2008-2009-2010 : de la crise larvée... à l'explosion

Discussion sur les perspectives économiques, politiques, sociales ou autres de la France.

Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 20 01 09 12:00

Bjr,



Nouveau signe de faiblesse spécifique du marché obligataire français : depuis quelques jours, le spread OAT/Bund dépasse les 50 points de base en se situant aujourd'hui à 53 pb.



Lors de l'introduction de l'euro, ce spread était inférieur à 15 pb.



Cela montre une défiance croissante des créanciers de la France. Certes, on peut considérer qu'il n'y a pas péril en la demeure si l'on est franchement optimiste, les pays les plus fragiles de la zone euro (Grèce, Irlande, etc.) ayant des spreads qui vont jusqu'à avoisiner 200 pb.



Il convient cependant de relever qu'à 200 pb de spread, le refinancement d'une dette souveraine commence à coûter une fortune. Ce n'est évidemment pas tenable longtemps et les finances publiques en deviennent menacées.



C'est ce qui est en train d'arriver à l'Espagne, la note de sa dette souveraine venant d'être dégradée par l'agence S&Poor's. Le spread Bonos/Bund vient ainsi de se creuser à près de 120 pb, ce qui va coûter aux finances publiques espagnoles près de 12 milliards d'euros de plus par an (si le spread demeure à ce niveau...).



Or, la tendance sur le marché français est mauvaise et fort menaçante "à terme". Bien sûr, la crise mondiale ne peut qu'aggraver "naturellement" un tel phénomène, ce qui est très inquiétant à moyen terme mais aussi à court terme à présent !



Pour contrer un tel phénomène, il n'y a qu'un seul moyen, bien entendu : que la France engage enfin les réformes de structure pour adapter les dépenses de l'Etat à ce qui est raisonnablement possible et non aux désirs de grandeur, de pouvoir et/ou d'enrichissement de la classe politique. Or, une telle politique n'est pas menée, seulement vaguement souhaitée avec quelques mini mesures ici ou là mais dans le désordre le plus complet.



Dans ces conditions, les déficits publics comme sociaux continuent de déraper, les estimations sur 2008 et 2009 venant une nouvelle fois d'être revus à la hausse. On peut sans doute considérer que, désormais, les déficits appellent les déficits... Sans aucune mesure sérieuse pour les réduire, on en est maintenant arrivés à les voir s'entretenir les uns les autres et se développer "sur une pente à présent naturelle et inexorable".



C'est évidemment la faillite de l'Etat qui est au bout de cette tendance. Le chemin pour y aboutir, c'est la hausse des taux d'intérêts, tel qu'on le voit déjà avec le spread OAT/Bund. Le financement de la dette française à 10 ans coûte ainsi plus de +15% plus cher qu'en Allemagne et ce n'est évidemment qu'un début... Une telle tendance n'est pas tenable et la faillite est donc au bout.



Pour contrecarrer une telle tendance, on peut mesurer les efforts à faire qui sont proprement... colossaux. Après 35 ans de dérive de plus en plus accentuée, il est évident que la remise en ordre des finances publiques et sociales ne peut que constituer une sorte de révolution dans la gestion autant que les mentalités.



Pour éviter la faillite, l'Etat doit maintenant "bouffer des pâtes" et uniquement des pâtes. Ce n'est pas ce qu'entend faire Nicolas Sarkozy, le train de vie de l'Elysée ne cessant de progresser à vive allure. L'émission "Capital" sur M6 dimanche dernier a bien montré également à quel point l'Assemblée Nationale ou le Sénat n'entendaient pas non plus réduire leur faramineux train de vie (on y voit notamment le nouveau président du Sénat Gérard Larcher se faire cuisiner des perdreaux en sauce pour un simple déjeûner par le grand chef des cuisines du Sénat...).



Dans ces conditions, comment s'étonner que les grèves irresponsables et répétitives à la SNCF ou les transports de façon plus générale (Besançon, Nice, Marseille, St Lazarre) se soldent systématiquement par des embauches inutiles pour calmer les lobbys syndicaux ? Ce sont là encore les déficits qui s'aggravent...



