Quelle issue au chaos politique et social français ?

Discussion sur les perspectives économiques, politiques, sociales ou autres de la France.

Quelle issue au chaos politique et social français ?

Messagepar Jean-Francois Richard » Mer 23 06 10 23:45

Quelle issue au chaos politique et social français ?

Il est étonnant de constater qu'il y a en France des analystes politiques réputés. Or, aucun d'eux n'a semble-t-il vu la spectaculaire crise politique actuelle ! Leur silence est assourdissant et à la mesure de leur aveuglement...

Vous verrez, à l'unisson comme d'habitude, tous les journaux petits et grands feront rapidement leur manchette sur le chaos français : économique avec les déficits, la sur-fiscalité d'un côté et la remise en cause d'avancées sociales de l'autre; social avec l'envolée des corporatismes en tous genres et pas seulement ceux du public; identitaire ou national avec le scandale du foot soi-disant "français" et l'insupportable communautarisme qui s'étale au grand jour; politique enfin avec les multiples affaires de corruption qui le disputent avec l'aveuglement, la surdité, l'incompétence, l'hypocrisie et les mensonges d'une classe politique aux abois.

Comment pouvait-on tomber aussi bas ? Cela n'a été le cas que lors de grandes tragédies historiques. C'est donc l'occasion de reprendre une nouvelle fois ce problème, auquel nous nous attelons régulièrement depuis 2007 avec les repères que donnent l'astrologie telle que nous l'employons.

Pour comprendre le développement de notre analyse, il faut remonter à 2007 et à la belle campagne électorale de Nicolas Sarkozy, à son élection sur une vague enfin "libérale" après tant d'années de soviétisme rampant (depuis le krach pétrolier de 1973 et l'élection de Valéry Giscard d'Estaing en 1974). Mais la France est essentiellement dépendante du cycle Jupiter-Neptune. Or, celui-ci était "décroissant" (passage du cap de l'opposition) depuis 2003. Si la fin du règne de Jacques Chirac a été celui du "Roi fainéant", l'élection de Nicolas Sarkozy s'est effectuée dans le même contexte planétaire. Et qu'a-t-on rapidement constaté ? Une vraie méprise de ses électeurs sur l'homme et sa politique...

A peine élu en mai 2007, Nicolas Sarkozy a d'abord trompé sur l'homme qu'il était. Sa belle famille recomposée n'a pas duré un été et, à peine 3 mois plus tard début 2008, il était remarié avec un mannequin "people" superficiel et de surcroît de gauche.

Il y a d'abord eu méprise sur l'homme, il y a eu ensuite méprise sur sa politique économique et son électorat a donc été doublement trompé. La crise des subprime de l'été 2007 a en effet fait d'emblée voler en éclats son programme de réformes en le rendant absurde et, de surcroît, les quelques mesures positives ont été transformées en maigres réformettes inapplicables : aucun usager ou clients des services publics de transport n'ont vu d'amélioration avec son "service minimum"; la réforme de la fiscalité n'a créé que des usines à gaz inutilisables avec le bouclier fiscal ou la défiscalisation de l'ISF, les seuls gagnants étant les avocats fiscalistes ou des officines prélevant davantage de frais que l'impôt lui-même; les crédits d'impôts pour l'immobilier ou la défiscalisation des heures supplémentaires étaient inadaptées à la crise; ne parlons même pas de la lubbie de supprimer la pub sur les innombrables chaînes de télévision, etc. On en passe et des meilleures... Symbole de cette période, sans aucun doute, Christine Lagarde, ministre de l'Economie, déclarant au début de la crise des subprime en août 2007 : "La crise est déjà derrière nous...".

Mais le cycle Jupiter-Neptune était à l'agonie et il faisait ressortir le défaut principal de la classe politique française : son arrogance et son hypocrisie. On a ensuite assisté à un ballet extraordinaire de ministres ou politiciens divers pour vanter les mérites des réformes en cours, leur grand succès, la révolution que cela supposait... On en a tellement l'habitude, que cela n'a pas vraiment choqué... Pourtant, on se moque volontiers de la langue de bois pratiquée à Cuba, en Corée du Nord ou au Vénézuela avec ses grands discours en dehors du temps et de la réalité. En France, non, personne, n'a vraiment osé s'élever contre cette comédie. Même pas dans l'opposition ou à peine...

