On a trouvé une parade efficace pour faire remonter les indices boursiers : déverser par wagons entiers des tombereaux de centaines de milliards d'euros dans le port du Pirée à Athènes ! Il fallait y penser…
Ce sont donc 300 milliards d'euros donnés à la Grèce, quasiment à taux zéro et sans aucune contrepartie, et en tout cas à un intérêt si faible (3,30% à 30 ans) qu'un seul pays en Europe est capable d'emprunter à des conditions aussi avantageuses. L'Allemagne, bien sûr.
Un tel plan coûterait, selon François Fillon, 15 milliards d'euros à la seule France. En réalité, ce devrait être au moins 4 fois plus… Mais si l'on comprend bien comment manier une calculette, la France devra emprunter plus cher (autour de 4% à 30 ans) ce qu'elle prêtera moins cher à la Grèce. La Grèce est vraiment bénie des Dieux !
Les contribuables européens vont donc supporter la charge de 300 milliards d'euros au total. Et les épargnants aussi ! Quel contrat sur un support en euros d'assurance-vie n'a pas sa joyeuse portion de dette grecque, sans parler des Sicav en tous genres qui en contiennent aussi ? Et c'est sans parler de la dette portugaise, espagnole, irlandaise, italienne… Mais on appelle ça, en langage politicien, "faire payer les banques"… Ah bon, vous êtes sûr ?
Mais chut… Tout ceci doit rester bien opaque et entre les seules mains des bureaucrates de Bruxelles qui se sont arrogés le droit de jeter l'argent du travail des autres par les fenêtres. Bravo l'Union Européenne ! Un tel tour de passe-passe, un tel hold-up financier mérite assurément des applaudissements nourris.
Sans que personne ne l'ait ni approuvé ni compris, on vient ainsi de franchir une nouvelle étape de civilisation. Il y avait déjà l'assistanat massif aux individus, voici venu le temps de l'assistanat sans limites et sans contraintes aux Etats. Un vrai progrès historique, puisqu'on nous l'assure.
Tout ceci prépare évidemment une faillite générale de l'Europe et de l'Euro. Mais chut… Comme pour le krach Internet, comme pour le krach des subprime, comme pour tous les krachs économiques en fait, nos politiciens viendront la bouche en cœur nous apporter sur un plateau de nouvelles et grandioses solutions : la hausse des taxes et des impôt ainsi que la confiscation de l'épargne et bien sûr de l'assurance-vie qui constitueront alors "la" solution.
Irresponsables tous ces politiciens ? Assurément. Mais chut… Ne parlons surtout pas de choses qui fâchent, alors que nos si chers politiciens ont déjà bouclé leurs valises Vuiton ou Hermès, fait réviser leurs Mercédès et réservé les meilleurs hôtels pour partir en vacances après tous leurs efforts à dépenser de l'argent qu'ils n'ont pas.
La crise de la dette ne va évidemment pas s'en arrêter là . Elle a déjà réussi à dévorer la Grèce à belles dents à cause du clientélisme de nature mafieuse de son système politique, mais il y a bien d'autres cibles en vue. Et d'autant plus accessibles à présent, que le ver est dans le fruit et toute l'Union Européenne déjà bien fragilisée par la Grèce. Ne parlons même pas du bilan de la BCE, qui effraierait même un adolescent en CAP de comptabilité…
On en reparlera plus tard… Peut-être à nouveau en août, mais au moins l'année prochaine, à mesure que le grand carré Uranus-Pluton, aidé par le cycle décroissant et donc destructeur Saturne-Pluton, fera grandir la crise de la dette dans tout le monde occidental et notamment aux Etats-Unis.
Pour le moment, réjouissons-nous de l'aide d'Uranus et Neptune (demi-sextile favorable de 30°) qui permet encore à la Fed aux USA et à la BCE et à l'Union Européenne de distribuer autant de si belles tentes à oxygènes à crédit. Cela soutient d'ailleurs à bout de bras une molle croissance artificielle. En attendant certes la rechute en récession, puis l'hyperinflation que créeront inévitablement les planches à billets chauffées à blanc des deux côtés de l'Atlantique.
Mais ces réjouissances sont pour plus tard… Pour le moment, les marchés bénéficient également d'un joli trigone (angle positif de 120°) entre Jupiter et Pluton, ce qui favorise la belle salve des résultats des entreprises américaines sur le T2. Heureusement que les indices boursiers ont encore cela à se mettre sous la dent. Ils ne grimperont sans doute pas aux rideaux, mais c'est quand même une petite bouée de sauvetage. La fin juillet panse ainsi quelques plaies et cela peut continuer un peu, ne serait-ce qu'en raison d'un Soleil favorable la semaine prochaine avec Uranus et Pluton : c'est l'été, il y a le chant des cigales et notre ami rayonnant devrait nous faire un peu oublier la crise de la dette et les prochains chéquiers à sortir pour payer les additions.
Le 22 juillet 2011
Jean-François Richard
http://www.bourseanticipations.com
Graphique du trigone Soleil-Uranus du mercredi 27 juillet.
