FRANCE : LA CHASSE AUX EXILÉS FISCAUX ET SES CONSÉQUENCES
Le ministre du Budget, Eric Woerth, a annoncé le week-end dernier disposer d'une liste de 3000 contribuables français ayant des comptes illégaux en Suisse.
Remarquons d'abord que le PS tenait son université d'été en même temps... Or, chaque année en pareille circonstances, l'UMP s'arrange pour lancer un pavé dans la mare sur un sujet politiquement sensible et concurrençant le PS sur sa "gôche"... Cela n'a pas raté cette année.
Le sujet est donc purement politicien et manoeuvrier. C'est assez pitoyable, quand on voit l'ampleur des problèmes économiques et sociaux actuels.
Un chiffre alarmant est tombé la semaine dernière, l'estimation par l'INSEE d'un effondrement cette année de la production industrielle française de près de -25%. Ce n'est pas seulement catastrophique car on peut aller jusqu'à penser qu'il "peut" s'agir là d'un décrochage historique. La crise ? Bien sûr, mais pas seulement. En fait, on peut se demander si ce n'est pas le résultat de 35 années de fiscalité croissante et irresponsable. A un moment donné, la "croissance molle" devient "décrochage". Peut-être en sommes-nous arrivés là , la crise ne jouant qu'un rôle de révélateur brutal sur ce plan...
Pour revenir à la petite liste de Woerth, nul doute que la nouvelle chasse aux exilés fiscaux fera rentrer dans les caisses de l'Etat quelques centaines de millions d'euros. La grande affaire, en comparant cet "argent de poche" aux quelques 100 milliards d'euros désormais de déficit annuel des finances publiques ! C'est tout simplement ridicule...
Si le gouvernement avait voulu gérer sainement ce problème de l'évasion fiscale, il aurait promulgué une loi d'amnistie (comme tant d'autres l'on fait avant lui...) et en même temps supprimé l'ISF qui est la principale cause de l'exil fiscal, total ou partiel. Là , oui, la récolte se serait chiffrée en millliards d'euros et sans doute en dizaines de milliards d'euros. Cela sur le court terme... Car sur le long terme, cela aurait ramené en France des milliards d'euros d'épargne et d'investissements, ce qui constitue le point de départ de toute croissance économique, de créations d'emplois et de hausse du pouvoir d'achat. Mais ce gouvernement ne sait pas voir plus loin que le bout de son nez et que l'échéance pitoyable de l'université d'été du PS qu'il fallait à tout prix saboter...
La résultante des déclarations flamboyantes et moralisatrices de Woerth va simplement conduire... à une fuite encore plus grande des capitaux hors de France ! Devant l'avalanche des nouvelles taxes et impôts, le maintien de l'ISF, la hausse continue et aberrante de la CSG, la spirale proprement délirante des impôts locaux, etc. à quoi d'autre peut-on s'attendre ? Woerth va donc pousser dans les bras de la Suisse ou d'autres pays bon nombre des exilés fiscaux seulement partiels actuellement...
Visiblement, les banquiers ou avocats suisses constatent déjà un exode de "riches" Français depuis le début de l'année. Au point que cela fait flamber les prix de l'immobilier dans certains cantons, notamment ceux de langue française autour de Genève. Bravo monsieur Woerth, voilà le seul résultat concret de la politique fiscale sarkozienne !
Bien entendu, nous mettons cela au compte de l'approche du détestable carré (angle négatif de 90°) entre Uranus et Pluton qui va malheureusement dominer en grande partie l'économie sur les 10 ans à venir. Il signifie, rappelons-le : hausse de la fiscalité, contraintes bureaucratiques et bureaucratie croissante, déficits publics ingérables et pressions récessionnistes de longue durée. Le mouvement est déjà à l'oeuvre dans tous les pays développés, par exemple aux USA où la réforme de l'assurance maladie, mal conduite et gérée de façon bureaucratique, coûtera une fortune aux salariés et aux entreprises pour une amélioration qui est en grande partie déjà contestable.
En France, on voit la tournure que prend le débat fiscal, gauche et droite ne cessant de faire de la surenchère irresponsable et tout autant anti-économique qu'anti-sociale. Nous ne sommes vraiment pas gâtés par ces petits jeux politiciens seulement dignes des préaux d'écoles...
Depuis plusieurs années, différents signes montrent bien le mécontentement croissant des classes moyennes contre une fiscalité de plus en plus confiscatoire. Il ne reste plus qu'à faire le lien entre la hausse de la fiscalité et l'effondrement économique français. Il sera fait quand on constatera que, décidément oui, "trop d'impôts tuent l'impôt". C'est inévitable...
Une autre conséquence va être la montée en puissance de l'extrême-droite ou de formations populistes. On le vérifie également à chaque mauvaise relation entre Uranus et Pluton. Nul doute que le Front National en profite, peut-être d'autant plus facilement que la "présentable" Marine Le Pen va sans doute bientôt remplacer complètement son si dogmatique et extrémiste de père. Mais d'autres formations peuvent également surgir du "néant", ou plus précisément de l'appauvrissement accéléré que connaissent les classes moyennes.
Pour le moment, l'UMP ne regarde que sur sa gauche, au point de mettre en oeuvre un programme que l'on pourrait qualifier objectivement de social-démocrate de gauche. C'est d'un point de vue astrologique une grave erreur politique, ce que fera inévitablement "payer" le carré Uranus-Pluton qui monte lentement en puissance. Le centre de gravité politique du pays est à présent tellement à gauche et si compassionnel, que l'on a purement et simplement oublié les classes moyennes, sauf pour leur rajouter tous les mois un nouvel impôt ou une nouvelle taxe sur le dos. Cela va inéluctablement relancer le débat politique sur la droite, la première échéance sur ce plan étant les élections régionales du printemps 2010... On va déjà voir quels seront les résultats du FN, même si le mode de scrutin a été modifié pour le laminer. Mais il y aura un carré Saturne-Pluton également, de fin 2009 à fin 2010 pour en prendre l'influence la plus facilement vérifiable. certes, il ne sera pas "ouvertement" présent au moment des élections régionales... Mais on peut cependant se demander s'il ne favorisera pas, lui aussi, un regain de faveur pour l'extrême-droite, les élections régionales n'étant qu'une échéance particulière sur ce plan et pas la seule...
Il reste cependant à voir quel va être l'impact de la conjonction Jupiter-Neptune de décembre prochain, celle-ci constituant au minimum une petite charnière politique pour le pays et, dans certains cas, une charnière de premier plan. Finalement, c'est le dernier espoir que l'on peut avoir d'assister à un virage politique et économique positif. L'échéance va donc être capitale : soit cela va simplement conduire à remplacer Fillon à Matignon, ce qui serait le changement minimal à attendre d'une telle configuration planétaire, soit cela peut conduire à une nouvelle politique économique plus responsable et fructueuse à moyen et long terme.
Mais si ce rendez-vous de la fin 2009/début 2010 est manqué ou ne contribue qu'à de trop maigres changements, on peut vraiment redouter la suite, c'est à dire la décennie suivante et notamment un passage sans doute très dangereux vers 2013-2016. N'oublions pas que toute démocratie moderne est assise sur les classes moyennes : les désespérer, c'est ruiner la démocratie. C'est sans doute tout l'enjeu, au moins à terme, des six mois à venir et des bouleversements, petits ou grands, que va entraîner le rendez-vous de la conjonction Jupiter-Neptune en décembre prochain.