L'Europe écartelée
Ce sont surtout Jupiter et Saturne qui rythment l'économie comme la politique sur le Vieux Continent. Or, nous voici arrivés sur cette fin juillet à une boucle négative.
Heureusement pour l'Union EuropĂ©enne, le cycle Jupiter-Saturne s'est renouvelĂ© en 2020. C'est normalement la promesse d'Ă©volution positives sur les annĂ©es suivantes, mĂȘme si on ne les voit pas vraiment actuellement. Sauf peut-ĂȘtre l'hiver dernier, quand l'agression russe de l'Ukraine a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă l'unanimitĂ© et qu' a Ă©tĂ© apportĂ© un soutien minimal humanitaire et militaire au pays envahi sauvagement.
Mais on voit bien, sur ce plan de l'invasion de l'Ukraine comme sur la politique énergétique européenne, de nombreuses lignes de divergences et de fractures. Arrivé à l'étape négative d'un demi-carré de 45°, le cycle Jupiter-Saturne risque donc de provoquer quelques désillusions. D'autant plus que ce mauvais aspect ne passe pas rapidement : il s'installe de façon trÚs précise pour environ 3 mois jusqu'en octobre prochain et reviendra ensuite au début du printemps 2023.
Il est donc probable que l'Europe connaisse une période difficile. Sans doute en premier lieu au plan économique, puisque la gestion de l'Union Européenne est totalement anarchique : la Commission de Bruxelles prend des sanctions sévÚres contre la Russie, certainement à juste titre mais avec quelle cohérence quand toute l'Europe voit avec effarement que de nombreux pays sont totalement dépendants du pétrole ou surtout du gaz russe ?
L'Allemagne est sans doute une caricature sur ce plan, la corruption politique ayant pu renforcer une dĂ©pendance extrĂȘme vis Ă vis du gaz russe. Tant de dirigeants politiques allemands ont Ă©tĂ© si gĂ©nĂ©reusement embauchĂ©s par les groupes pĂ©troliers ou gaziers russes... Par ailleurs, la lĂąchetĂ© des partis traditionnels devant l'intĂ©grisme Ă©cologiste leur a fait abandonner le nuclĂ©aire et Ă prĂ©sent... il faut en revenir aux centrales Ă charbon qui polluent toute l'Europe !
Il risque de rĂ©sulter de cette situation Ă©nergĂ©tique dĂ©sastreuse une rĂ©cession Ă©conomique, que l'inflation, la hausse des taux d'intĂ©rĂȘts et la baisse de la consommation rendait dĂ©jĂ probablement inĂ©vitable. Mais elle risque d'ĂȘtre d'autant plus sĂ©vĂšre, Ă©tant donnĂ© l'irresponsabilitĂ© des dirigeants europĂ©ens depuis plus de 20 ans. L'euro en fait dĂ©jĂ les frais, revenu Ă la paritĂ© avec le dollar mĂȘme si les taux plus Ă©levĂ©s aux Etats-Unis expliquent pour l'essentiel la baisse de la devise europĂ©enne.
L' "argent magique" dĂ©versĂ© sans compter par la Banque Centrale EuropĂ©enne depuis 2008, renforce d'ailleurs la spirale inflationniste, comme aux Etats-Unis pour les mĂȘmes raisons. La BCE ne voulait pas voir cette inflation, elle est obligĂ©e de reconnaĂźtre enfin ce poison mortel pour l'Ă©conomie europĂ©enne. Mais elle n'a toujours pas compris que cette crĂ©ation artificielle de monnaie depuis 15 ans est Ă l'origine de cette inflation pour l'essentiel.
Par ailleurs, on voit aussi les conséquences au plan politique avec des crises gouvernementales de plus en plus nombreuses et aux raisons assez variées. Boris Johnson a dû démissionner en Grande-Bretagne. Mario Draghi, un des principaux piliers européens, vient de le faire également en Italie et les législatives anticipées de l'automne prochain risquent de ne pas donner de majorité claire au Parlement. Kaja Kallas a du mal à conserver une coalition majoritaire au Parlement estonien, la Bulgarie est en crise à cause des pro-russes, la Hongrie de Victor Orban ne cesse de provoquer des mini crises à chaque sommet européen, etc.
Entre lourdes menaces Ă©conomiques et crises politiques dĂ©jĂ ouvertes, l'Europe traverse ainsi une pĂ©riode bien lourde. Ăvidemment, la Russie et la sanglante politique de Vladimir Poutine en sont en grande partie Ă l'origine. Mais l'Europe n'a jamais gĂ©rĂ© avec la mĂ©fiance nĂ©cessaire la Russie depuis plus de 20 ans, alors que l'annexion d'une partie de la Georgie dĂšs 2008 et celle de la CrimĂ©e ou du Donbass en Ukraine en 2014 constituaient de bien lourds avertissements. Les si arrogants technocrates de Bruxelles se sont en fait comportĂ©s avec une totale irresponsabilitĂ©. Si l'hiver prochain se traduit par des coupures d'Ă©lectricitĂ©, on saura qui fĂ©liciter...
Carte du ciel du mauvais demi-carré Jupiter-Saturne qui s'est installé pour 3 mois le jeudi 21 juillet :
Ou en vidéo sur Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=gWRifC1qf4w