La Grèce n'est plus seulement en faillite virtuelle, elle est au bord de la banqueroute, comme a fini par le reconnaître le premier ministre Papandréou. Parallèlement, les emprunts d'Etat britanniques sont attaqués sur le marché, le Royaume-Uni ayant accumulé avec la seule crise un déficit monstrueux.
L'Union Européenne a contraint la Grèce à rendre un peu plus crédible son plan d'austérité en l'augmentant
de 4,8 milliards d'euros supplémentaires. On peut penser que ce n'est évidemment pas suffisant, eu égard à l'ampleur de la dette dont on ne connaît même pas encore les vrais chiffres... Il est donc douteux, à moyen terme, que les marchés se satisfassent du plan grec. Songeons par exemple, dans ce pays essentiellement peuplé de fonctionnaires (50% de la population active), que le gouvernement va un peu rogner sur leurs 13ème et 14ème mois de salaires annuels... Arrivés à un tel stade, on mesure l'ampleur colossale des réformes nécessaires pour faire maigrir un Etat aussi obèse.
En apportant son soutien à la Grèce, malgrés les pressions et exigences par ailleurs, l'Union européenne risque cependant d'avoir mis en place un jeu redoutable : celui des dominos. Pour en donner une illustration rapide, cela s'est déjà produit en Europe avec l'explosion du SME (Système monétaire européen) au début des années 1990. Chaque devise du système avait le droit de varier de +/-2,5% autour d'un cours pivot.
Mais les Danois ayant rejeté le traité de Maastricht devant finalement conduire à l'adoption de l'euro moins de 10 ans plus tard, les marchés ont attaqué la couronne danoise. En fait, ce sont les devises du SME les plus fragiles qui ont commencé à être attaquées les unes après les autres, forçant l'éviction du système du sterling, des couronnes nordiques, de la punt irlandaise, de la peseta espagnole, de l'escudo portugais... Jusqu'à ce que les marchés, au bout du compte, s'en prennent au florin néerlandais, au franc belge et au franc français. Là , l'Europe a jeté l'éponge et le SME a été enterré...
Avec les déficits, on peut redouter ce même jeu de dominos sur les taux d'intérêts des dettes souveraines. Après la Grèce, à qui le tour ?
A partir de fin mai prochain, nous allons avoir le début de l'installation d'une opposition Jupiter-Saturne, une configuration "majeure" pour l'Europe. Celle-ci sera définitivement installée en mars 2011.
Cette configuration est non seulement "majeure" sur un plan astrologique, mais elle l'est aussi au plan de la construction européenne et en particulier de son système financier et monétaire. L'explosion du SME au début des années 1990 (1992 et 1993) a eu lieu dans la foulée de la précédente opposition Jupiter-Saturne de 1990. De la même façon, l'explosion antérieure du "Serpent monétaire européenne" a eu lieu dans les années 1970 juste après l'opposition Jupiter-Saturne de 1971.
On voit donc immédiatement l'important et fort malheureux repère que nous apporte la future opposition Jupiter-Saturne qui va se mettre en place entre mai 2010 et mars 2011. Et compte tenu de la situation qui est aujourd'hui connue, il est à peu près évident que la crise des déficits en Europe ne fait que commencer ! Elle va se poursuivre et toucher la totalité de l'Union Européenne, chaque pays l'un après l'autre comme ce fut le cas dans les années 1990 sur les parités de changes et dans un effet "domino" tout à fait classique et bien connu au seul plan financier.
Un tel mouvement devrait cependant s'étaler sur un certain nombre de mois, voire d'années. L'été prochain, si lourd et potentiellement désastreux, peut déjà constituer une première échéance. Mais il n'y a aucune objection à ce qu'un tel mouvement des marchés prennent davantage de temps et s'étale jusqu'à fin 2011, voire encore 2012. Et c'est sans parler de la période suivante (2012-2015/2017) qui sera globalement marquée par une croissance économique impossible à cause de déficits trop lourds et d'une fiscalité trop exubérante.
