par Jean-Francois Richard » Mer 24 09 08 15:28
Chacun a pu observer l'immense cacophonie qui a entouré les décisions du
gouvernement sur le financement du RSA et les "taxes écologiques". Ce n'est
sans doute pas terminé, puisque le Parlement doit débattre très rapidement
du financement du RSA et que cette pilule ne passe toujours pas dans
l'électorat de la majorité... ni dans celui d'une grande partie de
l'opposition.
Rappelons à cet égard que, depuis 2 ans, la taxation de l'épargne aura
progressé de plus de 20% : +1,1 point de pourcentage sur la CSG avec
Raffarin, soit +11%; et maintenant +1,1 point de plus, soit à nouveau
environ +10% sur la même base d'imposition. C'est aussi sans compter
l'augmentation de la taxation des plus-values intervenue en début d'année
(de 27 à 29%, soit environ +8% de taxation supplémentaire).
C'est sans compter non plus la hausse des cotisations retraite de 1 point
entier à partir de l'an prochain; la taxation des mutuelles et assurances
qui coûtera également aux assurés des hausses de cotisations; celle des
opérateurs internet et de mobiles qui alourdira les factures de
communication; celle sur les billets d'avion, le poisson et la copie privée
comme celle sur les ordinateurs et les mobiles; celles enfin baptisées
d'"éco-taxes" qui s'appliquent déjà sur tous les produits électro-ménagers
courants; ou encore la progression sans fin des différents impôts locaux et
de différentes taxes également locales; ou enfin la TIPP qui sait monter de
façon faramineuse mais connaît à peine le chemin de la baisse quand le prix
du pétrole reflue.
Tout ceci a évidemment un coût pour les contribuables et se traduit ou va se
traduire par une perte non négligeable de pouvoir d'achat.
De notre point de vue, il est intéressant de noter que la cacophonie
gouvernementale a atteint un sommet la semaine dernière, alors que l'un de
nos signaux les plus négatifs pour la stabilité de l'Etat se mettait en
place. Celui-ci (Uranus carré Saturne natal de la 5ème République à 20°35'
du Sagittaire) va d'ailleurs précisément demeurer à peu près à la même place
"très négative" jusqu'en février/mars prochains. De surcroît, cette
influence très négative va se trouver décuplée sur les mois à venir
(opposition mondiale Saturne-Uranus, Saturne se retrouvant également au
carré du Saturne natal de la 5ème République de novembre à mars prochain).
On peut donc penser, à partir de la cacophonie de la semaine dernière, qu'il
ne s'agit que d'un premier petit tour de piste d'une crise politique
beaucoup plus grave. C'est en tout cas le "risque potentiel" que nous
soulignons dans la situation actuelle...
Nous avons déjà souligné par ailleurs que le projet de budget pour 2009
était "mission impossible". Si nous ne nous trompons pas sur ce point, cela
revient à dire que la France "na va pas dans le mur" avec ses déficits et
son hyper-fiscalité mais qu'elle est déjà dans le mur ! Le coup
d'accélérateur provient évidemment de la crise internationale qui, en
raréfiant le crédit et poussant notamment à la hausse les taux d'intérêts
courts (avant les taux longs, très probablement, ce qui serait encore plus
grave...), est en train d'étrangler complètement les finances publiques
françaises.
On peut penser que la multiplication des taxes depuis le début de l'année,
moment où les taux courts ont également commencé à se tendre fortement, est
une tentative pour combler le manque à gagner des finances publiques. Cela
ne sera évidemment pas suffisant, loin de là ... et cela n'a d'effets que
d'agacer l'opinion publique qui ne comprend pas un jour une taxe de plus sur
le poisson ou la fameuse "taxe pique-nique" et pas davantage une taxation
supplémentaire sur une épargne déjà hyper-taxée.
Le débat politique est ainsi parti dans tous les sens, Laurence Parisot,
présidente du Medef, tirant même le "signal d'alarme" avec solennité sur la
hausse insoutenable des prélèvements obligatoires.
A ce sujet, un point mérite d'être souligné. La France n'est pas seulement
l'un des 2 ou 3 pays aux prélèvements obligatoires les plus élevés au monde.
En fait, la situation de la France est bien pire et les chiffres n'en
rendent pas compte complètement... En effet, la France est le seul pays au
monde où le poids de prélèvements obligatoires, déjà parmi les plus élevés
au monde, repose sur la base la plus étroite. Les classes moyennes, moyennes
supérieures et dites "riches" financent ainsi beaucoup plus qu'ailleurs les
dépenses publiques dont sont exonérées (sauf pour la TVA) une partie
importante de la population. La pression fiscale, si elle était mesurée de
façon "relative" et non "absolue" comme le font les statistiques européennes
ou internationales, apparaîtrait ainsi comme beaucoup plus lourde que
partout ailleurs car reposant essentiellement ou uniquement sur les mêmes
catégories sociales qui se trouvent plus réduites qu'ailleurs étant donné
l'importance de la "population assistée".
La préparation et surtout le débat sur le budget 2009, qui va intervenir en
octobre et surtout en novembre prochain, va ainsi se produire quand nos
indicateurs négatifs vont atteindre le maximum de leur puissance négative.
Cette dernière ne va pas se déclencher d'un seul coup, sans doute pas, mais
la voie sera ouverte pour qu'elle s'exprime sur les semaines et mois
suivants. Si notre hypothèse est juste, tout va se nouer en novembre
prochain et déterminera peut-être le climat politique d'une année entière
jusqu'Ã l'automne 2009...
Les semaines à venir vont donc être à notre avis très intéressantes à suivre
de près sur un plan purement politique, car il risque de se produire de
nombreux rebondissements, revirements et empoignades.
Ces derniers mois, on a beaucoup parlé des risques d'implosion du PS et la
préparation de son congrès en témoigne d'ailleurs. Mais on n'a pas parlé
d'un risque à notre avis aussi important d'implosion de la majorité
actuelle... Or, le contexte actuel nous semble également pousser dans ce
sens, le président Sarkozy faisant à bien des égards l'inverse de ce
qu'avait promis le candidat Sarkozy. Selon les chiffres "officiels" de
l'UMP, les adhérents auraient déjà presque fondu de moitié depuis un an.
Sans doute ont-il fondu des deux-tiers au minimum...
Sans chercher à en tirer de conclusions, contentons-nous de conclure par un
simple descriptif de la situation actuelle qui montre, nous semble-t-il, Ã
quel point la situation politique est maintenant "explosive" : grogne
croissante avec grèves y compris plus ou moins spontanées dans le secteur
public au sens large, essor de l'extrême-gauche de Besancenot considéré
comme "meilleur opposant" à Sarkozy, déliquescence du PS et menace
d'implosion, éclatement ou plutôt tensions croissantes mais sur des sujets
capitaux au sein de la majorité, mécontentement, inquiétudes grandissantes
voire colère d'une grande partie de la population sur autant de sujets que
l'emploi, le pouvoir d'achat, l'inflation, les taxes tous azimuths...
Bref, si l'on veut un peu caricaturer, le pays est presque devenu
ingouvernable de façon "potentielle". Mais est-ce vraiment caricaturer ?