Et si c'était pire qu'en 1929 ?

Discussion sur l'économie mondiale.

Et si c'était pire qu'en 1929 ?

Messagepar Jean-Francois Richard » Jeu 10 06 10 16:35

Et si c'était pire qu'en 1929 ?

Les plans d'austérité déferlent sur l'Europe, les derniers en date étant celui de l'Italie, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et dans les prochains jours des Pays-Bas. Seule la France fait curieusement exception... Pour le moment, bien entendu, le nuage des déficits ne devant pas s'arrêter davantage aux frontières hexagonales que celui de Tchernobyl en 1986 !

Ce faisant, les pays européens (et bientôt aussi les Etats-Unis, n'en doutons pas...) font exactement l'inverse d'il y a seulement un an et demi avec les plans de relance. On favorisait la consommation et les dépenses sociales ? On taille allègrement dedans aujourd'hui... Un exemple de ce qui attend la France : après la Grèce, le Portugal et l'Espagne, en Allemagne comme aux Pays-Bas désormais, la réduction des dépenses sociales va se traduire par de moindres allocations chômage, une réduction des allocations logement et familiales ainsi que par la baisse des prestations d'assistance pure.

On peut ainsi mesurer le degré d'affolement des politiciens, toutes tendances confondues, qui atteint désormais des sommets jamais vus historiquement à l'échelle de tout un continent. Il y a un an, ils juraient tous que les plans de relance allaient sauver les économies occidentales; et à présent, ils mettent en place dans la panique la plus complète des plans d'austérité pour essayer de sauver les meubles ou seulement quelques meubles... Sans parler des conséquences économiques, nul doute que les conséquences sociales et politiques de cette situation ubuesque ne puissent être immenses ! Non forcément sur les prochains mois, mais au moins sur les prochaines années. Cela valide en tout cas, notamment, la possibilité d'une dérive politique vers les extrêmes, notamment l'extrême droite et les régimes militaires (sens "tendanciel" historique des conflits Uranus-Pluton et Saturne-Pluton).

Quoique l'on puisse penser de la profusion infinançable de beaucoup de prestations sociales en Europe (et surtout dans les pays latins évidemment), il s'agit par ailleurs d'un virage économique et politique historique. Non seulement vis à vis de l'argent littéralement gaspillé dans les plans de relance mais, aussi et surtout, par rapport à 70 ans de construction européenne et d'amélioration permanente des diverses politiques de protection sociale sur le Vieux Continent. Et même de façon plus générale dans tout le monde occidental, Australie et Nouvelle Zélande comprises... Pour la première fois depuis l'aube du capitalisme, la protection sociale collective se voit réduite dans les pays industrialisés. Ce n'est pas sans signification, ce ne sera pas sans conséquences...

Il faut en effet appeler un chat un chat et constater le recul social généralisé qu'induit la crise économique née des subprime, qui a pris un envol particulier avec l'explosion du système bancaire en 2008 et à présent débouche sur la tragédie insurmontable des déficits souverains. Nous en avons pour 10 ans au plan économique, nous l'avons déjà souligné, et probablement environ 15 ans au plan politique et social...

Au plan astrologique, même si cela paraît très cher payé au stade actuel, c'est tout à fait dans la nature du carré négatif montant entre Uranus et Pluton, succédant à la décroissance de tous les cycles saturniens : avec Pluton, krach Internet de 2000 à 2003; avec Neptune, krach des Subprime de 2006 à 2008; avec Uranus, krach bancaire de 2008 à l'automne 2010 et qui n'est donc pas terminé. On sait donc au moins de quoi il s'agit, ce que cela concerne et tendanciellement ce que cela induit comme conséquences...

La crise actuelle des déficits appelle également un autre constat. La faillite financière d'un pays n'est pas nouvelle. L'Argentine l'a connu il y a une décennie, la Grande-Bretagne dans les années 1970, en 1945, en 1918 et en 1797. La France a également subi une faillite complète avec spoliation des épargnants en 1797 puis, comme la Grande-Bretagne, en 1918 et 1945 (déficit d'environ 300% du Pib après les deux conflits et pour les deux pays).

On connaît donc les faillites de pays, mais au plan individuel seulement... Jamais on n'a assisté à une crise des déficits frappant un continent entier et par conséquent des dizaines de pays en même temps. A ce titre, la crise actuelle des déficits constitue bien une première historique ! Probablement faut-il y voir un déclin inévitable de l'Occident et, probablement aussi, l'esquisse d'un mécanisme historique qui, un jour ou l'autre, condamnera le capitalisme. Mais c'est là un sujet qui relève davantage de la philosophie que de l'économie proprement dite. Relevons simplement que la chute de l'Empire romain a débuté sur des problèmes similaires : déficits insoutenables empêchant de payer les légions aux frontières et fiscalité ruineuse ayant atteint des sommets. De la même façon, la chute de la monarchie (la caricature française avec Louis XVI) s'est produite pour les mêmes raisons : un déficit insondable et des hausses d'impôts insupportables. La 1ère République française a ensuite fait pire avec ses assignats : banqueroute des deux-tiers sous le Directoire qui a annulé les deux-tiers de la dette publique et ruiné les épargnants; puis guerres napoléoniennes qui ont dévasté et ruiné toute l'Europe, dont la France.

