par Jean-Francois Richard » Jeu 11 12 08 15:45
Bjr,
Emeutes en Grèce, petits affrontements en Espagne, au Danemark et en France...
Comme durant l'année 1968 (dernière opposition Saturne-Uranus comme celle que nous connaissons actuellement), la jeunesse se retrouve au premier rang de la contestation politique.
Cela ne fait à notre avis que commencer...
Ce qui frappe dans ces "amorces" de contestation, c'est leur extrême violence. A l'origine, de petits groupes extrémistes qui, d'emblée, sortent les cocktails molotov ou les barres de fer.
Cela promet... Car 2008 n'est pas 1968. En 1968, il y avait également l'influence majeure d'une conjonction positive Uranus-Pluton, dont on peut penser qu'elle a donné une fraîcheur, une générosité et des idées positives aux différentes contestations de l'année 1968 à travers le monde. Il y a eu un tournant en 1968 et, au-delà des répressions parfois sanglantes et des échecs, toute la société occidentale s'est remise en question et a évolué pour tourner définitivement la page de l'après-guerre. N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, les "révolutions" de 1968 ont permis de faire évoluer des sociétés à l'époque figées...
Aujourd'hui, avec la crise économique et l'absence de grande configuration planétaire positive (sauf le maigre demi-sextile Uranus-Neptune des 3 années à venir), la contestation de la jeunesse risque fort de n'avoir aucune fraîcheur ou inspiration. Cela risque fort de n'aboutir qu'à une vaine et stérile contestation, à l'étalage d'une rancoeur désespérée, à la violence gratuite au bout du compte et à de sérieuses menaces contre les régimes démocratiques et, de façon plus générale, à une restriction des libertés individuelles et collectives.
Ce qui peut frapper en effet actuellement, c'est que tous les cycles de Saturne sont désormais "descendants", c'est à dire que les trois possibles (Saturne-Pluton, Saturne-Neptune et Saturne-Uranus) se situent entre l'angle majeur d'une opposition et l'angle non moins majeur des prochaines conjonctions dont la première n'aura pas lieu avant 2020. C'est sur un plan très général une période de contraction, de restrictions, de repli sur soi au plan tant individuel que collectif. Au plan politique, cela constitue à l'évidence une menace pour la démocratie. On peut déjà en avoir très prochainement un exemple avec les émeutes en Grèce, même si la situation a encore besoin d'évoluer sur les prochains mois. Qui sera gagnant après ces émeutes ? La gauche ? On peut douter que ce soit la gauche... En revanche, on peut beaucoup plus facilement envisager que les Grecs, lassés au bout du compte et après un certain temps des violences et des pillages n'en viennent à souhaiter le retour à l'ordre, fut-il musclé et agressif. La démocratie n'y gagnerait certainement pas, même si cela n'implique pas du tout l'instauration d'une dictature.
On comprend bien actuellement que, de la Grèce au Danemark pour le moment, la jeunesse scolarisée (en dehors des groupuscules violents bien sûr) exprime son angoisse de l'avenir, du chômage et de la prolétarisation. C'est surtout le cas, lorsque les systèmes éducatifs n'ont pas été maîtrisés ou gérés et que de nombreuses filières ne donnent aucune formation "utilisable" sur le marché du travail.
D'une certaine façon, dans un assez grand nombre de pays, il existe une "bulle" éducative avec un grand nombre de jeunes à bac +4 ou 5 sans aucun débouché professionnel réel. C'est le cas de la France, de la Grèce, de l'Italie notamment et, là , on peut vraiment penser que la situation est hautement explosive. Mai 1968 en France avait "déjà " comme origine partielle ce problème, il y a 40 ans...
Si l'on prend la France, il nous apparaît désormais "quasiment" évident que le début de contestation actuelle (IUT, Brest, Nantes, Lyon, etc.) va se développer et se radicaliser sur les prochaines semaines et probablement pendant tout l'hiver. Mais à la différence du printemps 1968, on ne voit absolument pas sur quelle "négociation" intelligente un tel mouvement pourrait aboutir. Ne pas réformer le "mamouth" de l'Education nationale, avec son armée mexicaine de profs médiocrement payés mais travaillant si peu et avec de multiples petits avantages, reviendrait sur un plan plus général à baisser complètement les bras devant tous les déficits qui assaillent le pays. Il n'y a donc pas de marge pour une négociation, quelque soit par ailleurs les capacités de reculade du gouvernement. On peut simplement penser que, dans cette confrontation, il n'y aura que des perdants : les réformes déjà bien limitées seront retardées et les enseignants comme les étudiants n'obtiendront pas ce qu'ils veulent.
En attendant, il y aura une crise politique et sociale très probablement (nos prévisions depuis de longs mois), en France surtout peut-être mais aussi à l'échelle européenne ou même dans l'ensemble des pays occidentaux. La crise politique canadienne en est une des illustrations en ce moment.Enfin, la crise économique et financière actuelle a jeté l'effroi ces derniers mois, mais la crise politique et sociale va maintenant prendre le relais et elle sera tout aussi dangereuse. C'est du moins ce que l'on peut à notre avis raisonnablement penser aujourd'hui.