Compte tenu de nos prévisions sur une crise probablement majeure en France en 2009, on peut envisager que la question des déficits pourrait bien s'y retrouver au centre. Un test d'importance pourrait d'ailleurs avoir déjà lieu sur les toutes prochaines semaines, une rupture qualitative dans la crise larvée actuelle pouvant être franchie.



Sur ce plan, l'évolution du spread OAT/Bund est un indicateur très précieux. Car si les marchés obligataires sont généralement peu volatiles, ils peuvent le devenir très rapidement si les conditions s'y prêtent. Et sur ce plan, ce spread pourrait fort bien passer de 50 pb à 100 pb en quelques jours si le marché commence à s'inquiéter, comme cela vient de se produire en Espagne... Si c'était le cas, la crise des finances publiques françaises s'ouvrirait d'un seul coup, comme un énorme coup de tonnerre dans un ciel qui n'est déjà plus serein.
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Messagepar Jean-Francois Richard » Lun 26 01 09 22:24

Bjr,



La crise financière et maintenant économique, provoquée par l'opposition Saturne-Uranus dans le prolongement d'une opposition Saturne-Neptune, plonge de nombreux pays dans de graves difficultés politiques. Le plus spectaculaire a été apporté ces derniers jours par les récentes émeutes et manifestations de rue en Islande qui ont imposé des législatives anticipées. Mais on n'oubliera pas non plus les émeutes en Grèce de ces dernières semaines, ni de nombreuses manifestations de fonctionnaires en Hongrie, Bulgarie et Roumanie notamment, en raison de gel des salaires, suppressions de postes ou autres mesures d'économie.



Comme les autres pays, la France voit monter les tensions politiques et sociales. Sur ce plan, il n'y a rien de très différent avec les autres pays.



Nous arrivons pourtant à la période la plus tendue sur le court terme que nous avons envisagé pour la France, et que nous paraît symboliser le mieux la Nouvelle Lune de ce lundi 26 janvier.



Sur les prochains jours ou prochaines semaines plutôt, nous avons donc un repère très négatif pour la France. La crise larvée actuelle va-t-elle se transformer en crise ouverte ? C'est possible... Ou du moins, un cap qualitatif dans cette crise pourrrait bien être franchi à court terme.



Certes, cette crise politique, nous l'envisageons globalement "au moins" jusqu'à la fin 2009. Il y a donc le temps pour en voir de toutes les couleurs... Mais nous sommes à présent à une échéance particulière et il nous paraît donc important de le rappeler et de le souligner.



Nous pouvons surestimer les problèmes actuels, c'est bien possible. Toutefois, en observant tous les craquements récents de la société française, il nous semble bien que le pays s'achemine tout droit vers le passage d'une crise larvée de plus en plus lourde à certaines explosions potentiellement redoutables.



Comme celle de la vraie petite émeute de vendredi dernier à la Gare St Lazare... Les médias ont été étonnamment discrets sur ce sujet, le mentionnant à peine... Pourtant, suite à un passager renversé par un train, le trafic a été interrompu vendredi dernier au soir dans des conditions assez "obscures" : décision de la direction ou "énième" grève ? On ne sait pas... Toujours est-il que des milliers d'usagers excédés sont descendus des trains et ont occupé les voies, puis ont violemment pris à partie les agents SNCF présents : injures contre les syndicats et notamment Sud, crachats sur les agents, menaces physiques, bousculades et quelques gifles... Les agents ont dû se réfugier dans un local sous la protection de la police, ce local ayant ensuite été en partie saccagé et ses vitres brisées par les usagers excédés des grèves à répétition...



Cette véritable petite émeute est une première... Elle montre assez la dégradation des services publics et la colère contre l'aristocratie ouvrière du public qui se moque du monde depuis si longtemps. Cela démontre aussi l'inutilité de la plupart des réformes de Sarkozy, puisque son fameux "service minimum" n'a servi à rien et que, au contraire... on en arrive à des émeutes contre les gréviculteurs !



