SOUTIEN A LA GRÈCE : UNE PRIME AUX TRICHEURS...

Discussion sur l'Europe.

SOUTIEN A LA GRÈCE : UNE PRIME AUX TRICHEURS...

Messagepar Jean-Francois Richard » Jeu 11 02 10 16:56

SOUTIEN A LA GRÈCE : UNE PRIME AUX TRICHEURS, UNE MENACE POUR TOUTE L'UNION EUROPÉENNE

Commençons par le commencement : la nature népotique de la démocratie grecque. Deux chiffres le résument : 17 années de pouvoir de la famille Caramanlis (droite) et 13 années jusqu'ici de la famille Papandréou (gauche) depuis 30 ans, à l'exception de l'intermède de la "dictature des colonels" à la fin des années 1960 et au début des années 1970.

Second point d'importance : les gouvernements successifs de la Grèce (familles Papandréou comme Caramanlis) n'ont cessé de mentir depuis 1981 sur la situation économique réelle du pays, année d'intégration à l'ancienne CEE (Communauté Economique Européenne). En fait la Grèce, pays pauvre et agricole, lorgnait seulement sur les énormes subventions de la CEE... Elle les a touchées et... a continué à mentir !

Les mensonges grecs ont perduré au fil des années, enrichis par les différents Premiers ministres Caramanlis ou Papandréou... Jusqu'au mensonge fatal pour intégrer la zone euro, celui sur les déficits qui ont été artificiellement divisés par 3 ou 10, on ne sait même pas exactement...

Soutenir aujourd'hui la Grèce en faillite pourrait relever d'un geste de compassion élémentaire ou de la volonté de défendre la zone euro. On peut penser que ces deux arguments sont mauvais. En fait, on accorde surtout une prime aux tricheurs et, ce faisant, on encourage de nouvelles tricheries de la part de la Grèce comme d'autres Etats membres. S'il n'y a aucune sanction des comportements délictueux, surtout de ceux qui se sont répétés sur des décennies, alors la porte à l'éclatement de la confédération européenne est grande ouverte !

Le soutien à l'euro ne peut davantage passer par le blanchiment de la Grèce, car cela revient à saper les fondements mêmes de sa création. En aidant nos amis grecs, c'est toute l'Union qui se met en danger. Sans compter que la Grèce n'est évidemment que l'un des "Pigs" et que, si l'on regarde objectivement la situation des déficits actuels, ce sont en fait des dizaines de pays du Sud ou de l'Est qui risquent fort de se retrouver en faillite à court terme. De toute façon, la spéculation sur les taux d'ntérêts des "Pigs" et autres ne va pas s'arrêter. Ou seulement provisoirement... Il est en effet trop tentant pour les hedge funds de jouer la tension des taux des pays fragiles... jusqu'à l'arrivée de la cavalerie de l'Union ! Il y a donc fort à parier que se met en place une guerre entre les pyromanes spéculateurs et le pompier de l'Union qui, au bout de compte, ne pourra évidemment éteindre tous les incendies.

C'est sans compter non plus avec les "piliers" européens, dont les déficits constituent aussi un problème mortel à plus ou moins court ou moyen terme. Pour ces différentes raisons, soutenir la Grèce n'est pas faire preuve de "courage" mais au contraire d'une infinie lâcheté. Il est vrai, cependant, qu'il n'y a pas de bonnes solutions... Le problème des déficits est tel, que cela nécessiterait sans doute un traitement à l'échelle de l'Union toute entière. Par exemple en définissant des critères d'aides aux pays (honnêtes) attaqués, ceux-ci étant fonction des politiques menées pour réduire parallèlement les déficits et par conséquent limiter l'ampleur des attaques spéculatives. Mais c'est certainement très utopique...

Pour la construction européenne, nous avons un repère astrologique important, en l'occurrence une opposition Jupiter-Saturne qui aura lieu une première fois fin mai 2010 puis surtout et définitivement en mars 2011. A chaque fois, une configuration planétaire de ce genre correspond à la fin d'un élan européen. Suivent des déboires de toutes sortes sur les années suivantes, notamment en matière de construction et de coopération entre les Etats membres.

Mais ce qui nous intéresse ici par dessus tout, c'est que l'échéance de cette configuration planétaire correspond aussi à l'échec des politiques de coopération monétaire qui ont été engagées par le passé : c'est l'échec du "serpent monétaire" des années 1970 comme celui du "système monétaire européen" de la fin des années 1980... L'euro est donc déjà sur la sellette ! A coup sûr, il va être menacé sur les années à venir, la gangrène des déficits ne devant pas s'arranger sur les années à venir. A la crise aigue de cette année 2010 qui va probablement trouver son feu d'artifice provisoire l'été prochain, les années 2012-2020 devraient voir l'émergence de nouvelles crises financières à cause de ces mêmes déficits insoutenables. La maladie est chronique...

L'euro survivra peut-être à la nouvelle tempête qui ne fait que commencer, car lancé sur une configuration favorable (conjonction Jupiter-Saturne de 2000) et non aux plus mauvais moments (oppositions) comme ce fut le cas pour le "Serpent monétaire" (1972) ou le "Système monétaire européen" (1989). Mais pour le moment, force est au moins de constater que, pour défendre l'euro, l'Union européenne fait exactement l'inverse de ce qui est nécessaire.

Sur un tout autre plan, on mesure également à quel point l'Europe peut être décevante... Dans cette crise grecque, a-t-on entendu parler une seule fois le "nouveau" président de l'Union dont si peu connaissent d'ailleurs le nom... Eh bien non, il n'a pas dit un seul mot ! Voilà l'Europe qui se retrouve ainsi avec une tête tricéphale (président de la Commission, président en exercice du Conseil et président de l'Union), dont plus personne ne peut comprendre le fonctionnement. Cela fait sans doute aussi partie de la future crise européenne qui, avec l'affaire grecque, semble même être un peu en avance sur les grands repères que nous pouvons avancer.
Jean-Francois Richard
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