un exemple sous une configuration planétaire identique : 1797 en France sous le Directoire avec la "banqueroute des deux tiers", qui a purement et simplement annulé les deux tiers de la dette publique, ruinant de nombreux épargnants.

L'évolution de la situation en Grèce et en Irlande au plan des dettes publiques ou bancaires est donc un premier signal d'alarme, dont les épargnants auraient bien tort de ne pas s' émouvoir. Car cette situation évolue très vite ! Après la faillite des banques islandaises, il y a également eu restructuration de la dette et celle-ci n'est d'ailleurs pas tout à fait achevée. Mais ce sont les Etats britannique et hollandais qui ont assumé le choc de la restructuration (réduction et allongement de la dette), afin de protéger leurs compatriotes qui avaient des comptes en Islande. Avec la Grèce et l'Irlande, on change de scénario complètement et, par le truchement des banques centrales, les Etats cherchent en fait à ne pas faire les frais d'une restructuration pour en faire porter un poids encore plus important sur différentes fonds d'investissements ou banques privées, les ménages et les particuliers au bout du compte !

Il y a donc un double hold-up en cours de préparation !

Evidemment, tant les dettes grecque (structurelle à cause d'un Etat obèse) qu'irlandaise (à cause d'un système bancaire en ruine et hypertrophié dans la période antérieure) ne sont évidemment pas remboursables tant les montants sont colossaux et ces pays au fond du trou. Mais ils ne se redresseront pas pour autant en annulant d'une façon ou d'une autre une partie de leurs dettes. Car les dégâts économiques vont bien au-delà à présent de dettes insupportables... Ce sont des pays (surtout la Grèce) plombés durablement, au moins pendant 10 ans mais peut-être davantage. Etre en faillite et ne pas rembourser ses dettes, cela revient à se trouver au ban des nations et à ne plus pouvoir emprunter du tout. Qui prêterait ensuite à des spoliateurs ? Pas grand monde, évidemment... Ou à des taux confiscatoires, ce qui n'arrangerait pas le problème ! Cela implique un crédit rare et cher, aussi bien pour les Etats que les entreprises et les ménages. Or, le crédit c'est la croissance... Si rien ne peut plus être financé, c'est un cycle récessionniste et inflationniste à la fois, à l'image de la République allemande de Weimar au début des années 1930. Pour donner un repère possible, les taux grecs à 10 ans sont actuellement autour de 12%. Mais en cas de restructuration de la dette grecque, ils monteraient probablement entre 20 et 30% sans aucun problème... Un simple ménage grec pourrait-il payer des taux basés sur de tels pourcentages pour financer l'achat d'un appartement ? La réponse est bien sûr négative.

Tout cela a à notre avis des implications pour les autres pays européens. Nul doute que le Portugal puis l'Espagne soient assez rapidement entraînés dans la tourmente. Puis on approchera du noyau dur de la zone euro avec la Belgique et la France. Songeons par exemple que le budget français 2011 ne contient pas une seule mesure crédible de réduction des déficits publics et sociaux. Pas une seule ! Et ne parlons même pas du remboursement de la dette elle-même (et non du seul paiement des intérêts annuels), qui n'est même pas un sujet en discussion...

Depuis le début des années 1980, les obligations souveraines ont constitué un placement sûr et rentable pour les épargnants. Même en France, par le biais des contrats d'assurance vie et des fonds en euro. Cette période de placements sûrs et rémunérateurs est sans doute en train de s'achever. Dans les années 1990, les particuliers s'étaient rués sur les OAT françaises à 10 ans dont le taux avait un moment approché les 10% de rendement. A présent, le taux n'est que 3,30% en France mais, même s'il monte à 10%, un tel placement ne serait absolument pas sûr... C'est ce qu'est en train d'enseigner la spoliation des créanciers de la Grèce et de l'Irlande.

Le 23 décembre 2010
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Messagepar ngu yen » Ven 24 12 10 12:14

Bravo JFR , c'est super clair.
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