Bonjour à tous.
Vallaud, notre ministre de l'Education, a raison. La prolifération administrative de l'anti-burka des plages pose la question des libertés individuelles, et en plus, elle l'a bien remarqué, ça libère l'expression raciste. Elle en fournit d'ailleurs un exemple admirable, celui de Siam, la célèbre Siam, célèbre pour son don d'attirer, comme la confiture d'idiot la mouche d'imbécile, le journaliste en goguette juste au moment où elle avait le plus besoin, Siam, que l'Obs puisse boucler sa Une sur l'évolution du tourisme cannois à travers les âges.
Vallaud ne fournit pas simplement des exemples, elle analyse, «Comme si seule la religion musulmane posait des problèmes», dit-elle. Elle affirme ainsi que la religion musulmane pose des problèmes, mais que ce n'est pas la seule. Pour les autres, elle ne dit rien, c'est dommage. Et pour la religion musulmane, elle ne dit pas non plus ce qui pose problème. C'est dommage aussi. Mais elle le dit, c'est déjà ça.
Vallaud s'inquiète, elle s'inquiète de l'étendue abusive du contrôle des pouvoirs publics sur la tenue vestimentaire, à laquelle pourrait donner naissance la multiplication des balais municipaux anti-burqa des plages. Elle pose d'ailleurs franchement la question "jusqu'où va-t-on pour vérifier qu'une tenue est conforme aux bonnes mœurs ?" Elle est ministre de l'Education, c'est donc normal qu'elle pose ce genre de question, sans y répondre, car elle ne sait pas, elle est ministre de l'Education, c'est tout, pas plus.
Frédo, Frédo du Bois de Boulogne, lui par contre, il est pas ministre de l'éducation; aussi il pose les questions, mais il va plus loin que la ministre, il fournit la réponse. Ainsi, quand il dit "Les bonnes moeurs ? Tiens, mate !", en ouvrant son imperméable et qu'il arbore, froc baissé, une tige de 25, ceux qui sont là par hasard, comme n'importe quel journaliste de l'Obs, comprennent aussitôt qu'il a travaillé dans l'artillerie et qu'on ne peut pas le laisser faire ouvertement l'apologie de l'usage civil du lance-roquettes au moment où on dénonce l'usage du gaz moutarde chez Bachard. Trop dangereux.
Et pourtant, lui, Frédo, Frédo du Bois de Boulogne, il pense aussi que de vouloir empêcher ses simples démonstrations de tactique militaire, que de vouloir seulement enseigner le curieux, ça pose un problème concernant les libertés individuelles. En plus, Frédo, il soupçonne même qu'à la volonté d'interdiction qui frappe sa pratique se mêle également du racisme, vu qu'il est breton du côté de sa mère et lapon du côté de son père. Et comme son côté "Regarde mon beau harpon" lui viendrait plutôt du côté de son père, il soupçonne dur le racisme ambiant, qui règne dans la Capitale, de vouloir l'humilier.
Lui aussi Frédo, il pense que de vouloir l'empêcher de prendre l'air librement, et en plus dans un simple lieu de promenade, ça constitue une dérive politique dangereuse pour la cohésion nationale. Il veut pas du tout se voir exclu, ni lui ni ceux de sa trempe, de la société au prétexte d'une simple tenue. En plus, pour lui, qu'est-ce qu'elle a sa tenue ? Un imperméable... classique; un futal mode jeune, genre bas du cul, enfin mode quoi, la ceinture sous-pelvienne, enfin mode quoi !
Et comme il inscrit sa démarche dans un processus décolonial de mâle surhormoné, il ne comprend pas pourquoi on lui ferait taire sa pratique, qu'on l'empêcherait de montrer dans tout son éclat sa "verge de domination", comme il dit, alors même qu'on tolère dans l'espace public des femmes dont l'entoilage indique combien elles considèrent le sexe masculin comme l'outil de leur propre domination, et qu'ainsi, à leur manière, elles le rejoignent intégralement dans sa lutte décoloniale.
Heureusement, venant de Frédo, même si elle est à l'écoute de tous les Français, elle ne s'en laisserait pas raconter, la ministre, d'ailleurs que dit-elle sur le sujet de la dérive des "bonnes moeurs"; elle se refuse de réserver la question de l'inégalité des hommes et des femmes qu'à la religion musulmane, il faut aussi traiter les violences conjugales et les inégalités salariales.
Nous voici donc en présence de trois choses à régler pour la ministre. Vallaud est-elle à la hauteur de Belkacem, sûrement; mais comme la marque ostensible de la soumission de la femme à l'homme dans l'univers des apparences saoudiennes de notre époque lui semble receler quelques difficultés, il est une manière de simplicité qui réglerait sans doute facilement le problème. Interdire le voile, sous toutes ses formes, est excessif à l'évidence, et surtout inutile alors qu'il suffit de permuter, non pas interdire, permuter seulement le voile du mari sur la tête de sa femme et le voile de la femme sur la tête du mari. Ce n'est qu'une toile et ne n'est qu'une tête. Un simple échange, juste pour aider la ministre, ce n'est quand même pas trop demander, qu'attend-elle ?
http://www.lefigaro.fr/politique/le-sca ... accord.phpJohnny John
La gravité est le bonheur des imbéciles et la nécessité des religions. (Montesquieu et autre)