La corruption politique française au grand jour
Rappelons d'abord que, sous la pression de certains lobbys politiques, Bourse Anticipations s'est vu retirer depuis 2004, par le pouvoir politique en place, les avantages fiscaux dont bénéficient normalement tout organe de presse. A l'évidence, il s'agit d'une violation grossière des principes élémentaires sur lesquels repose tout Etat de droit, dont la conséquence aboutit à établir une concurrence économique déloyale. Ces mêmes censeurs de l'UMP nous montrent par ailleurs, au travers des innombrables affaires politico-financières-clientélistes actuelles, notamment depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, à quel point l'argent et le pouvoir d'influence constituent leurs principaux centres d'intérêt. La bonne gestion du pays et le respect des principes démocratiques sont à cet égard bien secondaires... Ils prétendent donner des leçons de morale à la Terre entière, mais ne s'appliquent pas à eux-mêmes le quart du dixième du millième des règles démocratiques les plus élémentaires. Tout cela saute désormais aux yeux de l'opinion, de plus en en plus écoeurée par un état d'esprit "majoritaire" miné et gangrené par une corruption érigée de facto en principe de gouvernement.
Cela nous renvoie au dernier et si nocif carré entre Saturne et Pluton, dont nous décrivons les effets ravageurs depuis plus d'un an et dont l' influence ne commencera à régresser qu'à partir de l'automne prochain. Or, le cycle Saturne-Pluton est à la base des formations conservatrices et notamment de la formation gaulliste française depuis sa création par le général de Gaulle en 1947. Arrivé à l'étape actuelle d'un carré bien négatif, le cycle Saturne-Pluton étant décroissant et donc destructeur "en soi",
on en voit tous les effets. D'autant plus qu'il est renforcé par la montée en puissance d'un conflit entre Uranus et Pluton...
La liste des turpitudes politico-financière est longue ! Le dernier épisode en date est fourni par MAM qui, avec une arrogance toute princière, a cherché à s'accrocher à son poste ministériel des Affaires Etrangères alors que tout régime démocratique l'aurait déjà destituée depuis plusieurs mois. La perte de toute mesure et de tout sens public sont tels dans le camp présidentiel, que MAM ne voit même pas l'évident conflit d'intérêts à profiter des largesses d'un industriel tunisien, ne comprend même pas que ses liens avec l'ancienne dictature Ben Ali soient choquants, ne se sent nullement gênée à monter des affaires immobilières familiales en pleine révolution... D'ailleurs, qu'en avait-t-elle à faire de la révolution tunisienne, de la révolution égyptienne ou de la révolution lybienne ? Cela ne l'intéressait même pas, elle n'a rien vu passer, elle n'en a pas dit un seul mot en deux mois... mais prétendait demeurer ministre des Affaires Etrangères !
Elle a finalement dû démissionner. Pour être remplacée par qui ? Alain Juppé, qui confondait allègrement les caisses du RPR (qui précédait l'UMP) avec celles de la Ville de Paris et a été lourdement condamné par les tribunaux pour ce détournement de fonds publics. Gérard Longuet entre aussi au gouvernement : s'il a finalement bénéficié d'une série de non-lieux, le moins que l'on puise dire c'est que son rôle dans le financement délictueux du Parti Républicain dans les années 1990 demeure une zone d'ombre. Idem pour le financement de la construction de sa luxueuse villa à Saint-Tropez...
Rappelons aussi, juste pour mémoire tant les scandales sont nombreux et se succèdent à un rythme accéléré, l' "affaire Woerth" qui suit désormais son cours en justice; les multiples "affaires Pasqua", jugées seulement l'an dernier; mais aussi "l'affaire Chirac" où l'ancien président confondait allègrement l'argent du contribuable et la caisse de l'ancien RPR, qui sera jugé au cours des prochaines semaines au moment où le conflit entre Saturne et Pluton sera encore plus aigü qu'à présent. Mentionnons aussi ce dont on entend régulièrement parler depuis tant d'années, l'affaire "Karachi", autrement dit le financement supposé illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 avec Nicolas Sarkozy comme directeur de campagne.
N'oublions pas non plus les différents "petits" scandales qui ont presque touché une dizaine de ministres avant le remaniement de l'automne dernier, arrangements coupables avec des frais d'avions, d'hôtels de luxe, de cigares ou de cumul insolent de rémunérations publiques notamment... Soulignons aussi tous les "arrangements" immobiliers qui sont toujours foison, en dépit des promesses de transparence et d'honnêteté à la suite de la précédente mais pas si lointaine affaire Gaymard de 2005 : le Canard Enchaîné a par exemple récemment révélé que le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, est logé à Paris dans un appartement "social" mais de luxe de 118 M2 pour seulement 1.200 euros de loyer, soit seulement le tiers d'un bail normal dans la capitale pour une telle surface.
