par Jean-Francois Richard » Ven 23 04 10 14:41
Quelques éléments de réflexions supplémentaires :
La Grèce s'est donc résolue à demander l'aide de l'UE et du FMI. Cela implique qu'elle jette complètement l'éponge et avoue son incapacité à faire face à ses obligations. Depuis fin 2009, les taux 10 ans sont passés de 3,50% environ à 9% hier... On mesure ainsi à quelle vitesse un pays mal géré peut faire rapidement faillite.
La banqueroute du pays ne donne cependant pas beaucoup à réfléchir à une proportion importante de la population qui, quotidiennement désormais, alimente les manifestations de rue et les contestations en tous sens. Les fonctionnaires, qui représente la moitié de la population active, tiennent évidemment le haut du pavé. Et les manifestations sont logiquement de plus en plus agressives et violentes.
Voilà donc un climat de guerre civile qui s'installe ou plutôt s'est déjà installé depuis quelques mois. Les grèves se succèdent aux grèves, paralysant le pays dans ses derniers ressorts. Petit à petit est en train de se créer une situation d'anarchie complète.
Pour le moment, l'opinion grecque a un net penchant à gauche. Le populisme de gauche fait recette, évidemment puisqu'il promet qu'il n'y a pas lieu de tenir compte des déficits ! C'est la faute aux spéculateurs, à l'impérialisme et à l'Union Européenne... C'est simpliste mais cela rassure provisoirement la large frange qui vit des subsides clientélistes de l'Etat grec depuis des décennies.
Cette situation rappelle étroitement celle de l'Italie à la veille de la prise du pouvoir par Mussolini. Ou avant le putch franquiste de 1936 en Espagne ou celui de Pinochet en 1973 au Chili.
Les oppositions Saturne-Neptune de 2006-2008 et Saturne-Uranus de 2008-2010 poussent à ce genre de phénomènes, c'est à dire à des contestations gauchistes sans aucun avenir et, en revanche, à de sérieux retours de bâtons. Au bout du compte, c'est la droite ou l'extrême-droite qui se trouvent favorisées. Cela vaut sans doute pour la Grèce, mais aussi pour d'autres pays fragiles, par exemple la Hongrie ou la Bulgarie en Europe.
Nul doute que l'on n'ait pas atteint le sommet du gauchisme irresponsable en Grèce... D'ailleurs l'opposition Saturne-Uranus ne sera entièrement dépassée qu'en juillet prochain, ce qui laisse par conséquent au moins jusqu'à l'automne environ pour voir l'apogée éventuelle de la contestation. Mais on sait aussi comment cela risque fort de se terminer : quand les Grecs se lasseront des grèves qui désorganisent tout et les ruinent encore plus sûrement que la faillite actuelle des comptes publics, de ces petits chefs soviétiques qui prétendront se substituer à toute autorité pour imposer leurs lubies et leurs intérêts personnels, le vent cessera alors de souffler à gauche et s'orientera à droite et probablement même à l'extrême-droite.
Le véritable test, sans doute, se produira à ce moment là . Il n'est pas acquis que la Grèce demeure un pays démocratique dans un contexte de telles tensions entre classes et catégories sociales. La voie sera en tout cas ouverte à un éventuel coup d'Etat militaire. Comme dans les années 1960 et pour des raisons assez similaires...
Nous aurions alors la manifestation autoritaire de Pluton qui, agressé dés cette année par Saturne de façon directe, l'est également de façon crescendo par Uranus. Tout cela nous promet tôt ou tard, dés cette année 2010 ou seulement dans un an ou deux, l'installation très probable de régimes autoritaires dans les pays les plus fragiles.
Dans le cas de la France, on peut avoir à peu près les mêmes doutes sur la sincérité des comptes publics que ceux de la Grèce. Et le déficit est tout autant "structurel" qu'en Grèce, c'est à dire impossible à résorber sans un plan de rigueur d'une ampleur sans précédent depuis 1958 (et beaucoup plus rude dans ses conséquences, bien entendu, car il n'y a plus la croissance de 6 ou 7% des années 1950 et 1960).
La faillite des régimes de retraite est un premier test. Car il faut bien appeler "faillite" un système qui est en déficit chronique et qui accumule à vitesse grand V ses dettes... Or, on peut sans doute parier, sans choc extérieur, qu'il s'agira une nouvelle fois d'un simple petit replâtrage et que les régimes ne seront nullement équilibrés et qu'aucune équité véritable entre privé et public ne sera rétablie.
Dans ce cas, la France courra tranquillement vers sa propre ruine, que ce soit dés l'été prochain ou seulement un peu plus tard.
La Belgique, de son côté, est une nouvelle fois en crise avec la démission du Premier ministre Yves Leterme. C'est toujours la question nationale entre Flamands et Wallons qui est au centre de la crise et on commence à ne plus en voir les solutions possibles. La partition de la Belgique se trouve ainsi à nouveau posée, un sujet d'autant plus intéressant au plan politique qu'il oppose une communauté industrieuse flamande à une population assistée wallone. Et les plus riches et travailleurs ne veulent plus payer pour les plus pauvres et les plus corrompus...
Au plan astrologique, la Belgique dépend des cycles Jupiter-Neptune et Jupiter-Uranus (cf. "La crise vue par l'astrologie"). Or, Jupiter est entre ces deux planètes actuellement, ce qui "peut" impliquer une refondation complète pour la Belgique ou pour ses différentes composantes. Le processus ne sera mature partiellement qu'à partir de juin prochain et définitivement à partir du début 2011. A priori, la "sortie" de Jupiter de la liaison Neptune-Uranus, se faisant par un passage sur Uranus en dernier ressort, devrait avantager la communauté flamande. Alors, la partition du pays ? L'astrologie ne permet pas de trancher, elle se contente sur ce plan de poser le problème de l'unité du pays et des échéances. Toutefois, il nous semble bien que l'on pourrait se diriger vers l'éclatement de la Belgique...
Autre conséquence de la crise actuelle, la Belgique doit prendre au premier juillet prochain la présidence de l'Union Européenne. Et cela se produira alors que s'installe fin mai (provisoirement) une opposition Jupiter-Saturne avant son passage définitif en mars 2011. Or, nous l'avons déjà souligné, ce cycle planétaire est synonyme de crise politique dans la construction européenne et de crise financière (Cf. Celles du milieu des années 1970 et du début des années 1990 sous les mêmes influences).
On a déjà la crise des déficits qui menace de déferler sur l'ensemble des pays d'Europe du Sud et de l'Est, des institutions qui sont finalement baroques là où l'on avait pensé qu'elles allaient être simplifiées et rendues enfin efficaces, on a élargi l'Union trop rapidement depuis 2000, etc. Et si en plus, la Belgique vole en éclats en prenant la présidence de l'Union, quel symbole d'une construction européenne en pleine déliquescence... L'Europe et sa construction y survivront, certes, mais quels chocs et quels déchirements en perspectives.
Le 22 avril 2010