La ruine du pouvoir d'achat
Sur ce mois d'août, la consommation des ménages n'est pas à la fête. Aux Etats-Unis ou en Europe, les statistiques économiques nous apprennent que l'anxiété générale est la plus forte et que les particuliers surveillent de fort près leurs dépenses.
C'est dans la logique, hélas, de la décroissance du cycle Saturne-Neptune. Au stade de son opposition de 2006-2007, il a d'abord provoqué la crise des subprime et, arrivé depuis un an à l'étape également bien nocive de son sesqui-carré, on s'aperçoit que la relance à crédit des deux dernières années n'a servi à rien. Ou à pas grand chose. De surcroît, la logique du tandem Saturne-Neptune, quand le cycle est négatif, est de pousser à l'inflation. Comme on le voit si bien depuis un an avec les prix du pétrole ou des matières premières agricoles... Et ce n'est pas fini ! Il est probable d'assister à une nouvelle petite flambée des prix de l'ensemble des matières premières, agricoles ou industrielles, ce qui ne devrait pas arranger le moral des ménages...
S'il n'y avait que ce cycle planétaire qui soit à redouter, ce ne serait encore pas trop grave. Mais il y a aussi, et surtout, la décroissance du cycle Saturne-Pluton et le carré encore seulement montant entre Uranus et Pluton. Là , c'est infiniment plus grave. Car c'est la faillite des Etats que cela concerne et, s'agissant des ménages, c'est l'assurance de toujours plus de taxes, d'impôts et de cherté des prix à la consommation.
La France en est un excellent exemple... Les parlementaires pensent que l'argent tombe du ciel pour les autres comme pour eux-mêmes et il ne se passe guère de jour où ils n'envisagent pas une nouvelle taxe ou un nouvel impôt. Tout aussi caricatural, les tarifs publics ou ceux qui concernent des clientèles "captives" : ils explosent.
Prenons trois exemples :
- Les tarifs de la poste, d'abord. On dit que le prix du timbre suit celui de l'inflation. C'est un mensonge. Seul le timbre ordinaire (lettre de 20 grammes) augmente à peine plus que l'inflation. Mais tous les autres tarifs progressent allègrement de 7 à 8% par an depuis 4 ou 5 ans. C'est un élément de la ruine du pouvoir d'achat qui est à l'oeuvre... Et cela traduit les coûts faramineux de personnel et la mauvaise gestion d'entreprises publiques qui se retournent à présent... contre le public pour essayer de sauver vainement un modèle en pleine dislocation.
- Abordons aussi les tarifs des autoroutes, gérés par des entreprises de rentiers comme Vinci, Eiffage ou Albertis. On dit que les tarifs augmentent conformément à l'inflation. Mensonge, là encore. D'abord, la "moyenne" des tarifs augmente sensiblement plus que l'inflation et, surtout, la hausse dépasse les 5% ou même les 8% sur les tronçons les plus fréquentés et donc les plus rentables. Cela fait aussi partie de la ruine progressive du pouvoir d'achat...
Le pire, sans doute, est que tout cela fait avec la complicité active des politiciens, de droite comme de gauche. Aucun d'entre eux n'a critiqué les rentes offertes par l'Etat aux groupes de gestion des autoroutes. Au contraire, les services de l'Etat ont approuvé sans mot dire les hausses... On peut donc en conclure que les politiciens y ont un intérêt. Et à ce sujet, qui ne se rappelle certains scandales de financement des partis politiques, notamment via certains cadeaux à droite comme à gauche de certains groupes de bâtiment et de travaux publics ?
- Concluons avec d'autres entreprises rentières, notamment du CAC 40, en particulier dans la grande distribution. Là aussi, les cartels constitués bénéficient d'une clientèle captive qui ne peut leur échapper. Et que constate-t-on ? Des prix de plus en plus abusifs qui constituent un véritable racket sur la consommation des ménages et leur pouvoir d'achat (A titre personnel, je fais mes courses comme tout le monde et constate que le prix moyen de mon "caddy" a progressé de 15 à 20% depuis le début de l'année !).
