par Jean-Francois Richard » Sam 30 01 10 18:13
VERS UN GRAND PLAN D'AUSTÉRITÉ !
Nous avons indiqué depuis plusieurs mois que la conjonction Jupiter-Neptune de décembre 2009, s'additionnant par ailleurs à l'opposition Saturne-Uranus, signifiait pour la France un changement politique important sur les mois suivants. Ce sera probablement le cas après les élections régionales de mars 2010...
Ce cycle planétaire Jupiter-Neptune colle à la peau de la France et, à chaque conjonction, des changements politiques et des remises à plat plus ou moins importantes et parfois historiques se produisent :
- 1945 : élection de l'assemblée constituante qui établira la 4ème République.
- 1958 : passage à la 5ème République.
- 1971 : départ honteux du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas (il n'avait pas payé d'impôts pendant plusieurs années) et enterrement de son grand projet de "Nouvelle société).
- 1984 : virage économique et politique d'austérité, Pierre Mauroy étant remplacé par Laurent Fabius à Matignon.
- 1997 : dissolution imprévue de l'Assemblée nationale et retour au pouvoir inattendu des socialistes au pouvoir, Lionel Jospin devenant Premier ministre jusqu'en 2002.
On pourrait remonter jusqu'à la 1ère République française de 1792 ou même à Charlemagne qui a monopolisé le pouvoir en 769...
A propos du virage politique à attendre en 2010, nous avons avancé deux hypothèses possibles : un retour de la gauche au pouvoir par le biais d'élections anticipées; ou plutôt un plan de rigueur pour faire face aux déficits, seconde hypothèse qui avait notre préférence.
Si l'on retient les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy, mais aussi celles du ministre du Budget Eric Woerth et l'interview de François Fillon au Figaro le 29 janvier, l'hypothèse d'un grand plan de rigueur devient "pour le moment" l'hypothèse à franchement privilégier.
Des rumeurs de marché ont fait état ces dernières semaines que les agences de notation allaient dégrader la note de la dette française si aucune mesure n'était prise contre les déficits. La conséquence en serait immédiatement une flambée des taux d'intérêts (comme en Grèce) et la menace d'une faillite quasi immédiate du pays. Si cette "rumeur" est exacte, on imagine facilement la panique qui a dû s'emparer des sommets de l'Etat. En tout cas, on voit mal Sarkozy le dépensier songer à la moindre économie sans aucune contrainte... Il a donc dû se passer quelque chose de nouveau, que nous ignorons, et en tout cas cette "rumeur" de dégradation de la France est tout à fait crédible. Cela aurait ainsi pu rendre un peu plus conscient l'Elysée de l'obligation de prendre le sujet des déficits à bras le corps. Comme l'Espagne, désormais au centre de nombreuses spéculations, qui vient d'annoncer de grandes mesures d'austérité avec des réductions d'effectifs publics et de nombreuses mesures d'économie pour contenir l'explosion des déficits dus à la crise (11% du Pib désormais).
La situation de la France est meilleure "sur le papier" avec des déficits représentant seulement un peu plus de 8% du Pib annuel et environ 80% du Pib en déficits cumulés, alors que le Japon est à 200% et que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont des déficits supérieurs à ceux de la France. Cela ne prend cependant pas en compte le fait que les déficits des pays développés (sauf le Japon) sont pour l'essentiel dus à la crise. Mais pas en France où il sont "structurels" depuis 35 ans... Cela fait toute la différence. Sur l'année 2010, la France sera d'ailleurs le pays le plus emprunteur pour plus de 450 milliards d'euros, loin devant les autres pays de l'OCDE qui, la reprise étant là , ne vont plus lancer de nouveaux plans de soutien à l'économie. On mesure ainsi que la situation budgétaire de la France est critique.
Pour le moment, les projets annoncés par le pouvoir en France sont très flous. Si l'on veut même les caricaturer, on pourrait dire que Sarkozy attend simplement le retour (chimérique) de la croissance, ce qui réduirait mécaniquement les déficits. On sait pourtant qu'il s'agit d'un mensonge, les faits l'ayant clairement établi depuis 35 ans ! Fillon ne dit pas autre chose en tablant en 2011 sur 2,5% de croissance, et le tour serait (presque) joué... Eric Woerth semble un peu plus conscient de l'ampleur de la tâche, estimant qu'il faudrait que le budget de l'Etat parvienne en quelques années à réduire de 50 milliards d'euros les dépenses annuelles, soit une réduction de 15 à 20% de celles par exemple prévues sur 2010... Là , c'est déjà un peu plus sérieux et réaliste. Mais on imagine alors l'ampleur des changements que cela représenterait... Curieusement, les déclarations de Woerth n'ont été nulle part commentées !