Ces derniers vont donc faire grève le jeudi 29 et veulent en faire une grande journée d'action contre la politique du gouvernement. Tout ce que la France peut compter de lobbys du secteur public et d'associations subventionnées étatiques y appellent et mobilisent tout ce qui est mobilisable. Les centrales syndicales essayent également d'y mêler certains secteurs du privé, notamment l'automobile qui n'a pourtant pas à se plaindre, elle, de la politique du gouvernement...



La mobilisation est déjà assurée d'être massive, entre 1 et 3 millions de manifestants. Qu'exprimera-t-elle ? Rien d'autre que l'angoisse de l'aristocratie ouvrière du secteur public au sens large. Cette aristocratie a effectivement une peur bleue de voir la crise actuelle réduire ses rentes et privilèges, ce qui la conduit à une surenchère de plus en plus indécente.



Les "revendications" des lobbys publics et para-publics exigent que l'Etat, bien qu'en faillite, continue de les entretenir le plus grassement possible en terme d'emplois, de rémunérations, de conditions de travail, de retraite, etc. Autrement dit, ces lobbys irresponsables demandent deux choses à l'Etat : qu'il accroisse davantage ses déficits; qu'il continue à ponctionner le secteur privé (impôts mais aussi cotisations sociales) pour maintenir les rentes et privilèges dans le public et para-public.



C'est tout l'enjeu de la journée de grève du 29 janvier.



En fait, la balle est dans le camp du gouvernement et surtout dans celui de Nicolas Sarkozy qui décide de tout.



Pour le moment, on sait que le président ne veut surtout pas se fâcher avec cette aristocratie ouvrière. Il est donc enclin à céder naturellement...



En même temps, il a partiellement conscience du coût exorbitant que cela représente, même si les déficits publics et sociaux exponentiels ne l'empêchent certainement pas de dormir. Il n'a donc pas envie de céder plus qu'il ne faut, juste pour rassurer un peu ces égoïstes mais sans plus. Et puis, son orgueil personnel, si fort... lui interdit probablement de capituler devant les nantis de la République.



On peut simplement déduire (ou essayer de déduire...) de l'attitude des deux camps en présence que, au lendemain du 29 janvier, la situation n'aura pas changé. Les lobbys publics ne seront pas satisfaits et s'estimeront "lésés". A juste titre d'une certaine façon, puisque le gouvernement n'a jamais mis en avant clairement que leurs rentes et privilèges, financés par le privé, sont d'une totale indécence, surtout en temps de crise et avec la remontée brutale du chômage... qui ne concerne évidemment pas ces sangsues.



Quoiqu'il en soit, les lobbys publics seront donc tentés de profiter du succès de la journée du 29 pour essayer d'obtenir "plus" du gouvernement. On verra ce que cela donnera et par quels moyens... N'excluons en tout cas pas, dans la situation actuelle, que la grève du jeudi 29 ne puisse pas se poursuivre le vendredi 30 ! En ce moment, tout est possible, surtout nous semble-t-il le pire... On verra.



En tout cas, on peut simplement se dire que, la France étant en faillite complète, il y a ou il y aura un moment où même les plus couards des politiciens seront obligés de dire : "stop". Stop, car la ruine du pays deviendra infiniment plus préoccupante que les crises d'urticaire des petits gangsters qui vivent depuis si longtemps sur le dos de la République.



@+
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Messagepar jupiter29 » Lun 26 01 09 23:09

bonsoir,



tu oublies une chose: tout le monde est fonctionnaire maintenant , tu le dis

toi-même: l'automobile reçoit des milliards de l'état, eh oui tu subventionnes les actionnaires de renault et dividendes des banquiers.

On ne sait plus qui est qui et qui fait quoi

fonctionnaires qu'on est bien heureux de trouver quand il y a une tempête et surtout quand on ferme 4 centres EDF dans le sud-ouest. Tu iras sans doute l'expliquer au péquin les yeux dans les yeux au fin fond des Landes.