A partir de l'automne 2008, le second cycle le plus important pour la France (Saturne-Uranus) est arrivé au stade de son opposition. La crise bancaire a éclaté, la France a adopté dans la précipitation son plan de relance (comme les autres pays) et la paralysie de l'exécutif s'est accrue puissamment. La langue de bois et la méthode Coué sont devenues la seule et unique façon de gouverner, l'opposition de gauche en pleine crise elle-même n'ayant rien à dire et rien à critiquer de façon cohérente, bref, ne jouant pas du tout le rôle que l'on attend d'une opposition dans une démocratie. D'ores et déjà, tout le pays était sur une puissante voie descendante.

L'année 2009 a vu ce marasme politique s'amplifier, notamment au plan social avec les émeutes en Guadeloupe et Martinique, des conflits durs dans des entreprises privées avec séquestration de cadres ou patrons et menaces parfois de faire exploser les usines. Un degré supplémentaire dans la descente aux enfers a ainsi été franchi. Pour ramener le calme dans certaines entreprises, des indemnités de licenciement démentielles ont été accordées : elles ont certes permis d'apaiser les tensions, mais quel chef d'entreprise à présent remonterait les mêmes usines avec de pareilles contraintes en cas de licenciements ? Cette simple question de bon sens, on ne se l'est même pas posée... Et on ne veut surtout pas voir non plus les dégâts "irrémédiables" qu'a subi la déjà maigre économie de la Guadeloupe, l'assistanat de masse n'étant plus que la seule réalité incontournable sur cette île. Et on s'étonnera de la prochaine explosion ? Il ne faut pas, elle est inscrite au calendrier...

En 2009, le cycle Jupiter-Neptune agonisait tandis que celui de Saturne et Uranus en était toujours à sa plus mauvaise passe : première opposition en novembre 2008, seconde opposition en septembre 2009... Tous les pays ont été frappés par la crise et aussi mal gérés de façon générale par une classe politique révélant globalement son immense médiocrité aux quatre coins de la planète. Même Barack Obama, pourtant élu triomphalement en raison du désastre provoqué par l'administration précédente, a rapidement rejoint GW Bush au plus bas des sondages d'opinion... Pour la France, l'année 2009 a progressivement vu l'équipe au pouvoir s'enfoncer inexorablement. La paralysie est devenu le maître mot de sa politique. Jusqu'à la fameuse campagne de vaccination soviétique contre la grippe A, dont l'échec avec 5% de vaccinés a en revanche coûté des montants exorbitants mais dont personne ne connaît les chiffres exacts : des centaines de millions ou des milliards d'euros ? A force de chercher à se prémunir de tout, voilà le résultat auquel on aboutissait : un désastre supplémentaire... Comme le dit l'adage, "la peur n'évite pas le danger". Or, pour avoir peur, ça, nos politiciens sont les champions de la frousse tous azimuth !

Un tournant s'est produit avec cette grippe A, l'expression d'une véritable fin de règne ou d'époque. Pour la première fois de façon aussi spectaculaire, l'absence de courage politique et budgétaire se trouvait enfin sanctionnée !

Pourtant, Jupiter et Neptune ont renouvelé leur cycle en décembre 2009, au moment même où prenait fin la grippe A et la comédie de la vaccination à la française. Une telle conjonction planétaire pour la France, rappelons le une nouvelle fois, c'est bien souvent l'annonce d'un tournant politique et économique majeur pour le pays. Sans entrer ici dans les détails, mentionnons simplement quelques exemples très caricaturaux avec la prise du pouvoir par Charlemagne, une victoire décisive pour Henri IV, la première République de 1792, la IVème de 1946, la Vème de 1958, le départ du Premier ministre Chaban-Delamas en 1972, le départ de Pierre Mauroy en 1984, l'arrivée au pouvoir de Lionel Jospin en 1997...

