La Grèce n'est évidemment pas sauvée... Tout au plus, la nouvelle bouée de sauvetage européenne et du FMI va-t-elle lui permettre de tenir quelques mois de plus.
La crise de la dette, que nous pronostiquons depuis plusieurs années, vient ainsi de franchir la nouvelle étape que nous envisagions au cours du printemps et spécifiquement sur ce mois de juin. C'est hélas dans la logique du cycle décroissant Saturne-Pluton qui est arrivé à l'étape de son dernier carré. Ce dernier se révèle d'autant plus destructeur que, parallèlement, le grand carré Uranus-Pluton est presque arrivé à maturité (2012-2016) et que ses effets sont de plus en plus importants.
Le sauvetage à répétition de la Grèce montre que les problèmes ne font que s'accumuler : un deuxième plan est donc nécessaire pour des montants (plus de 200 milliards d'euros au total) qui font désormais froid dans le dos.
Parallèlement, les taux d'intérêts ont puissamment progressé ces derniers mois dans les "Pigs", et même en Italie où les taux 10 ans ont atteint les 5% (contre moins de 3% en Allemagne). En France, le différentiel avec l'Allemagne se situe désormais juste sous les 50 points de base, niveau symbolique dont le franchissement serait psychologiquement désastreux. Aux Etats-Unis par ailleurs, le Congrès ne s'est toujours pas mis d'accord sur le relèvement du plafond de la dette fédérale... Bien sûr, un accord sera trouvé au bout du compte, mais sans doute aux forceps et cela risque de provoquer une petite crise au mois d'août prochain.
Cependant, on peut se dire que la "crise de la dette" vient de recevoir un nouveau pansement provisoire. Compte tenu d'une belle relation Jupiter-Pluton sur les mois à venir (trigone de 120°), Pluton étant bien entendu l'élément planétaire clé de cette crise de l'endettement souverain, il est assez plausible que les problèmes vont à présent se trouver une nouvelle fois mis sous le boisseau. On entendra à nouveau parler de cette crise ponctuellement, c'est évident, mais la prochaine échéance capitale sur ce plan commencera à partir de la fin de l'hiver 2011-2012. Les divisions internes à l'Union Européenne vont s'accentuer dés début 2012 (opposition Jupiter-Saturne qui va revenir en pleine lumière) et, sur le plan spécifique de la gestion impossible de déficits insoutenables, l'été 2012 risque fort d'apporter une nouvelle situation explosive. On en reparlera...
Puisque c'est la Grèce qui est au centre aujourd'hui de toutes les préoccupations, notons simplement que le nouveau plan de sauvetage n'aidera pas plus ce pays que le premier. L'Union Européenne et le FMI ne font que gaspiller l'argent du contribuable en pure perte. Et la participation des banques et autres institutions financières vont également contribuer à spolier les épargnants, car la dette grecque des banques est essentiellement intégrée dans des fonds commercialisés (Sicav ou FCP par exemple) ou dans les contrats d'assurance-vie (supports en euros en France notamment).
Pour s'en convaincre, il suffit de connaître le problème majeur de la Grèce : une population active qui dépend majoritairement de l'Etat avec 6 Grecs sur 10 qui, à un titre ou un autre, sont rémunérés directement ou indirectement par l'Etat. C'est cela, vivre au-dessus de ses moyens ! Trop de fonctionnaires, trop d'agents publics, trop d'emplois subventionnés et trop de privilèges clientélistes que les actifs du privé n'ont pas. Or, si l'on examine les deux plans d'austérité successifs du gouvernement Papandréou, il n'y a aucune volonté réelle de réduire le poids de cet Etat tentaculaire. Sans entrer dans les détails, signalons simplement que les effectifs publics baissent peu et que les fonctionnaires bénéficient toujours d'un 14ème mois de salaire qui n'a été que partiellement réduit...
Les hausses d'impôts qui s'accentuent vont évidemment rendre impossible tout redécollage économique du pays et la récession devrait ainsi plomber durablement le pays. Les privatisations, qui vont s'effectuer dans les pires conditions bien entendu, ne permettront que d'alléger un peu les problèmes de trésorerie sans pour autant suffire : l'Etat grec va en effet continuer à vivre très au-dessus de ses moyens ! C'est donc sans solution... Comme nous l'avons si souvent indiqué depuis plus d'un an, il ne fallait pas accumuler autant de déficits et de dettes, c'est à présent ingérable économiquement et intenable socialement. En fait, la seule solution est sans doute que, de plans d'austérité en plans d'austérité sur des années et des années, il finisse par arriver que l'Etat grec parvienne au bout du compte à ajuster ses dépenses à ses recettes. Ce jour là (mais dans 10 ans ou plus ?), la Grèce pourra repartir de l'avant. Mais cet effort demeure à faire pour l'essentiel, ce dont chacun mesure aujourd'hui qu'il est proprement monstrueux...
Les conflits planétaires autour de Pluton impliquent aussi autre chose pour la Grèce. Son système politique est en passe d'exploser, les conflits sociaux des agents publics pourrissent tout le pays et, désormais, un grand nombre de Grecs sont en faveur d'une politique musclée pour faire face à la situation. Ils sont donc en passe de rechercher "l' homme providentiel", c'est à dire en fait un régime autoritaire ou une dictature. Bien sûr, c'est dans la logique de la situation actuelle. C'est aussi dans la logique des conflits Uranus-Pluton, qui favorisent les complots et assassinats politiques, les coups d'Etat et l'instauration de régimes autoritaires, militaires ou fascistes. La Grèce sera certainement tentée par l'expérience...
Et puis, rappelons enfin que, probablement, la Grèce n'a aucune perspective viable dans la zone euro. Elle n'y avait pas sa place au départ et les mensonges accumulés des politiciens du pays ont finalement rendu sa participation à la zone euro intenable. La Grèce devrait donc quitter la zone euro pour revenir à une drachme évidemment dévaluée lourdement, ce qui lui permettrait au passage de réduire considérablement sa dette en la transférant en drachmes et de retrouver une certaine compétitivité économique. L'inflation qui en découlerait ruinerait à coup sûr le pays de façon sans doute dramatique, mais cela allégerait d'autant la dette et on ne voit désormais plus d'autre issue praticable.
Le schéma de l'abandon de l'euro par la Grèce est donc assez ou même très probable, au moins à moyen terme. Cela approfondira les divergences européennes sur la gestion de la crise de la dette, ce qui est tout à fait prévisible en raison de l'opposition Jupiter-Saturne qui s'est installée définitivement au début du printemps 2011. Or, ce cycle planétaire concerne notamment la construction européenne et sa politique monétaire. Inutile de se faire donc des illusions, l'Europe court au devant d'une crise politique et financière majeure... En fait, celle-ci a déjà débuté... L'euro devrait cependant subsister, puisque lancé sur une conjonction Jupiter-Saturne, ce qui assure en théorie la pérennité de la devise européenne. Mais à quel prix ? Une redéfinition de la zone euro est à cet égard plausible sur les années à venir.
En conclusion, la nouvelle étape de la crise de la dette montre que les pays occidentaux n'ont toujours rien compris. Ils pensent pouvoir se sauver de la dette en... s'endettant davantage ! C'est une spirale infernale, comme en témoignent les deux plans ruineux pour la Grèce. Le premier n'a servi à rien et le second suivra le même chemin... Malheureusement, le grand conflit entre Uranus et Pluton devrait démontrer que seule la baisse des dépenses publiques est la seule voie possible. Très douloureuse, certes, surtout après tant et tant de dépenses et d'engagements financiers clientélistes, mais incontournable.