C'est sans doute plus facile de s'attaquer aux fonctionniares de base qu'aux députés, sénateurs qui nous coutent la peau des fesses...
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 27 01 09 12:56

Tout le monde est fonctionnaire ? Non, pas tout le monde... Mais c'est vrai que le problème de fond, c'est la multiplication des postes de fonctionnaires, de postes subventionnés divers et variés, etc. C'est pour ca que le pays est en faillite...



Quant aux politiques, leur immense corruption et leur avidité de bonnes places est la seconde cause de ruine du pays. Là dessus, on est bien d'accord.
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Messagepar jupiter29 » Mar 27 01 09 13:40

bonjour,



multiplication des postes, çà m'étonnerait



Tu connais la RGPP? c'est une question de choix de société est ce que les gens veulent du service public ou non ? les évènements récents ont montré que visiblement oui



je suis ok qu'il y a des efforts à faire notamment sur l'enseignement , sorte de pachyderme difficile à bouger mais faudrait arreter aussi le financement public des boites privées çà serait déjà çà!
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 27 01 09 15:56

Il y a en france environ 2 fois plus de postes publics que dans la moyenne des pays de l'OCDE... Cherche l'erreur ! :lol:
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 27 01 09 15:56

A QUOI SERVENT DONC LES SYNDICATS FRANCAIS ?



Le problème du syndicalisme français, c'est qu'il n'existe que dans le secteur public... Moins de 7% des salariés sont syndiqués et ce pourcentage doit avoisiner 1 ou 2% seulement dans le privé. Dans la plupart des entreprises privées, le syndicalisme se résume au seul délégué syndical... quand il existe.



La journée de "grève générale" du jeudi 29 janvier est donc dictée par des considérations qui ne concernent et n'intéressent que les lobbys du public. Ils cherchent cependant à entraîner le privé dans leur sillage, et nul doute qu'ils y parviennent dans une certaine proportion. Le malaise général est si grand...



Mais si la France était un pays normal, peut-on nous dire ce que vont aller faire les employés de l'automobile ou des banques avec les maniaques de la grève et de la manifestation ? Rien, absolument rien...



Quelles sont les revendications du secteur privé aujourd'hui ? Elles sont simples : éviter le chômage autant que faire se peut, obtenir les meilleurs plans sociaux quand c'est inévitable, améliorer la couverture du chômage partiel et la formation professionnelle en cas de licenciements, etc.



Ce n'est évidemment pas Bourse Anticipations qui est en mesure d'établir la meilleure plate-forme syndicale sur l'ensemble de ces problèmes... Ceux-ci sont souvent techniques et compliqués, différents selon les régions, les secteurs et les entreprises concernées... Mais là, il y a matière à revendiquer, ça on peut en être sûrs et certains !



De telles revendications, entièrement légitimes dans leur fondement, ont-elles le moindre rapport avec les "pseudos revendications" des syndiqués trisomiques du public ? Non, aucun.



On notera d'ailleurs que les centrales syndicales "ouvrières" (CGT, FO et CFDT) sont tellement polarisées sur le public (tous leurs cadres viennent du secteur public, évidemment !), qu'elles n'ont jamais mis en avant de plate-forme revendicative pour le privé dans la crise actuelle... On peut peut-être se permettre de souligner aussi que cette crise est sans précédent depuis des décennies, ce qui aurait sans doute justifié que ces bureaucraties syndicales fassent un petit effort de concentration sur le sujet, non ?



Eh bien non... Les centrales syndicales s'avèrent incapables, et même psychologiquement incapables... de seulement comprendre de quoi il s'agit. En fait, elles ne peuvent pas trouver de solutions revendicatives à des situations qu'elles ne connaissent pas ! Ce n'est pas grave et irresponsable de la part de ceux qui prétendent représenter l'ensemble des salariés ?



Or, s'il y a à discuter, revendiquer et négocier avec le patronat et le gouvernement, c'est bien sur les graves difficultés de l'emploi dans le secteur privé. Mais ce sujet essentiel n'apparaîtra pas dans les manifestations du jeudi 29 ! Sauf sous une forme évidemment caricaturale et irresponsable, par la soit-disant "revendication" de toujours plus de postes dans le public...