C'est toute la dureté de la décennie 2010-2020, sur fond de corruption politique et économique galoppante, qui s'avance à présent avec les grands conflits qui entourent Pluton. Et ce n'est pas fini... Le conflit le plus destructeur ne s'achèvera que vers 2016 et, surtout, le dernier ne s'éteindra qu'en 2020. Cela laisse ainsi toute la décennie offerte en proie à la crise économique de la dette, mais aussi à l'effondrement collectif du pouvoir d'achat.
Il y a certes de quoi s'indigner... Et on le voit sur les places espagnoles ou grecques, mais aussi en Israël ou c'est la cherté du logement qui cristallise la colère. Cette "indignation" est cependant stérile. Née comme c'est le plus souvent le cas dans la foulée d'une opposition Saturne-Uranus (l'année 1968 notamment pour sa précédente manifestation), elle se nourrit aussi du conflit Saturne-Neptune qui pousse encore plus directement au gauchisme. Et en matière de gauchisme irréaliste, on est servis. Au lieu de chercher du travail, on voit ainsi les jeunes planter leurs tentes pendant des semaines sur certaines places en réclamant beaucoup plus simplement des allocations supplémentaires, des logements gratuits ou sociaux, des emplois évidemment publics, des subventions tous azimuths, etc.
Pour le moment, ce qui se baptise un peu pompeusement de "mouvement des indignés" suscite une large sympathie. Eh oui, bien sûr, ils ne font que traduire la colère générale... Mais s'il s'agissait de satisfaire leurs revendications anarchistes, qui paierait ? Là , les soutiens peu réfléchis s'effondreraient car il s'agirait de toujours faire payer les mêmes : ceux qui travaillent ou n'entendent pas se laisser aller à la paresse sous le prétexte de la crise... Avec de toute façon des Etats en faillite, il ne fait aucun doute que le mouvement des indignés ne débouchera évidemment sur rien. Il est totalement à contre-emploi et, en fait, traduit essentiellement la nostalgie d'une période révolue, celle où les Etats prétendaient soulager les difficultés dela vie avec de l'argent à crédit. Les indignés envahiront peut-être la place de la Concorde à Paris, Hyde Park à Londres ou Central Park à New-York, leur mouvement est condamné à l'échec. Comme après chaque opposition Saturne-Uranus et, précédemment, l'échec de mai 1968 en France ou le bain sanglant provoqué par les chars russes à Prague.
Les indignés d'un côté, cependant, et les classes moyennes de l'autre. Il y a dans cette dichotomie à peine naissante un puissant ferment de division et même d'affrontements sociaux. Malheureusement, c'est aussi dans la logique des conflits entourant Pluton de pousser aux guerres civiles, voire aux guerres tout court. On n'en est pas encore là , heureusement. Mais on en voit déjà les germes, cependant, dans les polémiques entourant les incroyables et infinançables plans de sauvetage de la Grèce. Sur qui retombera l'addition ? On sait sur qui : ceux qui auront été les plus prévoyants, les plus économes et les meilleurs gestionnaires. Belle récompense ! La démagogie et l'irresponsabilité devraient donc l'emporter contre la vertu ? On voit tout de suite que la couleuvre sera dure à avaler et cela explique si bien la montée en puissance de l'extrême-droite dans tous les pays occidentaux... L'heure n'est plus à partager et à être généreux, elle est au repli sur soi, pour ne pas dire à l'autarcie. C'est à présent un "sauve qui peut" général...
La décennie actuelle aura bien du mal à contenir toutes ces tensions si lourdes et radicales. Des tensions encore majoritairement pacifiques aujourd'hui, mais qui ne le seront sûrement plus demain. Le drame norvégien n'est sans doute qu'un épiphénomène à cet égard. Mais il fait entièrement partie du climat si menaçant qui s'est désormais installé : bienvenue dans une nouvelle dimension !
Le 2 août 2011
Carte du dernier sesqui-carré exact Saturne-Neptune le 25 aout 2011