Bref, pour en demeurer au seul plan économique, il est intéressant de comparer la crise actuelle avec celle qui lui ressemble le plus, celle des années 1930. Or, il y a une différence fondamentale entre elles. Au début des années 1930, les pays industrialisés ont lancé de colossaux plans de relance dont les effets positifs ont été très faibles, et même ruineux au plan économique et fiscal, mais qui ont au moins permis de limiter un peu la misère. Ces plans ont cependant été rendus possibles car, à l'époque, les Etats étaient relativement peu endettés. Si l'on prend les Etats-Unis, principale puissance industrielle dés la fin du XIXème siècle, la dette publique était voisine de 0% avant la guerre de Sécession des années 1860. Après cette dernière, le déficit est monté en moyenne à 20% du Pib jusqu'à la crise de 1929 qui l'a "simplement" hissé jusqu'à 40% dans les années 1930 avec les deux New Deal de Franklin Roosevelt...

Les plans de relance dans les années 1930 n'ont donc (relativement, bien sûr) pas coûté si cher, le déficit américain passant par exemple de 40% à 120% du Pib pendant la 2ème guerre mondiale, ce qui est beaucoup plus important que de 20 à 40% à cause des seuls deux New Deal. Toujours est-il que, dans les années 1930, les pays industrialisés pouvaient s'endetter car ils en avaient les moyens !

Aujourd'hui, les plans de rigueur sont en train d'enterrer les plans de relance de 2008 et on mesure que les Etats, surendettés comme ils le sont, sont obligés de se serrer la ceinture. Il n'y a donc pas la marge de manoeuvre des années 1930 qui avait permis d'atténuer l'effet de la crise... N'est-on donc pas dans une situation plus grave aujourd'hui ? Sur ce plan de l'endettement et des déficits, on ne peut évidemment que répondre positivement.

Même les pays qui fonctionnaient plutôt "bien" jusqu'ici ne seront sûrement pas épargnés. Cela vaut par exemple pour la Suède, la Suisse, les Pays-Bas, le Danemark ou le Canada : ces pays ont des déficits qui "jusqu'ici" étaient jugés raisonnables (environ 40% du Pib), ce qui leur permettait d'ailleurs d'avoir une situation de plein emploi (taux de chômage compris entre 4 et 5% seulement, contre une moyenne à 10% dans l'Union européenne et 10% en France et moins de 8% en Allemagne. Que ce soit dés cet été ou seulement dans deux ans (installation complète du carré Uranus-Pluton à partir de l'été 2012 et jusqu'en 2017), la crise des déficits n'a pas fini de faire parler d'elle...

Astrologiquement, on se dit cependant et en bonne logique d'historien et d'économiste que la décennie 2010 est moins dangereuse que celle de 1930. En effet, les "conflits planétaires" paraissent moins importants. Toutes les planètes lourdes étaient en conflit au début des années 1930 (de Saturne à Pluton), alors que nous n'avons devant nous qu'un conflit entre Uranus et Pluton puis entre Uranus et Neptune jusqu'en 2020. Soulignons aussi (le seul espoir aujourd'hui, d'ailleurs...) qu'il existe jusqu'en 2012 une relation positive entre Uranus et Neptune.

Un paramètre, cependant, est d'emblée négatif dans la situation actuelle : la décroissance de tous les cycles saturniens. C'est en soi dépressionniste et récessionniste... Or, ce n'était pas le cas au début des années 1930 et un tel phénomène ne s'est installé complètement qu'à partir de 1936-1937 (rechute en récession des pays occidentaux).

Toujours est-il qu'en voyant l'ampleur et la gravité qu'a déjà la crise des déficits, ce qui ne s'arrangera pas sur les prochaines années en dépit de facteurs apaisants de fin 2010 à l'été 2012 (relation constructive Uranus-Neptune), on peut se demander à quel point le choc économique de la décennie 2010 ne sera pas au moins aussi profond que celui de 1929-1940. Et il est même normal de s'interroger sur la possibilité qu'il soit plus grave...

En tout cas, on peut l'envisager pour l'Occident car les pays émergents sont dans une tout autre situation et dynamique, même si l'on peut penser qu'ils finiront par être contaminés, ne serait-ce qu'au fil des années. Cette crise est a priori appelée à durer en effet jusqu'en 2020 (conjonction Saturne-Pluton, récessionniste avant son installation) au seul plan économique, et probablement jusque vers 2025 environ au plan social et notamment de l'emploi.

L'économie étant cependant mondialisée, on peut aussi se demander dans quelle mesure la croissance des pays émergents (en Asie -Chine et Inde notamment- et en Amérique Latine -Brésil notamment-) ne va pas réussir à contenir ou limiter les effets d'une crise à l'origine occidentale. C'est sans doute le seul pari positif et le seul espoir que l'on peut désormais avoir, non en raisonnant seulement en termes de mois mais aussi et surtout pour l'ensemble de la décennie des années 2010. Pour une bonne part, cela pourrait déjà dépendre sur les prochains mois de la relation favorable entre Uranus et Neptune (demi-sextile de 30°). A cet égard, la coopération internationale serait fondamentale.
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Messagepar Stephane » Jeu 17 06 10 16:50

Une bonne nouvelle, selon Cortal Consors (en date du 17 Juin 2010), filiale BNP, "Le risque de crise systémique de crise semble désormais écarté". Ils ne disent pas encore que la prospérité est au coin de la rue, mais bon.

Ils enfoncent le clou en disant "ce choc n’est pas une crise de la dette souveraine au sens large car il est resté très localisé aux économies périphériques de la zone euro" et finissent très forts avec "Pour les plus avertis d’entre vous, pourquoi ne pas envisager une reprise de positions actions ? Les niveaux actuels nous semblent être attractifs et ces périodes de volatilité sont souvent propices à des opportunités."

Je ne sais pas qui sont leurs stratèges économiques, mais ils pourraient avoir des sueurs froides cet été !
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