La crise si spécifiquement française n'épargne pas les syndicats et la grève de jeudi apparaît à cet égard comme une véritable aberration : les syndicats ont simplement oublié l'essentiel et se sont trompés de sujet !
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Messagepar Jean-Francois Richard » Jeu 29 01 09 15:54

FRANCE : L'ENLISEMENT



La graisse du mammouth étatique a donc une nouvelle figé le pays aujourd'hui, le temps d'une grande manifestation dans la tradition soviétisante si typiquement française.



En pleine crise économique, alors que le gouvernement s'apprête à annoncer une nouvelle envolée brutale du chômage le mois dernier, ceux qui ne risquent pas de perdre leur emploi ont donc cherché à empêcher de travailler ceux qui sont au centre de la tourmente et dont les entreprises seront un peu plus fragilisées par une journée de travail perdue.



Dans les manifestations, contrairement aux affirmations et manipulations syndicales, le secteur privé était peu présent, seulement représenté par des entreprises en difficulté. Malgré l'inquiétude très large, les salariés du privé ne se sont donc pas sentis concernés par des revendications ne concernant que l'emploi public ou subventionné, les salaires publics ou subventionnés et quelques grandes déclamations sur le pouvoir d'achat ou l'emploi en général. On les comprend. Cela ne veut pas dire que le secteur privé n'ait pas de revendications... Il en a mais il les exprimera à sa façon.



Comme en réponse aux bureaucraties syndicales, le président américain Barack Obama a lancé hier : "ce n'est pas le gouvernement qui peut créer les emplois nécessaires pour sortir de la crise, tout dépend des milieux économiques qui sont les seuls à pouvoir créer la croissance nécessaire". Nicolas Sarkozy a-t-il entendu ? Non, ses oreilles politiciennes étaient toutes tendues en direction des fritures émises par la graisse du mammouth.



C'est bien l'aspect tragi-comique de la situation française, tout le débat tournant encore et toujours autour des personnels de l'Etat et de ses satellites. On ne connaît pas de patron emblématique en France depuis les années 1960, dernière période de vraie croissance du pays. En revanche, on n'arrête pas d'entendre et de voir de petits bureaucrates de second plan comme Gérard Ashieri à l'éducation nationale ou Le Reste à la SNCF. On mesure ainsi le très bas niveau du débat économique et social en France...



Faut-il également s'étonner de voir que les trois principaux leaders syndicaux du pays sont tous issus du public et n'ont jamais travaillé dans le privé ? Bernard Thibault (CGT) a construit sa carrière grâce à la SNCF où il entré à l'âge de 16 ans; François Chérèque (CFDT) est fonctionnaire hospitalier d'origine; Jean-Claude Mailly n'a jamais travaillé... ailleurs qu'à FO où il a débuté à 22 ou 23 ans comme "assistant" de Marc Blondel (ex secrétaire général de FO). Voilà, tout est dit sur le sujet, ce qui reflète si bien les seulement 1 à 2% de travailleurs syndiqués dans le privé.



La "colère" de la sphère publique n'en est pas moins réelle et, d'une certaine façon, elle reflète la crise ambiante, la crise tant du capitalisme que des élites politiques au pouvoir. L'opposition Saturne-Uranus, si longuement décrite dans ses effets "possibles" depuis des mois et des mois puis scrutée à la loupe dans ses effets depuis l'automne dernier, n'en finit pas de secouer la planète. Les émeutes sociales et politiques sont maintenant légion, de Madagascar à la Guadeloupe actuellement, en passant par l'Islande, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Grève et la Roumanie récemment. La croissance chinoise elle-même s'effondre, passant d'un taux de plus de 10% à moins de 8%, ce qui implique la quasi certitude de prochaines émeutes dans ce pays si monolithique mais aussi si fragile : n'oublions pas que la chute du mur de Berlin a eu lieu en 48 heures, alors que l'URSS devait encore durer au moins 1000 ans selon les "experts" de l'époque.



Le FMI a revu ainsi la croissance mondiale pour 2009 à un très maigre +0,5%, tandis que le PIB devrait globalement chuter de -1,5% aux USA et de -2% environ dans la zone euro. La France est attendue à -1,9% quand l'arrogance gouvernementale s'accroche toujours à seulement zéro de croissance.



