L'impasse du G20

Discussion sur l'économie mondiale.

L'impasse du G20

Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 29 06 10 11:49

L'impasse du G20

Le G20 qui vient de s'achever a démontré le cercle infernal dans lequel sont enfermés les pays occidentaux. Au-delà des formules diplomatiques, le débat tourne entre la priorité qu'il faut accorder à la croissance ou à la réduction des déficits. L'alternative est évidemment absurde, puisque les déficits ne peuvent que détruire la croissance et que les relances à crédit n'auront à terme pas d'autre impact que de rendre les déficits insupportables... C'est ce qu'a souligné le Canada, le seul pays à être peu endetté et à bénéficier d'une croissance saine.

La situation économique des grands pays industrialisés est donc sans solution. Il ne fallait pas laisser filer les déficits, voilà tout ! Seule une minorité de pays occidentaux ont cependant profité de la prospérité des années antérieures pour mettre en ordre leurs finances publiques et sociales. Mais cela n'a été le cas qu'au Canada et dans la plupart des pays nordiques en Europe, de façon très limitée en Allemagne et pas du tout ailleurs. Le plus grand partisan de la croissance, les Etats-Unis, est aussi celui qui accumule les déficits les plus impressionnants : gare à la chute ! Pourtant, en prenant le recul qu'il convient, un premier avertissement a déjà été délivré avec le krach de 1987 à cause des "déficits jumeaux" (budget et commerce extérieur). Or, sur les prochaines années, l'indicateur négatif sur les déficits (Uranus-Pluton) sera infiniment plus nocif qu'en 1986-1987 (carré de 90° au lieu d'un demi-carré de 45°) et, de surcroît, il interviendra dans un contexte économique déjà sérieusement dégradé (ce qui n'était pas le cas en 1986-1987).

Au plan astrologique, la fausse querelle entre croissance et lutte contre les déficits est à notre avis parfaitement résumée par les deux configurations planétaires majeures de la période actuelle :

- D'une part le demi-sextile Uranus-Neptune qui est installé depuis le printemps 2009 et correspond, pour l'essentiel, aux plans de relance et à leurs effets stimulant ou partiellement stimulant sur la croissance mondiale. Leur impact n'est à notre avis pas terminé, puisque l'on peut globalement considérer que cette relation planétaire va poursuivre son influence jusqu'à la mi-2012. Jusqu'à cette échéance, c'est elle qui devrait s'avérer dominante.

- D'autre part le carré Uranus-Pluton qui monte actuellement en puissance et va s'installer complètement à partir de la mi-2012. Il a pour sa part un effet clairement récessionniste car son impact "étatiste" (historique) rend les déficits infinançables et mène à des hausses d'impôts qui détruisent la croissance. Cette relation négative Uranus-Pluton est cette année mise en valeur, de façon un peu précoce si l'on veut, en raison de l'opposition Saturne-Uranus (crise bancaire et effet récessionniste) qui se situe au carré de Pluton. Des dépenses au-dessus de ses moyens (Pluton au négatif de façon plus générale) mènent donc à la "crise des déficits" que l'on connaît, car Pluton subit les agressions de Jupiter, Saturne et Uranus en même temps.

Le G20 de ce week-end a finalement mis en valeur ces deux grandes tendances planétaires, sans parvenir à résoudre la quadrature du cercle. De notre point de vue, il est évident que d'ici 2012 on va prendre la mesure (surtout cet été probablement mais dans un premier temps seulement) que la croissance à crédit n'est pas tenable car les déficits sont devenus ingérables. La hausse inéluctable des taux d'intérêt, qui a déjà commencé dans les pays les plus fragiles, va en effet rendre impossible le paiement des seuls intérêts de ces montagnes de dettes... Au bout du compte, on peut donc penser que les gouvernements vont se résigner à accepter une nouvelle récession à partir des environs de 2012. Car ils seront alors dans l'incapacité totale de faire quoi que ce soit au plan économique. Sauf des âneries, comme l'augmentation sans limites des impôts, un mouvement qui est déjà lancé et qui accroîtra la profondeur des récessions.

Finalement, on peut aujourd'hui faire un parallèle assez troublant entre la situation des pays occidentaux aujourd'hui et la chute de l'empire romain (476 pour la date la plus symbolique). Ce dernier était en déficit chronique, au point de plus pouvoir payer ses légions aux frontières tout en ayant ruiné une grande partie des contribuables par une vaine frénésie fiscale. Or, au plan astrologique, on retrouve aussi dans l'effondrement de l'empire romain la marque de Pluton : renouvellement du cycle Uranus-Pluton en 436, suivi du renouvellement du cycle Saturne-Pluton en 476 au carré négatif d'Uranus. La date de l'effondrement final de 476, retenue par les historiens (le dernier empereur Romulus Augustule est déposé par le roi barbare Odoacre), montre ainsi que cela correspond à un conflit majeur entre Saturne/Uranus et Pluton.