Bref, de cette conjonction Jupiter-Neptune, on ne peut qu'attendre un renouvellement politique et économique de première importance eu égard aux circonstances. Et en l'occurrence, les circonstances sont aujourd'hui exceptionnelles... Pourtant, depuis près de six mois, rien n'annonce le moindre changement d'importance. Sauf à considérer que les régionales de mars, gagnées par la gauche, préfaceraient le retour triomphal des socialistes au pouvoir à la faveur de la présidentielle de 2012, voire d'élections anticipées. Nous allons y revenir plus loin... Cependant, autant que l'on puisse en juger à présent, la "société du soin" vantée par Martine Aubry est tout sauf une révolution et uniquement la poursuite à tombeaux ouverts d'une effrayante politique d'assistanat poussée à son ultime caricature. Depuis 6 moins en tout cas, rien de notable ne s'est donc produit, sauf l'annonce d'un "plan d'austérité" prochain qui représente évidemment un virage à 180° par rapport au "plan de relance" précédent et au "grand emprunt" pour relancer la croissance qui a fait un pschitt si retentissant...

Nous avons fait initialement part de notre étonnement devant ce cycle Jupiter-Neptune qui paraissait ne "rien produire du tout". Ce n'était pas normal, c'était même incongru, puisque le cycle venait de se renouveler. Il y avait donc "obligation", en quelque sorte, pour la France de connaître un grand bouleversement politique et économique et d'autant plus important eu égard à la crise économique mondiale. Eh bien non, pas du tout, rien de rien, ce cycle s'est fait discret au point de passer inaperçu...

Heureusement, nous avons d'autres repères et, dés 2007, nous avions envisagé par prudence une "grande crise politique" française devant s'étaler jusqu'en 2011. Car si l'on n'a pas vu Jupiter et Neptune pointer jusqu'ici le bout de leur nez révolutionnaire ou réformateur, c'est à notre avis à cause de l'opposition Saturne-Uranus, si dure dans ses conséquences pour la France et rendant par conséquent un cycle de renouvellement ou de renaissance incapable de se produire. Non que le cycle Jupiter-Neptune ne devrait pas engendrer de changements politiques notables, mais quand il en aura l'occasion et ne sera plus bloqué par Saturne et Uranus. Les planètes ont leur logique et rien ne sert à essayer de forcer l'allure. Il convient tout simplement de comprendre le mieux possible les mécanismes en cours...

Par conséquent, pour le moment, l'heure est toujours à la "crise ouverte" en France et non à sa solution. L'opposition Saturne-Uranus va arriver au cap de sa 3ème et dernière opposition fin juillet prochain et, pour la France, ce sera certainement une épreuve supplémentaire. Il va donc encore falloir subir de nouveaux revers collectifs, qui seront au moins en partie liés à la crise générale au plan économique et international qu'il nous semble possible d'envisager pour cet été. Sans doute les déficits y auront-ils leur place, car quel meilleur "ultime" affront peut-on faire à l'arrogance française et en particulier à celle de sa classe politique ? Se retrouver en ruine ou au bord de la ruine, ce serait sans aucun doute un "ultime" affront...

Un autre élément est également très puissant en ce moment et depuis la fin 2009 : un carré Saturne-Pluton qui va au moins durer jusqu'en août ou septembre prochains. Or, les partis politiques conservateurs sont très sensibles à un tel cycle, et notamment la famille gaulliste française qui a vu le jour lors d'une conjonction Saturne-Pluton en 1947. Nous avons donc, en ce moment, différents éléments très nocifs pour le pays de façon générale mais également, de surcroît, une majorité UMP qui est dans la plus fâcheuse des postures. D'autant plus que le cycle Saturne-Pluton est décroissant depuis 2002, ce qui rend son carré actuel (le second) spécialement nocif et destructeur.

Ce ne sont pas les faits qui démentiront cette analyse, l'UMP volant de revers en déboires depuis la fin 2009 : grippe A, procès de Villepin, défaite sévère aux Régionales, constitution d'un nouveau parti par le même de Villepin contre Sarkozy et, à présent, multiplication des scandales de corruption... Celui qui affecte Eric Woerth est bien entendu la cerise sur le gâteau, puisque cela intervient au plus mauvais moment avec la réforme des retraites qu'il est chargé de conduire. On peut ainsi mesurer à quel point le pouvoir a en ce moment la poisse !

