par Jean-Francois Richard » Lun 19 09 11 13:59
L'inévitable faillite grecque
Relevons l'aveuglement européen sur le dossier grec : on apprend pour la première fois "publiquement", c'est à dire de source européenne et FMI, que le gouvernement grec n'a quasiment rien fait depuis près de deux ans pour améliorer ses comptes publics. Sauf des hausses d'impôts, bien sûr, qui n'ont eu pour effet que d'accentuer la récession et de réduire les rentrées fiscales. Mais le secteur public, omniprésent et omnipotent (6 actifs sur 10), n'a pas été touché, sauf à l'extrême marge... On apprend aussi, "publiquement" toujours, que cette absence de réformes structurelles a pour origine le "clientélisme" politique grec... Ce n'est plus nous qui l'affirmons, c'est le FMI et l'Eurogroupe...
Désormais, le gouvernement grec annonce qu'il va supprimer 250.000 emplois publics et fermer 30 entreprises publiques (des "machins" qui servent surtout à caser les copains...) l'an prochain. On peut déjà douter que cela soit appliqué ou que cela puisse être appliqué, ne serait-ce qu'à cause de la contestation sociale à présent qui pourrait bien tourner aux émeutes... Mais on peut surtout penser, même si c'est appliqué, que cela interviendra trop tard pour sauver la Grèce.
Sans doute va-t-elle être une nouvelle fois sauvée cet automne (échéance début octobre), même si n'est pas tout à fait acquis en raison des divisions européennes. Mais si la Grèce est une nouvelle fois renflouée par le contribuable européen à court terme, il y a de bonnes raisons pour toujours estimer que cela ne fera une nouvelle fois que repousser les échéances. Nos indicateurs sur la crise de la dette (conflits entourant Pluton) vont durer jusqu'en 2016, pour ne prendre que ce qui a trait à la crise de la dette dans sa partie la plus "dure". Les divisions européennes, de leur côté, n'ont pas fini de s'étaler et gagneront aussi en puissance (cycle négatif Jupiter-Saturne).
Dans ces conditions, la faillite de la Grèce, sa sortie de la zone euro et l'instauration d'un gouvernement autoritaire semblent plus que probables à terme...
Le pire dans cette histoire, c'est que les politiques grecs n'auront réussi qu'à aggraver la crise de leur pays par leur clientélisme, leurs hésitations et leur mentalité d'assistés. Supprimer des postes de fonctionnaires (s'ils le font...) est évidemment nécessaire, mais cela va encore accroître la récession, le chômage et la baisse des rentrées fiscales. C'est avant la crise qu'il fallait le faire, quand le pays connaissait une bien meilleure situation de l'emploi et de la croissance !
La Grèce apparaît ainsi une nouvelle fois comme un vrai laboratoire pour les pays excessivement endettés. On pourrait notamment le méditer en France, malheureusement les mêmes logiques clientélistes et électoralistes sont à l'oeuvre. Les mêmes mensonges politiciens aussi. Inutile de faire un dessin sur ce qui attend les pays les plus mal gérés d'Europe...
Le 19 septembre 2011