On en saura davantage bientôt, surtout après les régionales. Mais il semblerait que la France ait désormais le couteau sous la gorge et qu'un sévère plan d'austérité soit l'hypothèse la plus probable pour le grand virage politique et économique que nous anticipons sur les mois à venir. Avec ou sans François Fillon comme Premier ministre ? La seule réponse à apporter est que toutes les conjonctions Jupiter-Neptune ont abouti à un changement de Premier ministre... François Fillon devrait donc partir, si la logique est respectée. Néanmoins, ce n'est à notre avis pas une obligation du tout. La configuration planétaire Jupiter-Neptune, puisqu'elle implique un changement de politique, s'est jusqu'ici traduit depuis 200 ans par un changement systématique de Premier ministre. Mais on peut très bien envisager que Fillon reste à Matignon pour mener une nouvelle politique. Tout dépendra sur ce plan aussi de l'évolution des prochaines semaines, puisqu'il reste près de deux mois avant les régionales et... de leur résultat. On y verra peut-être plus clair progressivement sur ce plan également.
Sur le fond, par ailleurs, l'intérêt du probable futur plan d'austérité dépendra évidemment de son contenu. S'il s'agit surtout d'augmenter les impôts et les cotisations sociales, on ruinera simplement un peu plus vite le pays. Or, c'est ce que réclament la gauche et les centristes, c'est à dire en fait les représentants des différents lobbys publics.
Quant aux mesures d'économie dans un Etat obèse de ses fonctionnaires et assimilés, elles seraient vite trouvées mais à condition de les mettre en oeuvre. Or, comment convaincre un pays, d'un seul coup, qu'il a presque deux fois plus d'agents publics que dans les autres pays de l'OCDE et que c'est l'origine principale des déficits ? D'autant plus qu'ils travaillent moins que dans le privé, qu'ils ont plus de vacances ou de congés maladie, qu'ils sont payés 20% plus cher, que leurs retraites sont 50% supérieures et qu'ils cessent leur activité une dizaine d'années en moyenne plus tôt... Vaste programme si l'on souhaite s'attaquer à la principale source d'inégalités en France ! Pourtant, hormis les hausses d'impôts dans le pays le plus fiscalisé au monde, le seul véritable moyen de réduire les déficits est de réduire les privilèges d'un secteur public coûteux, tentaculaire et inefficace.
Il y a aussi comme enjeu d'autres rentes de situation du lobby public, notamment au plan des collectivités locales et territoriales. On a ainsi vu un PS totalement indécent proclamer ces derniers jours que les collectivités locales (généralement de gauche) sont bien gérées et qu'elles ne sont pas en déficit, ne serait-ce que parce que la loi les y oblige. Tout cela dit le regard portant loin, très loin, et avec l'arrogance coutumière des énarques socialistes, Michel Sapin et Elizabeth Guigou en tête...
En fait, un arracheur de dents n'aurait pas menti plus effrontément ! En effet, les collectivités locales sont financées aux deux tiers sinon aux trois quarts par des dotations de l'Etat qui sont fonction des dépenses... Le système est pervers en soi, mais d'autant plus qu'il masque des déficits monstrueux et en dérapage accentué par une règle purement comptable et entièrement artificielle. En réalité, les collectivités locales accumulent sans vergogne des déficits irresponsables depuis des décennies que les hausses vertigineuses d'impôts n'ont jamais pu combler. Le clientélisme est roi et les déficits la rançon de politiques irresponsables, autant au niveau local que national.
Cela dit, les mensonges socialistes en la matière sont surtout illustratifs de l'inculture française au plan économique de façon plus générale. Car ils ont visiblement menti de bonne foi ! C'est sans doute grave pour des énarques qui devraient savoir compter, mais ils sont malheureusement "sincères". Pour eux, effectivement, à partir du moment ou "leurs" collectivités sont financées par l'Etat aux trois-quart, on ne saurait considérer qu'il y a déficit, mauvaise gestion ou dérapage irresponsable des dépenses. Pour nos socialistes français, l'argent qui vient de l'Etat, c'est comme s'il tombait du ciel ! Ils en ont tellement l'habitude, puisque c'est un parti exclusivement ou presque composé de fonctionnaires qui n'ont jamais eu à se poser la question de savoir si leur salaire serait ou non versé à la fin du mois ! La manne leur paraît donc inépuisable, divine pour tout dire, et elle ne saurait correspondre à un quelconque déficit de leur gestion. Tout cela est bien entendu absurde, mais la gestion de la France est depuis longtemps si absurde que les règles les plus élémentaires de la comptabilité publique sont désormais totalement inconnues.
Mais il y a pire... Les socialistes se sont permis de mentir comme des arracheurs de dents (mais en tout bonne foi), car ils n'ont à aucun moment redouté qu'on vienne les traiter de tartuffes ! Sinon, ils n'auraient pas avancé un argument aussi stupide, que celui du soi-disant équilibre des comptes des collectivités locales et territoriales. Et effectivement, personne de la majorité présidentielle n'est venu rappeler aux socialistes que les déficits des collectivités locales se trouvaient "de facto" épongés automatiquement par l'Etat au moyen du mécanisme pervers des dotations budgétaires assises sur les dépenses. Et cela sans compter la spirale démente de la fiscalité locale depuis 35 ans... En effet, même à droite, personne n'a relevé les déclarations ahurissantes des socialistes. Car cette "culture" des déficits est si française qu'elle englobe toute la classe politique ! Ni à gauche ni à droite, on ne sait compter... On sait dépenser, ça oui ! On sait augmenter les impôts et multiplier les taxes, ça oui ! Mais on ne sait pas comment il faut faire pour équilibrer des comptes... Même le défunt Philippe Séguin a dû se retrouver à la présidence de la Cour des Comptes pour, au fil des années, se familiariser avec les chiffres et comprendre ce que signifiait un déficit, d'où il venait et en quoi il menaçait l'avenir du pays. C'est dire...