Et ce n'est pas fini... Car Jupiter va se liguer à son tour contre Pluton (juillet-août), alors qu'il est déjà en opposition de Saturne depuis fin mai ! Quand à ce Saturne, il ne formera son second et dernier carré avec Pluton qu'en août prochain. D'ici là, les revers du gouvernement et de l'UMP ont bien le temps de se multiplier encore, notamment dans le domaine de la corruption, le terrain politique privilégié d'un Pluton en mauvaise posture. Il n'y manque plus que des divisions ouvertes dans le camp majoritaire, ce qui est une assez forte probabilité pour les semaines à venir ! Au moins d'ici le mois d'août, l'enfer pour l'UMP n'a donc aucune raison de s'atténuer. Les affaires de corruption concernent déjà près de la moitié des membres du gouvernement avec d'autres proches du pouvoir, mais on peut voire pire ou assister à des développements encore plus choquants de certaines des affaires qui viennent juste d'apparaître.

Dans l'immédiat, on voit donc mal la majorité UMP arriver à tirer un quelconque parti de la situation actuelle. C'est au contraire l'inverse et l'équipe de France de foot, en fait une simple addition de mercenaires à peine ou pas du tout français, montre bien à notre avis la dérive totale de l'équipe au pouvoir comme du pays tout entier. Il est assez savoureux, d'ailleurs, de voir les ministres de tutelle (Roselyne Bachelot et Rama Yade qui ont en charge le sport), invectiver à présent les joueurs et la fédération de football... N'avaient-elles pas toutes deux les pouvoirs pour imposer une équipe de footballeurs à la fois Français et motivés ? Si, bien sûr... Encore cette immense hypocrisie politicienne qui ne trompe quand même plus grand monde !

Il va donc falloir boire sans doute tout ce mauvais vin jusqu'à la lie. Et tant pis pour le moment pour Jupiter et Neptune, qui ne peuvent exprimer leur soif de renaissance. Mais ils finiront à notre avis par le faire, cependant avec un décalage plus important que l'on ne l'observe généralement au plan historique. Mais pour cela, il va falloir attendre le redoutable passage de la dernière opposition Saturne-Uranus de la fin juillet et les dégâts supplémentaires qu'elle va provoquer dans son sillage, c'est à dire au plan économique, social et politique.

Comment apprécier la durée d'une influence que l'on peut qualifier de si "délétère" pour l'ensemble de la nation française ? En la matière, il n'y a pas de règle absolue ou intangible. Si les "dégâts" sont spectaculaires, le fond du trou peut être atteint très vite, c'est à dire par exemple en moins de deux mois. A défaut, cela pourrait être en quelque sorte rampant et s'étaler sur une année entière. Dans la situation actuelle, où l'on peut déjà considérer avoir atteint un seuil déjà très très élevé dans l'échelle du chaos, il est assez probable que la fin de cette descente aux enfers se fasse assez rapidement.

Puisque l'UMP est par ailleurs au pouvoir et que, jusqu'à présent aucune élections anticipées n'est prévue, il convient par ailleurs de prendre en compte sa propre situation. Or, aucune amélioration n'est à notre avis possible pour l'UMP avant le mois d'août prochain et le passage exact du second et dernier carré Saturne-Pluton sur la seconde quinzaine. Pour que le "renouveau" promis par la conjonction Jupiter-Neptune puisse donc aboutir, cela nous renvoie par conséquent au plus tôt au mois de septembre. Sans chercher à lire dans le marc de café, notons d'ailleurs une large période allant de septembre à décembre ou janvier prochains pendant laquelle, tour à tour, Jupiter ou Neptune vont se trouver mis en valeur. C'est lors d'une de ces occasions que, très probablement, la conjonction Jupiter-Neptune pourra enfin provoquer le changement tant attendu sur la destinée de la France.