L'empire romain, à son apogée, vivait de ses conquêtes. Rome était alors florissante, en raison des pillages qui remplissaient les caisses et de l'esclavage qui fournissait une main d'oeuvre gratuite aux citoyens romains. Quand les conquêtes devinrent impossibles car trop éloignées et donc trop coûteuses, la manne du pillage et de l'esclavage se tarit progressivement. L'augmentation des impôts pour financer l'entretien des légions aux frontières ruina progressivement les Romains. La chasse frénétique aux contribuables récalcitrants n'y put rien, les Romains étaient ruinés... Trop d'impôts avaient tué l'impôt... Les jeux disparurent, les bâtiments et voies publiques ne furent plus entretenus, bref, Rome tomba dans une "décadence" de plus en plus profonde et s'effondra finalement comme un fruit trop mûr. Voilà où mènent les déficits quand on a essayé de vivre au-dessus de ses moyens...

Sans chercher à caricaturer la situation des pays occidentaux aujourd'hui, il y a quand même à notre avis matière à réflexion. Les cycles planétaires Saturne/Uranus-Pluton n'en sont pas au même point qu'entre 420 environ et l'année fatidique de 476 (chute finale de l'empire), mais signalons simplement que cette année 2010 voit notamment un grave conflit de même nature (carré Uranus-Pluton de 2012 à 2017 rendu agissant dés cette année par une opposition exacte Saturne-Uranus et un carré exact Saturne-Pluton).

Revenons à présent au G20 et pointons une autre absurdité du discours "économiquement correct" actuellement, en l'occurrence l'objectif de revenir à des déficits raisonnables et se situant à 3% du Pib. Cela a été faussement présenté comme la "division par deux des déficits", ce qui est totalement mensonger. En réalisant un tel objectif, on prétend en effet revenir à la maîtrise des déficits... Mais c'est une perversion totale de présenter les choses de cette façon ! En effet, un déficit "annuel" de 3% du Pib n'a absolument rien de vertueux. Il représente en fait un "déficit annuel" très important et contribue ainsi à augmenter de façon notable le "déficit cumulé". Si l'on se retrouve aujourd'hui avec une "crise des déficits" sur les bras, c'est justement pour avoir peu ou prou procédé de cette façon sur les années antérieures, c'est à dire en accumulant progressivement des déficits "annuels" plus ou moins importants mais sans les avoir jamais réduits ou jamais réduits durablement.

Certes, on peut réduire "de moitié" des déficits seulement annuels de 6% du Pib à 3%. Mais cela reviendra simplement à faire augmenter le déficit "cumulé" deux fois moins vite. Il continuera donc évidemment à progresser...

La caricature française

En prenant par exemple l'exemple de la France, un déficit "annuel" de 3% du Pib représente environ 50 milliards d'euros. Cela signifie donc que, annuellement, on va rajouter au stock du déficit cumulé 50 milliards. Le "déficit cumulé" étant de 1.600 milliards (2.600 milliards en rajoutant les retraites des fonctionnaires non provisionnées), on rajoute donc 50 milliards par an. Au bout de 10 ans, on aura ainsi rajouté 500 milliards.

On voit en tout cas que tout cela est totalement irréaliste car intenable et que la France (dans notre exemple) aura évidemment fait faillite bien avant. La seule solution pour "maîtriser" les déficits, ce n'est donc pas de continuer à les augmenter, même de "seulement" 3% du Pib par an, mais d'en réduire progressivement l'énorme stock accumulé (depuis près de 40 ans pour la France). Or, on ne commence à les réduire effectivement qu'à partir d'un budget "en équilibre" entre recettes et dépenses, c'est à dire un budget qui permet de faire face à toutes ses obligations et notamment celles de payer les intérêts de la dette sans devoir... emprunter pour y parvenir !

Or, aujourd'hui, aucun gouvernement occidental n'a pour objectif d'avoir des budgets équilibrés, ni en 2010 ni sur les prochaines années. Les dettes vont donc continuer à gonfler inexorablement et c'est bien ce qui est très inquiétant alors que le conflit entre Uranus et Pluton est simplement en train d'enfler. Mais il est bien loin d'être arrivé à son passage le plus explosif (2012-2016) !

Concluons ici avec la France, qui nous paraît une belle caricature de déplorable gestion au plan de la comptabilité publique. Le gouvernement UMP fait ainsi tout ce qu'il ne faut pas faire. D'abord, il est incapable de réduire la pieuvre étatique dans toutes ses dimensions. Les scandales de corruption ministériels en témoignent au plus haut niveau... Certes, il y a des mesurettes ici ou là, qui sont évidemment positives. Mais elles ne peuvent compenser l'éternelle fuite en avant depuis 40 ans, qui consiste à renchérir toujours plus le coût de l'Etat pour la nation.

En témoigne la réforme des retraites qui préserve les employés de l'Etat et fait tout reposer sur les actifs du privé ou les épargnants. La retraite est un "revenu de remplacement" et c'est donc logiquement les revenus du travail qui doivent le permettre et le financer. Que vient donc faire ici la taxation supplémentaire d'une épargne déjà surtaxée ? Rien, sauf à vouloir apporter une pierre supplémentaire à l'édifice du populisme français "anti-capitaliste". Ce faisant, les politiciens mélangent tout et n'importe quoi une nouvelle fois.