Non moins scandaleux, alors que le gouvernement Fillon fait soi-disant de la réduction des déficits sa priorité, on observe la multiplication de postes de complaisance qui sont tous payés un minimum de 10.000 euros par mois, sans compter indemnités ou frais divers généralement appréciés de façon plus que généreuse : le fameux rapport doré de Christine Boutin, Rama Yade à l'Unesco, Fadela Amara à l'IGAS, le conseiller de l'Elysée Pierre Charon avec un statut sur mesure, le fils de Roselyne Bachelot nommé à un important poste public sans aucune compétence professionnelle pour l'occuper et bénéficiant lui aussi d'un appartement "social" de 80M2 à Paris pour un loyer dérisoire. Et tant d'autres ! Aucune compétence n'est requise pour tous ces faux jobs, seul compte le fait d'être bien en cour pour réussir à transformer le plomb en or.
On voit bien là le rôle si particulier de Pluton, cette planète ayant notamment trait à tout ce qui touche à la corruption, dans ses différentes formes et sous ses multiples facettes. C'est notamment l'argent sale ou détourné qui est concerné, et cela ne manque vraiment pas dans toutes ces affaires avérées ou soupçonnées. Cela ne peut que rappeler le climat délétère des années 1930, notamment avec le scandale Stavinsky...
Quand Pluton est en mauvaise posture, ce qui est le cas sur le fond dans la période actuelle, ce sont des scandales à répétition qui éclatent au grand jour. Nul doute que la France n'ait droit en la matière à un traitement de faveur, y compris à gauche, les affaires "Guérini" et "Andrieux" en région Paca (marchés truqués et détournement de subventions) apparaissant comme potentiellement gigantesques et de surcroît soupçonnées d'être liées au grand banditisme... DSK, directeur du FMI, n'est pas non plus épargné : outre les versements occultes de la MNEF à son profit il y a quelques années, voici qu'apparaît une plainte pour son implication alléguée dans une escroquerie portant sur 22 milliards de dollars, lorsqu'il faisait partie du gouvernement d'Edith Cresson en 1991... Les affaires se développent ainsi de façon d'autant plus diverse que, de surcroît, Jupiter est également en conflit avec Pluton durant cet hiver (MAM, Chirac, Karachi et Guérini, rien que cela en ce moment...). Bien que plus secondaire en soi, cette planète appuie néanmoins où cela fait le plus mal, son propre carré négatif à Pluton ayant lieu en ce moment et il était exact le vendredi 25 février dernier...
La crise de la majorité est en tout cas profonde, on s'en aperçoit tous les jours, ne serait-ce que par le remaniement ministériel du week-end dernier qui suit de bien près celui de novembre 2010... Cette instabilité ministérielle n'est évidemment pas une indication de bonne santé politique. Et puis Nicolas Sarkozy ne peut plus mettre le nez dehors sans provoquer un tollé quelque part, le dernier en date, après celui des magistrats, émanant du Premier ministre turc et suivant immédiatement le coup de colère mexicain dans l'affaire Cassez. Dominique de Villepin vient par ailleurs de claquer la porte de l'UMP, ce qui n'est pas non plus glorieux pour un président qui, faut d'avoir bien géré le pays et réduit ses immenses déficits, s'est déjà lancé dans la future campagne présidentielle comme dans une fuite en avant. Quant à ses "grands chantiers" pour 2011, comprenne qui pourra la cacophonie désastreuse autour de la réforme de la fiscalité, de la dépendance ou des 35 heures...
En résumé, c'est un vrai cloaque politique qui s'est installé, le parti majoritaire se voyant éclaboussé de tous côtés et se montre aussi incohérent dans sa réflexion que dans son action. La course aux postes comme aux rentes de situation et privilèges a dépassé le stade de l'indécence et jamais la France n'est apparue comme un pays aussi corrompu. Finalement, quel est l'oiseau rare, ce rare ministre auquel on pourrait ne rien reprocher ? Au total, cela donne en France et au monde l'image méritée d'une République bananière.
Si l'élection présidentielle avait lieu cette année, le conflit entre Saturne et Pluton laminerait toute candidature UMP. C'est d'ailleurs ce que montrent les sondages actuellement. Mais elle n'aura lieu que l'an prochain et, d'ici là , de l'eau aura coulé sous les ponts et les configurations planétaires auront changé. Il reste cependant à observer jusqu'à quels bas-fonds la majorité présidentielle va tomber au cours des semaines et mois à venir, le conflit Saturne-Pluton durant encore jusqu'à l'automne prochain...
Si cela peut consoler les Français, la montée en puissance du grand carré Uranus-Pluton, qui s'ajoute par conséquent au cycle négatif Saturne-Pluton, va concerner bien d'autres pays. Et bien d'autres formations politiques conservatrices... L'Italie de Sylvio Berlusconi n'est déjà pas si mal lotie, d'abord en matière de fraude fiscale mais aussi au chapitre des moeurs. Or, les scandales sexuels relèvent également de notre ami Pluton ! Toujours est-il que la France n'est probablement qu'un triste précurseur : c'est l'ensemble de la planète qui devrait se trouver ravagée par l'éclatement d'affaires et de scandales, montrant à quel point la corruption politique est un fléau universel.
Le 28 février 2011