A ce stade, nous conservons toujours nos deux hypothèses de départ, mentionnées depuis 2008 :

- Un changement politique modéré avec un nouveau Premier ministre et une nouvelle politique économique. Là, il ne sera plus possible de biaiser et on peut donc s'attendre (surtout après les dégâts sans doute supplémentaires des semaines et mois à venir) à une politique draconienne d'austérité et de hausses des impôts. Quoique l'on puisse en penser sur le fond, un tel virage recueillerait probablement l'approbation très large des Français, d'autant plus qu'il serait vraisemblablement accompagné de mesures pour moraliser la vie politique.

- Un changement politique plus radical, impliquant sans doute des élections anticipées. La gauche serait alors vainqueur et, de ce point de vue, elle ne ferait que "transformer" l'essai réussi lors des élections régionales. Le problème dans cette voie, c'est que l'on discerne mal les "vrais" changements que pourrait utilement apporter la gauche, non seulement à cause de la situation actuelle qui favorise plutôt une politique de droite mais aussi à cause du programme si peu crédible du PS. Cela dit, tout peut changer sur les prochains mois...

Dans les deux cas, de toute façon, nous aurions une vraie remise à plat politique et même, puisqu'il s'agit aussi de cela, une remis à plat "nationale". Les Français en seraient certainement soulagés après toutes les épreuves déjà subies, sans compter celles à venir de l'été, et ils pourraient alors aller jusqu'à applaudir très chaleureusement les changements opérés. On peut même penser, peut-être, qu'il s'agirait alors d'un lâche et unanime soulagement si l'été à venir devait provoquer de vraies catastrophes supplémentaires.

Notons enfin, car cela a sans doute son importance, qu'aura lieu en janvier 2011 une conjonction Jupiter-Uranus. Or, le président Sarkozy a à la naissance une conjonction... Jupiter-Uranus ! Ce sera pour lui-même une sorte de renouveau et de nouvel élan, qui lui a déjà servi puissamment dans le passé. On peut même dire que son accession au pouvoir tient en grande partie à cette relation planétaire. Méfions-nous bien sûr de tomber dans la politique-fiction. Il est cependant difficile d'éviter de faire le lien avec la crise politique actuelle, alors qu'il est jusqu'à preuve du contraire président de la République jusqu'au printemps 2012. Cela donne en tout cas une indication, celle d'un succès personnel important en janvier 2011 ou peut-être sur les mois suivants. Et cela autorise par conséquent à privilégier l'hypothèse d'un changement de gouvernement et de politique économique sans élections anticipées et par conséquent sans retour au pouvoir de la gauche. Il ne s'agit que d'une nuance supplémentaire, bien sûr, mais il est quand même intéressant de la prendre en compte.

En conclusion de cette analyse, nous devrions donc avoir une phase supplémentaire et bien douloureuse dans la descente aux enfers actuelle jusqu'à la fin de l'été ou l'automne prochain. Puis un changement assez radical, conduisant au minimum à un changement de gouvernement et, en tout cas, à un grand changement de cap au plan économique. Cela pourrait (et devrait certainement...) concerner aussi bien d'autres sujets... Et tout incite à penser que les Français applaudiraient avec un certain unanimisme et un grand soulagement la quasi révolution qui aurait alors lieu, le terme de révolution n'étant employé qu'en contre-point de l'impressionnant chaos actuel. Cela n'implique en effet nullement de changer de régime ou de République, même si cela a pu être le cas dans le passé (1792, 1945, 1958 notamment). Notons simplement à ce sujet que, aujourd'hui, aucune formation ne réclame un changement de République. De surcroît, on peut penser que ce n'est pas la 5ème République qui est responsable des désordres actuels mais simplement ceux qui l'ont dirigé ou la dirigent actuellement.