En fait, ce mensonge si politicien correspond à un pouvoir complètement désemparé. Sarkozy en est resté à sa campagne électorale et la situation qui prévalait à ce moment. Tout a changé, mais l'UMP ne veut toujours pas voir la réalité en face. Là où une grande démocratie comme les Etats-Unis a déjà fait sa "révolution" en élisant un Barack Obama pour affronter une situation toute nouvelle, la France monarchique s'accroche pitoyablement au passé pour ne surtout pas envisager un avenir qui dérange, surtout ceux qui vivent si confortablement sous les lambris encore dorés de la République.



La crise politique est donc profonde. Pour le moment, son effet est de bloquer les réformes quelque peu anarchiques de Sarkozy : la réforme des lycées est renvoyée à plus tard, de même que celle du travail dominical; la réforme hospitalière est abordée à reculons, sans objectif clair car l'enjeu est une nouvelle fois une question de prestige avec cette flopée d'hôpitaux inutiles mais participant à la corruption politique au niveau local. Le problème est que cette corruption est à présent hors de prix et hors de portée de la bourse des Français.



La crise politique que nous envisageons depuis plus d'un an est bien là. A ce stade, elle ne se traduit cependant pas en crise "ouverte". Sauf si les grèves devaient continuer demain, mais on peut en douter... Pour le moment, c'est plutôt une crise à l'image d'une marée qui monte inexorablement, commence à tout submerger mais sans avoir encore rien emporté de fondamental. A l'image des urgences hospitalières où l'on est maintenant si mal soigné, de ces caténères ou rails de la SNCF qui cassent les uns après les autres, de ces enseignants qui refusent d'appliquer une loi pourtant fort peu fondamentale sur le soutien scolaire, de ces puériles joutes politiques à l'Assemblée nationale en vue des élections européennes du printemps prochain, etc. Tout s'effondre, mais doucement, lentement, comme un métal lentement rongé par la rouille. Pour le moment, en prenant un peu de recul, c'est surtout comique. Demain, ce sera évidemment dramatique...



Pour la France, la vraie échéance aura lieu en fin d'année, en décembre précisément avec la nouvelle conjonction Jupiter-Neptune qui représente tous les 13 ans un grand rendez-vous "potentiel" pour le pays. Lors de la précédente, en 1997, les socialistes étaient revenus au pouvoir de la façon la plus étonnante qui soit... Et là ? On peut douter d'un changement de majorité, bien sûr. Mais d'ici la fin de l'année, on peut en revanche penser que l'opposition Saturne-Uranus (second cycle pour la France) aura continué lentement mais très sûrement ses ravages. Le pays est en ruine, les Français le ressentent bien mais ils n'en sont pas encore totalement sûrs, ils espèrent encore plus ou moins en un miracle ou du moins que la catastrophe pressentie ne s'abatte pas trop franchement.



Nicolas Sarkozy est brouillon, marqué à bien des égards par un gaullisme de jeunesse hors d'âge, étatiste dans l'âme même s'il a quelques élans libéraux. Bref, il est à l'image de la France, en quelque sorte. Son arrogance extrême l'empêche de voir l'Etat de la France, la ruine de ses finances publiques et de ses comptes sociaux, une hyper-fiscalité qui plombe toute croissance, son arrogance l'empêche donc de reconnaître la réalité pour fixer à ses réformes leur véritable objectif : remettre à plat les structures et le fonctionnement du pays, indépendamment de la crise, de ses conséquences et des mesures spécifiques qu'elle peut nécessiter.