Tout cela témoigne aussi, de notre point de vue, du climat délétère qui précède généralement le virage politique et économique auquel on peut s'attendre. Et sur ce plan, il n'y a pas qu'en abordant le problème des déficits que la situation peut être jugée franchement délétère. La politique française se fait maintenant au fond du caniveau et on a rarement vu une telle médiocrité.
En ce moment, on n'a que le choix sur les exemples qui doivent certainement paraître entièrement surréalistes à la plupart des Français. Prenons l'affaire Villepin d'abord. On ne fait pas plus saumâtre, c'est évident. Pour résumer, c'est un président qui poursuit de sa vindicte un ancien Premier ministre qui pourrait lui porter ombrage en 2012; et à l'origine, c'était un Premier ministre qui avait tenté de déconsidérer un ministre qui menaçait ses ambitions pour la présidentielle de 2007... Et ces règlements de comptes marécageux à souhaits prennent l'opinion à témoin depuis plus de 2 ans ! On croit rêver... Les scandales et règlements de comptes existent dans tous les pays démocratiques. Mais aucun d'entre eux ne nous a offert un feuilleton interminable, aussi pervers et écoeurant !
Deuxième exemple, Georges Frêche qui dit ce qu'il pense de Laurent Fabius, c'est à dire pas grand bien. Frêche est vulgaire et grossier, tout le monde le sait et ce n'est pas nouveau. Ah, mais voilà que Fabius est juif, ce qui change tout ! Et tous les médias d'enchaîner depuis près d'une semaine sur les propos "anti-sémites" de Frêche, évidemment "nauséabonds", etc... En fait, on a simplement monté une petite phrase "pas catholique" en épingle, au point de polariser tout le débat politique national ! Frêche est simplement mal élevé et, par conséquent, là aussi on croit rêver...
Les politiciens n'ont-ils pas mieux à faire ? En tout cas, on peut se demander le temps qu'il peut bien leur rester pour s'occuper de l'intérêt général. C'est sans doute un peu vrai en permanence mais, tant qu'une conjonction Jupiter-Neptune n'a pas produit ses effets, on mesure le plus souvent à quel point le climat politique est délétère et les règlements de comptes aussi sordides que nombreux.
Indépendamment du virage politique à venir, notons aussi deux éléments astraux qui ont également une importance : le carré Satune-Pluton de l'automne 2009 jusqu'à l'automne 2010 et le demi-sextile Uranus-Neptune du printemps 2009 à l'été 2012 environ.
Les mauvaises relations Saturne-Pluton sont toujours négatives pour les partis conservateurs, notamment pour la famille gaulliste française (cf. "La crise vue par l'astrologie"). L'année 2010 va donc voir très certainement éclater une crise au sein de l'UMP. Il y a déjà le mauvais feuilleton Villepin. Cela pourrait suffire, peut-être, mais on peut penser qu'il y aura d'autres facteurs de dissensions. Et peut-être dans les prochains résultats des élections régionales ! Dans une situation économique "un peu" similaire, les législatives de 1932 s'étaient à la fois traduite par un succès législatif de la gauche et de l'extrême-droite. Si cela devait être le cas aux prochaines régionales, comme nous avons d'ailleurs tendance à le penser (cf. Analyse des Régionales 2010), il y aurait alors matière à ouvrir une crise grave au sein de l'UMP. Il est d'ailleurs possible que cette crise interne ait pour origine, ou soit accentuée par le virage économique et politique à attendre sur les prochains mois...
D'un autre côté, la gauche a logiquement le vent en poupe en bénéficiant de la relation favorable entre Uranus et Neptune. Le phénomène n'est d'ailleurs pas spécifiquement français, puisque la gauche remporte beaucoup de scrutins électoraux depuis quelques mois, notamment en Europe (Portugal, Roumanie, Grèce, etc.) après celui du Japon notamment. En France, le PS a enfin un chef (la si hermétique et peu avenante Martine Aubry) et les sondages d'opinion sont meilleurs. Oublié, le désastreux congrès de Reims d'il y a un an, enterrée la pauvre Ségolène et ses rêveries mystiques... Et on a même droit, presque tous les jours, aux élucubrations fiscales de François Hollande qui rêve de conquérir l'Elysée en 2012 avec son programme "vive les hausses d'impôts !'"
Jusqu'en 2012, la gauche est donc favorisée au plan général, notamment en France. Cela correspond souvent à des succès électoraux, les régionales de mars prochain étant le premier test sur ce plan. Cela pourrait aussi inclure la prochaine présidentielle de 2012 mais, pour d'autres raisons, nous sommes sceptiques. Et de toute façon, il sera bien temps d'y revenir le moment venu...
Le 30 janvier 2010