Les taux d'intérêts vont donc monter dans la zone euro et on peut penser que cela ne va pas concerner que les "Pigs" et la Grande-Bretagne. Tous les pays vont être concernés... Parallèlement, les plans d'austérité ne vont pas être uniquement grecs mais devenir sans doute le fardeau le mieux partagé en Europe. On va alors mesurer à quel point certains pays, au premier rand desquels la France, ont été irresponsables ces dernières années en ne réduisant pas leurs déficits si clientélistes... On va aussi pouvoir s'inquiéter à juste titre d'une probable reprise économique impossible sur le Vieux Continent à cause des taux d'intérêts.
La seule question que l'on peut se poser est celle des délais. Initialement, nous pensions que cette crise des déficits ne débuterait qu'à partir de 2012. En fait, il fallait raccourcir un tel timing car la Grèce indique clairement que cette crise a déjà débuté. Par crise, nous entendons par là "crise globale" et non pas seulement la crise d'un pays isolé... Le mouvement est donc lancé et il devrait sans doute connaître un premier point d'orgue l'été prochain car c'est une hypothèse a priori très séduisante. Mais on peut aussi penser que la crise des déficits européens continuera en 2011, ce qui n'est pas exclusif bien sûr d'autre problèmes de financements publics. Notamment en Amérique Latine comme en Argentine, pays déjà en faillite virtuelle. Les Etats-Unis ne seront pas non plus à l'abri, c'est évident, et le dollar devrait en payer le prix : le sterling a déjà perdu ces deux dernières semaines plus de -5% contre euro à cause des déficits britanniques...
Nous avons donc en montée une première crise des déficits publics et notamment européens; puis nous aurons sur les années suivantes de nouveaux problèmes économiques et boursiers liés également à ces fameux déficits impossibles à résoudre par un coup de baguette magique en pleine période "globale" de ralentissement économique. Nous l'avons déjà indiqué, tout cela durera "globalement" jusqu'en 2020 avant les tous premiers signes de redressement possibles...
Il faut également s'attendre, à plus ou moins court terme, que ce soit déjà cette année ou seulement à partir de 2011, à l'évidente contestation de l'euro ! Les bases mêmes de la devises européenne vont être remises en question... Déjà , on s'aperçoit que la Grèce est le passager clandestin de la zone euro et qu'elle n'a rien à y faire. Mais en ne remettant pas en cause son appartenance à la zone euro (ce qui est évidemment difficile aujourd'hui), c'est toute la zone euro qui va être contaminée par la Grèce. Et même si aujourd'hui il n'y a aucune tentation pour certains pays à quitter l'euro (à commencer par la Grèce), il n'est pas du tout évident que le problème ne se pose pas au cours des prochains mois ou des prochaines années.
Quoiqu'il en soit, de la même façon que dans les années 1970 ou 1990, l'opposition Jupiter-Saturne presque mature nous indique quasiment "à coup sûr" une forte remise en cause de l'euro et son possible abandon. Le sujet sera abordé, mais on peut douter de l'échec de l'euro. En effet, celui-ci a été adopté au début de la décennie sur une conjonction (angle positif majeur de 0°) entre Jupiter et Saturne. Et à l'inverse, les défunts "serpent monétaire européen" ou "système monétaire européen", qui ont explosé à peine constitués, avaient été mis en place jusque avant l'installation de la configuration opposée, en l'occurrence une opposition (angle négatif majeur de 180°). Ces systèmes en fait bien bâtards constituaient ainsi l'aboutissement ultime de châteaux de cartes branlants, l'Europe ne parvenant pas à faire mieux et, dans un dernier élan, ne réussissant alors qu'à accoucher de ces mauvaises usines à gaz... D'où le rapide résultat de l'auto-destruction de ces systèmes bureaucratiques.
L'euro est différent. Il a été lancé au début d'un nouveau cycle positif entre Jupiter et Saturne et non au tournant négatif d'un tel cycle. C'est toute la différence entre un projet durable et constructif avec une usine à gaz vouée à l'explosion. On ne peut donc pas enterrer l'euro et il apparaît qu'il a de bonnes chances de survivre aux crises qui vont se succéder sur les années à venir. En tout cas, cela paraît aujourd'hui l' hypothèse la plus raisonnable à émettre.
Le 3 mars 2010