Bonsoir à tous.
Au journal Times on parle anglais, aussi une expression suffisante peut y jaillir comme "We told you so". Il paraît que c'est une expression désagréable pour ceux qui sont censés la recevoir. Elle est surtout bouffie de prétention, et sans doute désopilante, mais mettons qu'elle appartienne à la catégorie du désagréable.
Que pourrait-on bien y répondre, puisqu'elle nous est adressée ? We forgot to tell you, peut-être. Oui, sans doute.
La masturbation va bien aussi avec le thé. Nous ne sommes pas les seuls aux greniers pleins. Des recettes de bons goûts dans des malles aux trésors fleurant bon leurs toiles d’araignées, ça pullule également chez les English. Pas n'importe quels English bien sûr, les English à la plume auto-cirée, ceux qui étendent dans un journal assez de tain pour se voir soleil au moindre de leur jet de crayon.
Phillips, penseur au Times, souhaite nous entretenir de notre médiocrité. C'est comme ça généralement que commencent les meilleures histoires. On écoute donc. Il nous dit, le penseur, que chez nous rien n'a changé à propos de ségrégation ethnique et sociale et de fonctionnement de la police. Aucun développement n'étayant la thèse doctorale du bonhomme, on n'en sait pas plus. Au Times on va à l'essentiel où nulle part, et là les deux se conjuguent, une exclusivité du Times.
Faut-il le dire à Phillips, le modèle français, c’est celui qui se veut le plus britannique possible à commencer par son bicaméralisme. Aussi comment ne pas comprendre son échec, le même qu'en Grande Bretagne qui a fait son brexit sur l’épouvante des marées migratoires qu’elle a pourtant toujours traitées de la seule manière qui vaille, la manière française, sans consultation du peuple.
La Grande Bretagne a tout de même un grand avantage sur la France, il ne sert à rien de le dissimuler, elle ne connaît sur son territoire aucun quartier abandonné à la pauvreté, à la criminalité et à la guerres des gangs. C’est pas mince comme avantage, même si c'est très bas de gamme comme baratin.
Le laisser-faire britannique en matière de multiculturalisme doit être une merveille assez grande pour se voir malgré tout contraint de surveiller de près, selon le padre Phillips, ce que doivent recevoir ceux qui l'incarnent en matière d’éducation, de santé, d’emploi et de sport, enfin tout ce qui participe de l’égalitarisme et à ce titre de prétention coloniale, car l’identité de traitement est un genre culturel que les cultures de la multiculture rejettent souvent profondément. Est-il bien sûr, Phillips, de les respecter ces différentes cultures dont ils se veut le défenseur avec son contrôle paternalisant ?
De son côté à lui de la Manche, il nous indique que des jeunes issus du laisser-faire britannique contrôlé par l’égalitarisme éducation-santé-emploi et sport ont malgré toute cette attention maternante le malheur de se faire arrêter parce qu’ils sont Noirs au volant d’une voiture avec conduite à droite.
En un mot, il nous dit que sa société est pourrie en somme. Non seulement il nous le dit, mais il la hisse au sommet du chic social mondial. S’il voulait nous vendre de la merde, en dirait-elle moins la sommité.
Pour lui, de son côté de la Manche, les contrôles au faciès sont moins nombreux que chez nous. Il a des preuves ? Et puis c'est quoi un faciès dans des zones où il n’y a que des faciès ?
Phillips, semble-t-il, ne vit que dans un pays, son journal. Et depuis son journal, avec sa longue vue, il voit en France un danger de mort pour les Noirs possédant une automobile. Le journalisme, apparemment, n’est pas un métier de tout repos, le surmenage ça peut ébranler un homme.
Enfin, et toujours sans aucune démonstration ni comparaison, sans le moindre ratio, toujours le même autosatisfait déclare que la France est tout ce que devrait fuir les immigrés, à propos du logement, de l’éducation, du transport et de la santé. Et dire qu'il n'est pas entendu ! Il est vrai qu'il est si peu lu. Il est content de lui, c’est déjà ça.
Mais, au-delà de ses propos d’humoriste, il lance un éclair d’espoir dans le monde si difficile d’aujourd’hui, même un argumentaire de foire comme le sien peut faire vivre un homme. Aussi, il ne faut jamais désespérer, tout le monde peut s’en sortir, de minorité ethnique ou pas, il n'y a pas d'exclusive !
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La gravité est le bonheur des imbéciles et la nécessité des religions. (Montesquieu et autre)