En témoigne aussi à nouveau l'augmentation supplémentaires des salaires des fonctionnaires. Ceux-ci bénéficient déjà d'augmentations mécaniques de pouvoir d'achat de près de 2% par an et le gouvernement en rajoute 0,5% de plus au premier juillet. Pendant ce temps, le pouvoir d'achat des actifs du privé s'effondre : les conventions collectives maintiennent au mieux le pouvoir d'achat mais la hausse du chômage (15 à 20% des actifs du privé) entraîne évidemment une chute globale très notable de pouvoir d'achat. Cela doit probablement représenter environ 5% depuis le début de la crie, peut-être plus.

La France est donc entraînée dans une spirale infernale, l'Etat coûtant toujours plus cher alors que la richesse nationale est en chute libre. A cause de la crise d'une part, mais aussi et surtout à cause de cette pieuvre étatique qui prétend tout dévorer pour être la seule à survivre. Comme l'empire romain juste avant sa chute... La réduction du train de vie de l'Etat n'est pour le moment prévue que de façon marginale, même si la situation imposera des réductions certainement plus conséquentes. Mais pour l'instant, rançon du populisme soviétisant si français, on s'en prend au "capital", en fait à la seule épargne, pour augmenter les impôts de façon massive et notamment par la réduction des niches fiscales. Certaines d'entre elles sont certes contestables ou même absurdes économiquement mais, d'une certaine façon, elles ont été simplement créées pour compenser partiellement le délire fiscal français.

En résumé, le gouvernement français n'aura évidemment aucun des résultats escomptés, ni la croissance ni la réduction des déficits. Pour deux raisons de bon sens : la croissance appelle à des réductions d'impôts dans le pays le plus fiscalisé au monde pour favoriser l'épargne et l'investissement des entreprises; la réduction des déficits appelle à une réduction drastique du coût de l'Etat et des privilèges de ses différents agents pour la collectivité. Aucune de ces conditions ne sera réunie et, d'ailleurs, elles ne constituent même pas un objectif pour le gouvernement. Dans ces conditions, aucun redressement n'est possible pour la France. Certains indicateurs économiques, notamment celui de l'investissement, peuvent déjà être considérés comme alarmants et même effrayants sur ce que cela peut laisser supposer pour le moyen et le long terme de l'économie française.

Compte tenu de cette situation, il sera donc fort intéressant de voir ce qui va se produire à l'automne ou l'hiver prochain, c'est à dire sur une période où l'on peut s'attendre à une grande remise en ordre politique et économique en France (effet de renouveau de la conjonction Jupiter-Neptune de fin 2009, enfin délivrée par l'éloignement de l'opposition Saturne-Uranus). Même si celle-ci se produit effectivement, sera-t-elle suffisante ? On peut en douter, tant les problèmes accumulés sont désormais nombreux et d'une ampleur catastrophique.

Le 28 juin 2010
Jean-Francois Richard
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Messagepar jupiter29 » Mar 29 06 10 12:05

bonjour,

je suis fonctionnaire et je ne me sens pas véritablement privilégié. On est toujours le "nègre" de qqun dans ce pays de toute façon.

Je ne fume pas le cigare, je n'ai pas de pognon en suisse, je n'achète pas d'avion pour voyager, je ne cumule pas d'emploi sous peine de révocation.

Par contre, si çà continue , faisant partie de la classe moyenne, je suis ruiné un peu plus chaque jour, je ne consomme donc plus et par conséquent
mon pays peut s'enfoncer un peu plus dans la m..... chaque jour.

bonne journée
jupiter29
 
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 29 06 10 12:28

Songe seulement que l'actif du privé, à qualification égale, a 20% de salaire en moins et l'écart s'accentue avec la crise, travaille plus longtemps, a moins de congés, a des conditions de travail plus dures, partira en retraite au plus tôt à 62 ans et peut-être seulement à 67 ans (contre 52, 55 ou 60 ans dans le public) et que sa pension de retraite sera inférieure de moitié (au moins...) à la tienne.

Tout est relatif bien sûr... Mais la faillite du pays, elle vient bien de quelque part.

PS : j'avais oublié la garantie de l'emploi quand 15 à 20% des actifs du privé sont au chômage...
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Messagepar Stephane » Mar 29 06 10 20:39

Excellent article économique... sur les conflits Sat/Ur/Pl en 476 par contre, j'en vois moins. Une conjonction Sat/Pl oui (comme en 2020), mais Uranus me semble hors de cause, ou même en trigone lâche à Saturne, début 476. Pareil en 420 (Opp Sat/Ur, mais en aspect favorable à Pluton), même c'est peut être une question de calendrier romain ?
"Le marche peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable". JM Keynes
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Messagepar Jean-Francois Richard » Mar 29 06 10 21:06

Steph, je n'ai pas la prétention d'expliquer complètement l'effondrement de l'empire romain... Seulement de comprendre certains phénomènes. Or, sur l'année 476, lors de son effondrement final, on a une conjonction saturne-pluton et uranus à son carré, puisque parvenu au premier carré de son nouveau cycle avec pluton qui a commencé vers 420.
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