Mais l'arrogance même de Nicolas Sarkozy peut être un atout. Parce qu'il ne supporte pas l'échec ! On peut y voir la marque puissante de sa conjonction Jupiter-Uranus natale... Le succès, avant tout ! Comme on imagine mal qui le remplacerait aujourd'hui (à gauche ou à droite...), il n'est pas impossible que, contraint et forcé par les évènements, il ne soit finalement obligé de faire les réformes qu'il ne veut surtout pas faire aujourd'hui. Actuellement, il ne veut surtout pas remettre en cause les privilèges de ses "compagnons" qui vivent si grassement aux dépens de la République, justifiant le bon mot du Général de Gaulle en parlant de ses amis politiques : "Leur problème, c'est qu'ils aiment trop l'argent". Mais cela n'atteignait pas, loin de là au milieu des années 1960, la caricature actuelle... De la même façon, Nicolas Sarkozy en est toujours à la mystification de l'ouverture politique à gauche, ce qui le rend si "attentif" ou "si à l'écoute" des manifestations de la graisse du mammouth aujourd'hui... Oui, et ensuite ?



Or, tout cela est d'un autre âge. La ruine du pays impose à l'évidence des mesures drastiques d'économie et la mise en place d'une gestion rigoureuse à tous les niveaux. Aujourd'hui, cela paraît impossible, ne serait-ce qu'à envisager. Même le fameux "service minimum" dans les transports a déjà vécu...



La seule chance de la France, c'est donc à notre avis la prochaine conjonction Jupiter-Neptune de décembre 2009. La dégradation inexorable devrait se poursuivre d'ici là mais, Sarkozy ne pouvant supporter l'idée d'un échec personnel, peut-être sera-t-il forcé de prendre enfin les choses en mains et de réformer le pays en profondeur. Il ne s'agit pas franchement d'un pronostic de notre part, mais de l'utilisation du repère de la prochaine conjonction Jupiter-Neptune pour essayer modestement d'envisager ce qu'elle pourrait entraîner. Or, si la France n'est pas réformée à tous les niveaux, elle va se retrouver très rapidement au niveau d'un pays d'Europe du Sud comme la Grèce ou le Portugal, sans que cela soit évidemment péjoratif pour ces derniers. La chute peut maintenant aller très vite, mais peut-être aura-t-elle au moins le mérite de réveiller un président assoupi par ses dogmes mais en même temps éveillé par le souci constant de sa propre réussite. En tout cas, à ce stade, nous ne voyons aucun autre élément positif qui pourrait sortir la France de sa longue crise d'hibernation depuis 35 ans... L'espoir est maigre, il n'est pas nul.
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Messagepar Jean-Francois Richard » Sam 31 01 09 16:45

Voici une excellente analyse de Nicolas Baverez, économiste et historien, dans une interview au "Monde" :



http://www.lemonde.fr/archives/article/ ... 548_0.html
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Messagepar Geneviève » Mer 11 02 09 15:56

mais oui JF l'analyse de ce monsieur, Historien, je connais par coeur! 8)

Mais l'astrologie que dit-elle???

Car ce monsieur n'avait pas vu le thème d'anniv. de Sarko (le 28/1/09)

le beau pluton sur son NN de 4 (qui représente la nation)

et la Nouvelle lune de Sarko (triple conjonction soleil lune mars)

Si aprés cela quelqu'un me dit (même un émminnnnent historien) que

tout va trés bien..hé bien je rigolerais, si je pouvais!

OU alors que tout va s'arranger..alors je meurs de rire!

Comme pour ma part, il n'y a pas de hasard, le Sarko est arrivé au

bon moment..comme zorro!

Nous avions TOUS dit qu'il serait président, et ce n'est pas pour rien,

car il peut s'agiter, sortir 1000 réformes (comme les colombes!) la conclusion nous l'avons sous les yeux!

Dommage qu'un bon astrologue ne lui ait pas dit : attendez votre tour!

C'est pas le bon, mais c'est un impatient avide de pouvoir et d'argent!

on récolte souvent ce que l'on mérite.

En nouvelle lune rien ne se passe, c'est une année pour méditer, et non s'agiter.

N'importe quoi, idées, placements, idéologies, vues de l'esprit, se cassent la figure! j'espère qu'il se cassera la figure

tout seul, car entrainer tout un pays, c'est dur dur...

mais bon peut être que les Français l'ont mérité aussi, non?

Pas moi, et beaucoup, qui n'ont pas voté pour lui, ouffffffffffffffff



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