Bsr,
Tenez, puisque c'est le week-end à présent, je poste un petit message de réflexion. Pour une fois...
J'ai de bons amis, depuis plus de 15 ans maintenant, qui sont analystes techniques. Certains d'entre eux sont même très connus et réputés.
Je me rappelle une conversation avec l'un d'entre eux le premier septembre 2000, trois jours avant le début de la monumentale purge jusqu'en 2003 :
Lui : Je m'attends à une explosion de hausse, j'ai des signaux incontestables sur plein de valeurs, notamment internet. Qu'en penses-tu ?
Moi : Hum... J'ai des signaux qui ne me plaisent pas du tout. Je ne sais pas.. Tu auras peut-être raison mais, d'ici un ou deux mois, je me dis que si le CAC perdait dans un premier temps -15%, ce ne serait pas étonnant.
Lui : On verra bien...
Moi : Comme tu dis...
On connaît le résultat, évidemment.
Au cours des trois années qui ont suivi, nous avons évidemment poursuivi nos discussions régulières. Au cours de celles-ci, je ne me suis jamais permis de revenir sur nos points de vue respectifs de ce début septembre 2000. Jamais, je ne me suis permis de lui remettre en mémoire (mais comment aurait-il d'ailleurs pu l'oublier ?) sa grosse erreur de septembre 2000.
Ce même ami et analyste, quand il avait raison et moi tort, ne s'est pas davantage permis d'en tirer profit dans nos conversations. Et cela s'est aussi produit dans ce sens là , ne serait-ce que sur les dernières semaines où il était fortement baissier et moi-même très mitigé.
Je dirais même que nos attitudes respectives ont toujours été l'inverse de celui qui "cherche à tirer la couverture à soi".
Quand il était dans la "merde", c'est moi qui l'appelait le plus souvent. Pour lui manifester mon estime et mon amitié. Et quand c'était moi qui était dans la "merde", j'avais toujours le plus grand réconfort avec ses propres coups de fil et ses encouragements.
Et jamais, ni lui ni moi, n'avons jamais abordé les périodes ou l'autre avait fait une grosse "connerie". Je ne suis jamais revenu avec lui sur septembre 2000 ou lui, par exemple, sur juillet 2002 où je tablais sur un début de redressement alors que les indices avaient chuté de -15% de plus (-40% en tout depuis fin mars).
Je trouve que c'est une belle leçon au plan professionnel ou prévisionnel, en même temps que d'amitié. Et cette dernière s'est sûrement forgée et renforcée au travers de nos épreuves ou doutes respectifs.
Sur un forum, où l'on est généralement anonyme, on n'a évidemment pas avoir de tels égards. On ne sait même pas à qui on répond ou échange...
Oui, mais j'ai la naïveté de penser que beaucoup d'intervenants ici ne seront pas tout à fait insensibles à cette petite histoire.
Surtout en ce moment où beaucoup d'entre nous ont sous-estimé la vague de baisse actuelle. Mais si cela peut rassurer, je n'ai jamais appris de mes réussites, uniquement de mes erreurs...