Et ensuite ? Une chose est de voir un peuple se réunir après une crise et de plausibles frayeurs tant collectives qu'individuelles, autre chose est de savoir si de telles retrouvailles constitueront un nouveau ciment ou un simple feu de paille. Pour être francs, la méthode astrologique employée, par conséquent limitée dans ses conclusions car incapable de "lire" dans l'avenir et n'étant capable que de cerner des bornes importantes, ne peut pas fournir de réponse. On connaît cependant les maux principaux dont souffre la France, le premier d'entre eux étant une incapacité chronique à avoir une croissance économique suffisante. La faute à une sphère publique trop envahissante et trop coûteuse, une hyperfiscalité ruineuse qui n'a rien résolu et un assistanat "de masse" aussi infinançable pour la collectivité qu'asservissant pour ses bénéficiaires. Quand on songe que le "modèle social français" ne permet de faire payer des impôts (sur le revenu ou impôts locaux) qu'à un ménage sur deux, on voit mal comment réconcilier durablement une moitié de la population qui en demande toujours plus à l' autre moitié qui se voit progressivement déclassée et ruinée. Ce n'est qu'un élément d'appréciation, la cassure entre un secteur public "privilégié" et un secteur privé "vache à lait" en étant un autre. Et que dire par ailleurs du communautarisme qui s'est propagé sur une immigration non maîtrisée et anti-économique, au point de susciter évidemment en réaction une montée en flèche du racisme ? Du "vrai" racisme, bien différent et mille fois plus redoutable que celui qui est monté institutionnellement en épingle par les professionnels de la subvention associative...

Par ailleurs, la crise économique n'est pas terminée même si 2011 et une partie de 2012 verront sans doute une atténuation notable. Mais elle reprendra de plus belle de 2012 à 2020, entraînant sans doute encore plus bas toute la civilisation occidentale. Dans ces conditions, envisager une "vraie" renaissance française sur la fin 2010 ou le début 2011, à l'image de celles de 1945 ou 1958 pour prendre les deux dernières qui ont été les plus spectaculaires sur une conjonction Jupiter-Neptune, apparaîtrait comme un pari sans doute très audacieux. Et probablement trop audacieux...

Le plus raisonnable est par conséquent de seulement envisager une belle remise à plats des problèmes actuels, mais pas pour autant la révolution économique et des mentalités qui serait nécessaire. Les immenses réformes de 1945 ou 1958 étaient possibles car, soit tout était à reconstruire et le champs était donc libre soit tout pouvait encore être réformé car la croissance économique avoisinait à l'époque 7% ! Aujourd'hui, il faut faire avec une croissance à peu près à zéro, un pays en faillite, des classes moyennes plombées par l'hyperfiscalité et entre 15 et 20% de taux de chômage dans le privé (10% en intégrant les actifs protégés du public...). Autant dire que la portée des réformes "réelles" risque de s'en trouver singulièrement réduite.

On peut envisager une "énième" réforme fiscale pendant l'automne, certains de nos indicateurs y étant favorables (positions de Saturne et de Pluton à l'automne). Sans doute, mais ne faut-il pas la redouter alors que l'austérité est nécessaire et que, pour la faire accepter, les politiciens de droite comme de gauche n'ont jamais trouvé autre chose que de pénaliser le pouvoir d'achat des classes moyennes, donc l'épargne et l'investissement pourtant si nécessaire aux entreprises ? On voit mal dans ces conditions la nécessaire réforme fiscale, qui ne pourrait conduire qu'à dégraisser radicalement le mammouth étatique afin de favoriser enfin et à nouveau l'enrichissement des classes moyennes. Peut-être, sur ce plan à notre avis entièrement fondamental de la fiscalité française, une meilleure cohérence pourrait-elle voir le jour. Peut-être... Mais même des mesures de bon sens, comme la suppression de l'ISF par exemple qui est réclamée par des voix toujours plus nombreuses, ne suffiraient évidemment pas. Un pays équilibré ne peut être qu'un pays où prévaut l'égalité devant l'impôt, ce qui était d'ailleurs l'une des toutes premières revendications des insurgés de 1789. On peut cependant douter de revenir, ou simplement de pouvoir revenir à un tel principe. C'est à dire un principe ou la fraternité peut avoir toute sa place mais où l'effort individuel, moteur de toute prospérité, n'en est pas moins la règle de base. Avec la crise qui s'annonce durable jusqu'en 2020 et qui n'est évidemment pas spécifiquement française, il apparaît peu probable qu'un pays particulier, même en proie à des désordres nationaux de premier plan, puisse arriver à rétablir un véritable équilibre sur ce que l'on pourrait qualifier de valeurs fonadamentales. C'était quand même plus facile à faire en période de prospérité !

Le 24 juin 2010
Jean-Francois Richard
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